29/01/2022 : L’Union européenne prend des mesures face aux cyber-incidents
Le 29 janvier, le Comité européen du risque systémique (CERS), organe de surveillance du système financier de l’Union, a proposé un nouveau cadre de coordination des incidents cyber qui permettrait aux autorités compétentes de l’Union européenne et aux Etats membres une meilleure coordination dans une réponse commune face à des cyberattaques majeures pouvant avoir un impact sur le secteur financier européen. Ce nouveau cadre permettra de soutenir une réponse efficace et coordonnée au niveau de l’Union européenne en cas d’incident cyber majeur qui pourrait avoir un impact systémique sur le secteur financier de l’Union. Le Comité recommande aux autorités européennes de surveillance d’examiner les éventuels obstacles opérationnels et juridiques pouvant entraver le développement du cadre de coordination paneuropéen.
Cette recommandation intervient dans un contexte de risque accru pour la stabilité financière de l’Union lié à un nombre croissant de cybermenaces en constante évolution. En effet, de multiples incidents se sont produits exposant des réseaux appartenant à des organisations européennes. En janvier, l’Agence européenne des médicaments (EMA) avait révélé le vol des données et leur divulgation en ligne sur le vaccin COVID-19 de Pfizer/BioNTech. L’Autorité bancaire européenne (ABE), en mars 2021, avait été contrainte de mettre hors service ses systèmes de messagerie électronique après un piratage massif de ses serveurs Microsoft Exchange. La Commission européenne avait également été frappée par une cyberattaque le même mois, imputant cette campagne de piratage à la Chine.
30/01/2022 : Bloody Sunday : 50 ans après le massacre, un regain des tensions en Irlande
Cinquante ans après le massacre de Bloody Sunday, plusieurs centaines de personnes se sont rejoints, le 30 janvier, afin de défiler en mémoire aux 13 victimes de la manifestation pacifique des droits civiques dans les rues de Derry, en Irlande du Nord, réprimée par les parachutistes britanniques. Micheal Martin, premier ministre de la république d’Irlande, est devenu le premier dirigeant irlandais à se rendre à la cérémonie accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Simon Coveney.
Pour rappel, le 22 janvier 1972, huit jours avant les évènements de Bloody Sunday, les premier ministres irlandais et britanniques s’étaient rencontrés à Bruxelles afin de signer l’entrée conjointe des deux Etats dans la Communauté économique européenne, ce qui avait permis à la république d’Irlande d’affirmer son indépendance vis-à-vis des Britanniques, l’Union européenne jouant un rôle de médiateur afin de permettre la collaboration entre les deux Etats. Si depuis 2011 les relations entre les deux Etats revêtaient un caractère cordial et de bon voisinage, la reine étant le premier monarque à s’être rendu en Irlande depuis George V en 1911, les conséquences du Brexit ont mis en exergue la fragilité de l’équilibre de l’accord de paix signé en 1998. La menace d’un rétablissement d’une frontière terrestre avec l’Irlande est actuellement un sujet de négociations prégnant entre Londres et Bruxelles. Cet évènement a notamment réveillé les tensions communautaires au printemps quand les portes des « Peace Wall » séparant quartiers catholiques et protestants ont été enflammées.
31/01/2022 : Elections législatives au Portugal : la victoire écrasante d’Antonio Costa
C’est avec près de 42 % des suffrages (environ 117 des 230 sièges de l’Assemblée de la République) que le premier ministre du Portugal, Antonio Costa, membre du Parti socialiste, a obtenu la majorité absolue aux élections législatives. Ce résultat permet à Antonio Costa et à son gouvernement d’exercer librement son programme, sans le soutien des autres partis de gauche, à savoir Bloco et le Parti communiste portugais, grâce auxquels il avait accédé à la fonction de premier ministre et qui avaient refusé d’approuver le projet de loi de finances 2022 du fait d’un projet qu’ils jugeaient peu ambitieux en matière d’investissement public et de mesures sociales. Il est prévu qu’à la suite de la constitution définitive de l’Assemblée, Antonio Costa soumette au vote son projet de loi de finances nécessaire au déblocage des fonds européens de relance.
