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L’aube des échanges : Les sentiers renouvelés des rapports russo-nord-coréens

Ecrit par Corentin Delon et Enzo Padovan.

Le 14 janvier 2024, une délégation nord-coréenne s’est rendue à Moscou pour un voyage diplomatique. La responsable de cette mission, Choe Son-hui, est aussi la ministre des Affaires étrangères de Pyongyang ; en l’espace de 4 jours, elle a pu rencontrer la président Vladimir Poutine, mais aussi d’autres représentants étatiques russes tels que Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, ou encore Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe.

Ce long échange diplomatique, surtout en début d’année 2024, montre l’importance accordée à l’alliance historique entre Moscou et Pyongyang. Malgré son ancienneté, cette dernière n’a pas toujours été aussi importante aux yeux de la Russie ; le nouveau souffle qu’elle connaît aujourd’hui témoigne du changement de politique internationale opéré par le Kremlin dans les dernières années. Avec ses forts enjeux politiques et culturels, ce rapprochement entre les deux nations est un important point de l’actualité internationale.

Rappel historique des relations entre la Corée du Nord et la Russie

La relation entre Pyongyang et Moscou remonte à la fin de la Seconde Guerre mondiale. A la suite de l’effondrement de l’Allemagne nazie en mai 1945, l’attention de l’URSS se porta à ses frontières orientales, et plus précisément sur le Japon Impérial. Ce dernier avait annexé la péninsule coréenne en 1910, et l’occupation nippone se traduisit par de nombreuses exactions commises contre la population locale. L’URSS désirant encore se venger du Japon pour la défaite subie lors de la guerre de 1905, Staline entra en guerre contre Tokyo le 9 août 1945. Cette campagne fut de courte durée (étant donné la capitulation du Japon le mois suivant), mais elle permit à l’URSS de reprendre le contrôle du sud de l’île Sakhaline, et précipita le départ des japonais de la péninsule coréenne.

Libérée du joug nippon, la Corée fut divisée en deux zones d’occupation : respectivement soviétique au nord, et américaine au sud, les zones furent établies de part et d’autre du 38ème Parallèle Nord, qui coupe peu ou prou la Corée en son centre. Des plans de réunification ont été dessinés dans les années qui suivirent la capitulation de 1945, mais ont échoué rapidement. Le début de la Guerre Froide, et donc les influences rivales de Washington et Moscou sur la péninsule coréenne ont établi définitivement deux États distincts. Pour diriger le nord communiste, les soviétiques mirent à la tête du Comité provisoire du Peuple un résistant marxiste notoire, et vétéran volontaire de l’Armée Rouge : Kim Il-sung. Inspiré par le modèle stalinien, le leader coréen établit un véritable culte de la personnalité autour de son image, qui s’observe encore aujourd’hui, 75 ans plus tard, dans la personne de son petit-fils Kim Jong-un.

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