Equipe de la veille géopolitique Europe de l’Est: Olga Chekhurska, Victor Martin, Amandine Paillette, supervisée par Clelia Frouté.
10/06/2022 : Le Premier ministre kosovar annonce qu’une demande de statut de candidat à l’Union européenne sera déposée avant la fin de l’année. – Amandine Paillette –
Le 10 juin, Albin Kurti, le Premier ministre kosovar, a déclaré qu’une proposition formelle pour intégrer l’Union européenne serait déposée d’ici à la fin de l’année. Alors qu’il recevait à Pristina le chancelier allemand Olaf Scholz dans le cadre de sa toute première visite des Balkans occidentaux, Albin Kurti a expliqué à la presse sa volonté d’intégrer rapidement l’Union européenne. Ainsi, une demande de statut de candidat devrait être réalisée avant la fin de cette année, alors que le Premier ministre kosovar a déclaré: «L’Europe est notre destin, l’Europe est notre avenir». Il a ajouté à ses propos: «Nous aspirons toujours au statut de candidat à l’UE et nous en ferons la demande d’ici la fin de l’année».
Ancienne province serbe dont l’indépendance a été déclarée en 2008, le pays n’a toujours pas été reconnu par la Serbie. Bien qu’un bon nombre de pays européens aient reconnu l’indépendance du Kosovo, d’autres pays ne se sont pas prêtés au jeu à l’instar de la Russie, la Chine et, de facto, la Serbie. C’est bien ce problème de reconnaissance qui a empêché jusqu’à présent le Kosovo d’intégrer l’ONU. Pour cette raison, lors d’une conférence de presse commune tenue par le Premier ministre kosovar et le chancelier allemand, Olaf Scholz, ce dernier a invité la Serbie et le Kosovo à se réconcilier, notamment pour faciliter leur demande d’intégration à l’Union européenne. Il a déclaré que «Ce qui est important pour le Kosovo, c’est que le dialogue entre le Kosovo et la Serbie, dirigé par l’UE, progresse». Il a fini par saluer l’alignement du Kosovo sur les sanctions européennes, prises contre la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine.
10/06/2022 : En tournée dans les Balkans occidentaux, le chancelier allemand demande aux autorités serbes de s’aligner aux sanctions européennes prises à l’encontre de la Russie. – Amandine Paillette –
Depuis le 10 juin, Olaf Scholz, chancelier allemand est en visite dans les Balkans occidentaux, où il a réalisé en l’espace de deux jours des visites officielles dans 5 pays de la région. Alors qu’il était en Serbie, Olaf Scholz a interpellé son homologue serbe sur la position de son pays vis-à-vis de la Russie ne s’alignant pas avec les sanctions européennes. Exprimant le soutien de l’Allemagne à une potentielle adhésion de la Serbie à l’Union européenne, le chancelier allemand a toutefois précisé que «tous les candidats à l’adhésion (à l’UE) se joignent à ces sanctions». Propos qui n’ont pas plu au dirigeant serbe qui a répondu: «Autant vous aimez l’intégrité de l’Ukraine, autant nous aimons l’intégrité de la Serbie». Il a ensuite ajouté: «Nous, Serbes, nous souvenons de ce à quoi ressemblent les sanctions et, d’autre part, nous avons eu un autre type de relations avec la partie russe pendant des siècles”. Le Président serbe, Aleksandar Vucic, faisait notamment référence à la coopération de son pays en matière énergétique avec la Russie.
Cet échange s’inscrit dans une volonté du représentant allemand de ne pas céder la région à l’influence russe et d’impulser le processus d’intégration des pays des Balkans dans l’Union européenne. En effet, lors de sa rencontre avec le Premier ministre Kosovar, il avait expliqué que les deux pays qui ne se reconnaissent pas mutuellement – la Serbie et le Kosovo – devaient faire avancer le dialogue s’ils souhaitaient prétendre à une intégration de l’Union européenne. Le chancelier allemand a fait de ces deux pays ses premières visites officielles dans la péninsule balkanique, qu’il a poursuivies en Grèce, en Macédoine du Nord puis en Bulgarie.
16/06/2022 : Les chefs d’Etat français, italien, allemand et roumain se rendent en Ukraine. -Victor Martin-
Le 16 juin, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi se sont rendus en Ukraine. Ils se sont d’abord rendus à Irpine, une ville de la banlieue de Kiev. Les chefs d’Etat européens se sont engagés à soutenir l’Ukraine pour qu’elle puisse «résister et l’emporter» face à la Russie. Face à une ville détruite à 80%, les dirigeants européens ont appelé à aider l’Ukraine à «tout reconstruire».
Les trois chefs d’Etat européens se sont ensuite rendus à Kiev où ils ont été rejoints par Klaus Iohannis, le président roumain, afin de rencontrer Volodymyr Zelensky. Lors d’une entrevue d’une heure, les chefs d’Etat ont discuté de la relation entre l’Ukraine et l’Union Européenne. Lors de la conférence de presse, Emmanuel Macron a annoncé que les quatre Etats européens soutiennent la candidature de l’Ukraine à l’UE. Le président Zelensky estime que l’Ukraine mérite ce statut de candidat, tout en se disant «prêt à travailler» pour devenir «membre de plein droit». Les pays européens se sont également engagés à fournir davantage d’armement lourd à l’Ukraine.
Le président ukrainien à également accepté l’invitation de Olaf Scholz pour la réunion du G7 qui aura lieu du 26 au 28 juin.
17/06/2022 : La Commission européenne a formulé, vendredi 17 juin, son attitude à l’égard des candidatures de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie à l’adhésion à l’Union Européenne. -Olga Chekhurska-
La Commission européenne a recommandé aux États membres d’accorder à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de candidat à l’Union européenne. Lors d’une conférence de presse, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré : «La Commission recommande au Conseil, premièrement, de donner à l’Ukraine une perspective européenne et, deuxièmement, de lui accorder le statut de candidat. Ceci, bien entendu, à condition que le pays procède à un certain nombre de réformes importantes». Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué cette «décision historique» et s’est dit «reconnaissant envers Ursula von der Leyen et envers chaque membre de la Commission européenne». Il a déclaré également que «c’est la première étape sur la voie de l’adhésion à l’UE, qui les rapprochera certainement de la victoire face à la Russie».
La Commission est également favorable à ce statut pour la Moldavie «à condition que les dirigeants du pays gardent le cap» des réformes. En ce qui concerne la Géorgie, elle doit encore remplir certaines conditions pour obtenir un avis positif.
Cet avis de la Commission sera discuté lors du sommet européen le 23 et le 24 juin. Les dirigeants des 27 pays européens devront se prononcer à l’unanimité.
C’est après l’invasion russe que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a commencé à faire des efforts en vue d’une admission de l’Ukraine dans l’Union européenne. En même temps, les dirigeants de l’Union européenne préviennent que le processus d’adhésion peut être long malgré le statut de candidat.
Lors d’une visite à Kiev samedi 11 juin de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a déclaré que l’Ukraine appartient sans aucun doute à «la famille européenne», mais il faut encore mettre en œuvre certaines réformes.