Equipe de veille géopolitique de l’Europe de l’Est : Séverine Ly, Claire Aréthuse, Sarah Wilpotte, Olivier Husson
Les dossiers que nous suivons : Relations UE – Ukraine et processus de résolution du conflit Ukraine/Russie, Politique intérieure du Bélarus et prisonniers politiques, Situation en Moldavie et en Transnistrie, Diplomatie du gouvernement d’opposition au Bélarus et diaspora bélarussienne
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– Relations UE – Ukraine et processus de résolution du conflit Ukraine/Russie. -Séverine Ly-
«Nous continuerons à intensifier la pression exercée sur la Russie aussi longtemps qu’il le faudra.» a affirmé Josep Borrell dans un communiqué de presse du Conseil du l’UE daté du 25 février. L’institution a en effet voté un «dixième train de sanctions global» comportant notamment de nouvelles «mesures restrictives» contre quatre-vingt-sept personnes dont «des membres du Conseil de la Fédération», des vice-ministres, des députés, des chefs militaires, les procureurs «des quatre régions ukrainiennes illégalement annexées», des personnalités publiques accusées de «désinformation» ou encore les «commandants militaires du groupe Wagner». Trente-quatre acteurs économiques ont aussi été visés, notamment des banques et des compagnies d’assurance obligées maintenant de révéler le montant des avoirs russes gelés qu’elles hébergent. De nouvelles «interdictions d’exportation de technologies critiques et de biens industriels» sur des composants électroniques à usage militaire ont été adoptées incluant des fabricants iraniens de drones. En outre, les ressortissants russes ne peuvent occuper un poste au sein des «organes directeurs» de l’UE ni posséder «des capacités de stockage de gaz». Enfin, il a été décidé de restreindre les importations de biens tels que l’asphalte et le caoutchouc synthétique. La Pologne a bloqué son vote sur ce dernier point en demandant qu’aucune exemption comme celle accordée à l’Italie ne soit acceptée. «Nous ne sommes pas satisfaits du paquet, il est trop faible» avait affirmé le Premier ministre Morawiecki. Dmitri Peskov a qualifié dans une conférence de presse «d’absurdes» les nouvelles sanctions puisqu’elles ne viseraient que «des personnes au hasard (…) qui n’ont aucun lien avec le sujet des sanctions» et a affirmé que cette décision «ne leur causera aucun inconfort».
La porte-parole adjointe de la Commission européenne, Dana Spinant, a aussi annoncé sur Twitter le 27 février une nouvelle initiative en coopération avec la Pologne et sous la direction de la président Ursula Von der Leyen afin de «rassembler des preuves pour que les enfants kidnappés puissent être trouvés et les responsable de ce crime traduits en justice» faisant référence aux milliers d’enfants ukrainiens qui auraient été envoyés en Russie. En parallèle, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promulgué trois décisions du Conseil de sécurité nationale et de défense (NSDC) contre les Russes «impliqués dans l’enlèvement d’enfants ukrainiens (…), représentants du secteur sportif (…) et ceux qui aident à maintenir des structures mercenaires». «La pression de l’Ukraine va continuer. La pression mondiale sur l’État terroriste va continuer.» a-t-il conclu dans son discours quotidien.
La publication le 24 février d’une proposition de résolution en douze points du conflit en Ukraine par le ministère chinois des Affaires étrangères a suscité de nombreuses réactions. Bien que Dmitri Peskov ait affirmé que le plan chinois ferait l’objet «d’une analyse minutieuse», il a maintenu que «l’opération militaire spéciale» avançait «vers la réalisation des objectifs qui ont été fixés». Selon CNN, le président Biden a catégoriquement rejeté la proposition en affirmant qu’il n’a rien «vu dans le plan qui indiquerait qu’il y ait quelque chose qui serait bénéfique à quiconque autre que la Russie» et refusé que la Chine prenne part aux négociations. Josep Borrell a relevé que «le problème clé est qu’il [le plan chinois] ne distingue pas vraiment l’agresseur de la victime, mettant les parties sur un pied d’égalité». Le président ukrainien s’est voulu plus retenu, en saluant le «signal important» envoyé par la Chine tout en soulignant que seul le retrait complet des troupes serait acceptable. Dans le point numéro un, Pékin demande en effet le respect de «la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays» sans préciser quel pays ne remplissait pas ce critère dans le conflit ni les limites du territoire ukrainien, en particulier au sujet de la Crimée. Le 26 février, les Ukrainiens ont célébré la Journée de la résistance à l’occupation russe dans cette région. A cette occasion, le porte-parole du département américain, Ned Price, a affirmé que «les États-Unis ne reconnaissent pas et ne reconnaîtront jamais la prétendue annexion de la péninsule par la Russie» et le président Zelensky a annoncé vouloir rendre «le drapeau ukrainien dans tous les coins de l’Ukraine» incluant la Crimée dont la reprise est nécessaire pour rétablir la paix. Or le porte-parole russe Dmitri Peskov a déclaré que la Crimée «est une partie intégrante de la Fédération de Russie» et ne peut donc retourner à l’Ukraine.
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