01/02/2022 : Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán rend visite à Vladimir Poutine
Dans un moment où les dirigeants des Etats membres de l’Union européenne tentent de définir une position coordonnée face aux manœuvres militaires russes aux frontières de l’Ukraine, le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, s’est rendu, le 1er février, à Moscou pour une visite suscitant des critiques de la part de l’opposition hongroise et qui a été attentivement observée par ses homologues européens. “Dans cette situation tendue, il est tout simplement traître de se rendre à Moscou” ont estimé les représentants des partis d’opposition dans une déclaration publiée et signée le 29 janvier.
Péter Szijjártó, le ministre hongrois des affaires étrangères, a déclaré la semaine dernière que l’ordre du jour de la visite du premier ministre Viktor Orbán inclurait les achats de gaz hongrois à la Russie, la production du vaccin russe Sputnik Covid en Hongrie et des discussions sur une centrale nucléaire que la Russie construit depuis longtemps dans le pays. Viktor Orbán est quant à lui resté discret concernant le renforcement militaire russe aux frontières de l’Ukraine, se disant “favorable à la paix et à la désescalade“. Nathalie Loiseau, présidente de la sous-commission de la sécurité et de la défense du Parlement européen, a déclaré, dans la journée, “j’espère sincèrement que Viktor Orbán est conscient de ce qui est en jeu et qu’il s’en tient au message d’unité de l’UE“.
02/02/2022 : La Commission européenne entérine la création d’un label vert pour le nucléaire et le gaz
Dans le cadre de l’objectif de neutralité carbone de l’Union européenne pour 2050, la Commission européenne a entériné la création d’un label vert pour l’énergie nucléaire et le gaz, conditionné par une liste de critères durables permettant les investissements dans des centrales nucléaires ou au gaz, et ainsi une réduction des coûts de financement.
Cette initiative divise les vingt-sept : la France, leader de l’énergie nucléaire européen, ainsi que la Pologne et la République Tchèque ont soutenu le projet de labellisation de telles énergies tandis que l’Allemagne, ayant abandonné le nucléaire, et le Luxembourg se sont opposés à la labellisation de l’énergie nucléaire. Le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche et la Suède contestent, quant à eux, l’inclusion du gaz.
03/02/2022 : Le président polonais propose un projet de loi pour mettre fin au conflit sur l’État de droit avec l’Union européenne
Le président polonais Andrzej Duda a présenté un projet de loi visant à démanteler une chambre disciplinaire controversée quant à la nomination des juges, dans l’espoir que cela permette au gouvernement de mettre fin à un différend avec Bruxelles sur l’État de droit et de débloquer les fonds de l’Union européenne.
Il a ainsi déclaré que son projet de loi signifierait que la chambre serait supprimée et que ses juges pourraient soit prendre leur retraite, soit être transférés dans d’autres chambres de la Cour suprême. Les affaires disciplinaires seraient entendues par un nouveau panel composé de 11 juges de la Cour suprême choisis par tirage au sort. Il est important de relever qu’en octobre dernier, la Cour de justice de l’Union européenne avait condamné la Pologne à payer un million d’euros d’amende par jour liés aux nominations politiques des juges par le parti au pouvoir Droit et Justice (PiS).
04/02/2022 : L’Union européenne impose des mesures restrictives contre le premier ministre malien Choguel Maïga
L’Union européenne a décidé d’adopter des mesures restrictives à l’encontre du premier ministre Choguel Maïga et de quatre autres membres de la junte, accusés d’empêcher une transition politique au Mali depuis le coup d’Etat de mai 2021. Outre le premier ministre, plusieurs membres proches du colonel Assimi Goïta ainsi que des ministres considérés comme ayant joué un rôle déterminant dans le putsch ayant renversé le régime du président Keita sont concernés. Ces sanctions, conformément à l’article 215 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, consistent en une interdiction d’entrée sur le territoire de l’Union et un gel de leurs avoirs.