Equipe de la veille géopolitique Europe de l’Est: Olga Chekhurska, Amandine Paillette, supervisée par Clelia Frouté.
11/07/2022 : Pour le 27ème anniversaire du massacre de Srebrenica, le président turc apporte son soutien au peuple bosnien en qualifiant l’évènement de génocide – Amandine Paillette –
Le 11 juillet, une commémoration du massacre de Srebrenica, survenu en 1995, s’est tenue au cimetière mémorial de Potocari, situé au Nord-Est de la Bosnie-Herzégovine. Au cours de cet évènement, plus de 8000 hommes et garçons de confession musulmane de la localité de Srebrenica furent tués par les forces serbes dirigées à l’époque par le général Mladic. Ce dernier, qui avait pris par la force l’enclave, avait été condamné à la perpétuité par la justice internationale, tout comme Radovan Karadzic, l’ancien chef politique des Serbes de Bosnie. Bien que les autorités serbes n’aient jamais reconnu ce massacre, survenu au cours de la guerre intercommunautaire, comme un génocide, la Cour internationale de justice de La Haye l’avait, quant à elle, qualifié de la sorte en 2007.
À l’occasion de cette 27ème commémoration, 50 nouvelles victimes ont pu être identifiées et inhumées; la plus jeune n’était âgée que de 16 ans au moment du massacre. Le nombre de disparus inhumés au cimetière de Potocari s’élève désormais à 6 721. Joseph Borell, chef de la diplomatie européenne et Oliver Varhelyi, commissaire à l’élargissement, se sont rendus sur place pour participer à la cérémonie commémorative. Les représentants européens ont ainsi rendu hommage aux victimes en déclarant «Il est plus que jamais de notre devoir de nous souvenir du génocide de Srebrenica […] du besoin de défendre la paix, la dignité humaine et les valeurs universelles». Avant de finalement ajouter «À Srebrenica, l’Europe a failli et nous sommes face à notre honte».
Tandis que la Turquie nie l’existence du génocide arménien, commis par l’Empire ottoman d’avril 1915 à juillet 1916, Recep Tayyip Erdogan a partagé son soutien au peuple bosnien par le biais d’un message vidéo diffusé au cours de la cérémonie de commémoration. Il a ainsi déclaré «Nous rejetons les démarches visant à minimiser le crime de génocide, à ignorer les souffrances de nos frères bosniaques et à insulter la mémoire de nos martyrs». Et d’ajouter: «Assurer l’avenir de la Bosnie-Herzégovine en tant que pays fort et prospère est notre devoir envers les martyrs que nous avons perdus à Srebrenica et dans d’autres parties de la Bosnie-Herzégovine. Il ne fait aucun doute que des générations de jeunes sont la garantie d’une Bosnie-Herzégovine pacifique et prospère» a-t-il ajouté. De son côté, Mevlut Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères a désigné le massacre de Srebrenica comme d’une «tache noire» dans l’histoire de l’humanité.
13/07/2022 : La réunion sur l’exportation des céréales ukrainiennes a eu lieu le 13 juillet entre les délégations de la Russie, de l’Ukraine, de la Turquie et de l’ONU. -Olga Chekhurska-
Selon le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, la réunion d’Istanbul mercredi 13 juillet est une étape importante qui contribuera à résoudre la crise alimentaire. Le ministre turc de la Défense a ajouté que les parties ont discuté du contrôle conjoint aux ports de sortie et d’arrivée, et ont également étudié «les détails concernant la sécurité des navires transportant des céréales». Un centre de coordination pour l’exportation des céréales par voie maritime va être créé en Turquie.
La semaine prochaine, les délégations ukrainienne et russe se réuniront à nouveau en Turquie pour examiner tous les détails et signer le document final.
De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a remercié Moscou et Kiev pour leur volonté de négocier sur la «question des céréales» et a qualifié la réunion d’aujourd’hui de «lueur d’espoir» pour résoudre le problème des livraisons de céréales depuis les ports ukrainiens de la mer Noire. Il espère également qu’un «accord formel» pourra être conclu.
«Aujourd’hui, à Istanbul, nous avons vu une étape capitale, un pas en avant pour assurer l’exportation sûre et sécurisée des produits alimentaires ukrainiens», a-t-il dit.
L’objectif principal de cette réunion a été le déblocage des ports ukrainiens pour les navires exportant des céréales depuis l’Ukraine. Selon diverses estimations, depuis le début de la guerre, de 4,5 à 20 millions de tonnes de céréales s’étaient accumulées en Ukraine, en raison de l’impossibilité d’exporter.
L’ONU affirme que l’envoi de ces produits alimentaires contribuera à éviter une famine massive à l’échelle mondiale.