Équipe de veille géopolitique Iran / Pakistan / Afghanistan : Daniel Marco, Jérémie Patot
31/10/2022 – Un navire transportant 11 millions de litres de carburant est saisi par la marine iranienne dans le Golfe Persique. -Daniel Marco-
Le 31 Octobre, la marine du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI) a arrêté l’équipage d’un navire immatriculé à l’étranger qui, selon elle, exerçait de la contrebande de 11 millions de litres d’essence dans le golfe Persique, rapporte IRNA.
Tasnim News Agency note qu’après des semaines d’activités technologiques et de renseignements assidus, selon le chef de l’Autorite judiciaire, Mojtaba Ghahremani, les troupes de marine du CGRI ont réussi à capturer le navire étranger, dans la province d’Hormozgan, dans le sud de l’Iran. D’après Al Jazeera, Mojtaba Ghahremani a ajouté que le capitaine et l’équipage du pétrolier étranger sont maintenus en prison et la cargaison saisie est évaluée à 2 200 milliards de rials (soit 6,6 millions de dollars américains). En outre, il a indiqué que les navires de livraison de carburant du pétrolier feraient l’objet de poursuites judiciaires. «Tous les navires qui ont livré du carburant au pétrolier en infraction feront également l’objet de poursuites» , a déclaré le responsable judiciaire.
Xinhuanet rappelle que ces derniers temps, l’Iran a déclaré de nombreuses opérations visant à lutter contre la contrebande de carburant dans le golfe Persique, qui abrite une grande partie de la production et de la navigation pétrolière mondiale. Selon Al Arabiya, le pays a l’un des prix de l’essence les moins chers du monde, ce qui peut faire de la contrebande vers d’autres pays un commerce florissant. En septembre, l’Iran a déclaré avoir saisi un deuxième navire étranger dans la même région qui transportait 757 000 litres de pétrole illégal.
01/11/2022 – La Russie accepte de signer un accord de libre échange entre l’Iran et l’Union économique Eurasiatique. -Jérémie Patot-
Le 1er novembre, le vice-premier ministre russe, Alexander Novak avait déclaré : «La Russie et l’Iran sont parvenus à un accord pour signer un accord de zone de libre-échange avec l’Union eurasienne dans un proche avenir», rapporte l’agence de presse iranienne Tasnim News.
Depuis plusieurs semaines, Moscou et Téhéran sont en négociations pour la création d’une zone franche et pour l’adhésion de l’Iran à l’Union Eurasiatique, qui est un accord de zones de libre-échange entre le Kirghizistan, le Kazakhstan, l’Arménie, la Biélorussie et la Russie. Ce rapprochement entre l’Iran et la Russie prévoit un renforcement des échanges et une coopération économique dans le secteur énergétique, industriel, monétaire, bancaire et logistique, d’après Tasnim News. Cela devrait se matérialiser par un développement de chemins de fer, de nouveaux projets de pipelines, selon The Iran Project, et aussi un système financier bilatéral avec un système de paiement et de transfert de liquidité commun qui serait une alternative au système SWIFT et se passerait du Dollar étasunien comme monnaie d’échange, écrit AzerNews.
Rappelons que les deux sont soumis à des systèmes de sanctions qui les ostracise du commerce international et du système financier SWIFT, et que ces dernières semaines un rapprochement entre Téhéran et Moscou, notamment avait l’affaire des drones iraniens «Shahed-136 et Shahed-131» en Ukraine. Mehr News Agency ajoute que lors de la conférence de presse, Alexander Novak a exprimé son souhait que les échanges commerciaux entre l’Iran et la Russie continue d’augmenter pour atteindre 4 milliards de dollars US, il a rappelé que ces 8 derniers mois il y a eu une augmentation d’échange commercial de 36,4 % atteignant déjà 3,3 milliards de dollars US.
02/11/2022 – Une délégation iranienne doit se réunir prochainement avec l’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA) à Vienne. -Daniel Marco-
Le 02 Novembre, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue syrien à Téhéran, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a annoncé qu’une délégation iranienne se rendrait à Vienne dans les prochains jours pour tenter d’aplanir les divergences avec le gendarme nucléaire des Nations unies, rapporte IRNA.
«Nous enverrons une délégation iranienne à Vienne dans les prochains jours pour entamer des discussions avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et nous espérons résoudre les questions restantes sur la base de ce que nous avons convenu ces derniers jours», a informé le chef de la Diplomatie iranienne. Hossein Amir Abdollahian a déclaré que les discussions ont pour but de «résoudre les questions non résolues» entre les parties, conformément aux accords conclus lors de la récente visite à Vienne du chef de l’Agence nucléaire iranienne, Mohammad Eslami, mentionne Anadolu Agency. Ce dernier et le directeur de l’AIEA Rafael Grossi sont parvenus à un accord et, selon le haut diplomate iranien, l’agence devrait être en mesure de dépasser ce stade de coopération technique.
Le ministre des Affaires étrangères iranien a en outre déclaré qu’il contacterait Josep Borrell, le diplomate en chef de l’UE, afin d’explorer les possibilités de relancer l’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales, ajoute Mehr News Agency.
Barron’s rapelle que l’une des principales raisons pour lesquelles le conseil des gouverneurs de l’AIEA a adopté une résolution critiquant l’Iran en juin était la pression exercée par l’organisme de surveillance de l’ONU sur l’Iran pour qu’il fournisse des informations concernant la présence de matériel nucléaire sur trois sites non annoncés. Outre cela, l’Iran a déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaitait que l’AIEA cesse d’examiner ces trois sites, une position que l’organisme de surveillance nucléaire juge peu fiable.
04/10/2022 – Tentative d’assassinat de l’ancien premier ministre pakistanais, Imran Khan. -Jérémie Patot-
Lors d’un meeting politique à Wazirabad (est du pays), le jeudi 3 novembre, l’ancien premier ministre Imaran Khan a été blessé à la jambe après des tirs d’une arme automatique ; tuant une personne et blessant 10 autres selon The Guardian. Dès le lendemain l’ex-Premier ministre accuse son successeur de complot pour le tuer, rapporte FranceInfo.
Cette attaque a renforcé les tensions au Pakistan, Imaran Khan était en campagne pour demander des élections anticipées après son éviction d’avril. Et depuis vendredi des affrontements violents entre partisans de l’ancien premier ministre et forces de l’ordre ont éclaté à travers le pays, informe The Guardian.
Le gouvernement de l’actuel premier ministre, Sharif, a indiqué que les élections auront lieu conformément au calendrier, en 2023, et qu’il n’y aura pas d’élections anticipées. Khan a accusé l’armée pakistanaise et les États-Unis de l’avoir évincé en avril, ce que tous deux nient, selon la BBC.