Les dossiers que nous suivons : Processus de résolution du Conflit du Karabakh ; Point humanitaire et sécuritaire au Karabakh et dans le corridor de Latchin ; Conflit Abkhazie et Ossétie du sud / Géorgie ; Relation Géorgie – UE / US/Russie/Ukraine et politique intérieure géorgienne ; Problématiques énergétiques, commerciales et de transport sud-caucasiennes ; Droits de l’homme au sud-Caucase ; Diverses politiques extérieures Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie.
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Dimanche dernier, le président Ilham Aliev a visité différentes villes du Karabakh (Aghdara/Martakert ; Khankendi/Stepanakert ; Khodjali/Ivanian ; Askeran ; Khodjavend/Martouni) ainsi que le réservoir de Sarsang, dans lesquelles il a hissé à chaque fois le drapeau azerbaïdjanais et il a prononcé un discours dans l’ancienne capitale séparatiste durant lequel il a rappelé «Il fut un temps où les Azerbaïdjanais et les Arméniens vivaient ici dans une atmosphère amicale. Il fut un temps où les Azerbaïdjanais et les Arméniens vivaient en amitié non seulement à Khankendi mais aussi au Karabakh, Bakou, Gandja, Erevan, Goycha, Zangezour, Daralayaz et Bazarkechar» tout en déclarant : «Les trois clowns qui s’asseyaient ici et se faisaient appeler « président » attendent aujourd’hui leur punition méritée. […] Si certaines forces arméniennes songent à se venger, qu’elles examinent attentivement ces images». Dans l’ancienne enclave, le contingent russe de maintien de la paix a annoncé le 18 octobre que «8 postes d’observation et 16 postes d’observation temporaires [avaient été] supprimés depuis le 19 septembre 2023 dans les districts d’Askeran, Mardakert, Martouni et Choucha».
De son côté, le dirigeant arménien s’est rendu à Strasbourg où il a prononcé un discours le 17 octobre devant le Parlement européen conclu par la formule « Vive la démocratie ! », dans lequel il a mis en avant la voie démocratique pris par son pays et sans laquelle, selon lui, l’Arménie « aurait perdu son indépendance et sa souveraineté » et il a dénoncé les tentatives azerbaïdjanaises de déstabilisation politique le 12 juin 2021, avant les élections parlementaires, en «envahissant jusqu’à 4 kilomètres de profondeur le territoire souverain de l’Arménie dans une section de 100 kilomètres de la ligne frontière». Il a ainsi dénoncé à nouveau l’inaction de l’OTSC et appelé à l’aide internationale «sous forme budgétaire» notamment pour l’accueil des réfugiés arméniens du Karabakh face à ce qu’il appelle «un nettoyage ethnique». Mais il s’est également plaint de l’ONU, de l’OSCE et de l’UE, aucune de ces organisations n’ayant, selon lui, «pris de décision pertinente ». Il a renouvelé ses demandes de privilégier, au contraire de l’Azerbaïdjan, les principes du sommet de Prague en octobre 2022, auquel avait participé la France :
– reconnaissance mutuelle de la souveraineté, l’inviolabilité des frontières et l’intégrité territoriale de l’Arménie (29 800 km2) et de l’Azerbaïdjan (86 600 km²) ;
– nécessité urgente d’œuvrer à la délimitation des frontières sur la base des cartes les plus récentes de l’état-major de l’URSS qui ont été fournies aux parties, ce qui devrait également servir de base à l’éloignement des forces, à la finalisation du traité de paix et à la résolution des conflits et de toutes les questions humanitaires ;
– plus grande coopération régionale et à la réouverture de toutes les frontières, y compris celle entre l’Arménie et la Turquie, ainsi qu’à l’ouverture de liaisons de connectivité régionales fondées sur le plein respect de la souveraineté et de la juridiction des pays, ainsi que ainsi que sur les principes d’égalité et de réciprocité ;
La partie azerbaïdjanaise a tenue à rappeler le soir même que c’est elle qui avait proposé les 5 principes du traité de paix à la suite de la «guerre de 44 jours» tandis que l’agence TASS relayait une source russe de haut-rang jugeant le discours «irresponsable et provocateur» et déclarant : « Pachinian fait des pas de géant sur le chemin de Vladimir Zelensky».
Suite aux rencontres irano-azerbaïdjanaises de la semaine passée, l’envoyé spécial du président azerbaïdjanais, Elchin Amirbayov, a commenté le 16 octobre le terme de « corridor du Zanguezour » lors d’une interview à la BBC en ces termes : «Nous reconnaissons qu’il s’agit du territoire souverain de l’Arménie. Mais il est important pour nous de savoir comment l’autre partie assurera la sécurité du trafic le long du corridor» en avançant que l’Azerbaïdjan était prêt, si l’Arménie retardait le processus, à construire une route passant par le territoire iranien. Nikol Pachinian a évoqué, lui, devant le Parlement européen un « carrefour arménien » ou un « carrefour de la Paix ».
Si le projet de route à travers le Zanguezour / Siounik reliant l’Azerbaïdjan à son exclave du Nakhitchevan est primordial à ce pays, et peut être bénéfique à l’Arménie également, tout en permettant à la Turquie de relier enfin directement son territoire à l’Asie centrale via le sud-Caucase, plusieurs obstacles se présentent, malgré l’apaisement temporaire de la relation entre l’Iran et l’Azerbaïdjan.
D’abord, l’opposition iranienne à toute expansion de l’influence de la Turquie et à son projet de relier l’Asie centrale aussi facilement, mais surtout l’ opposition iranienne à la coopération fructueuse entre l’Azerbaïdjan et Israël à ses portes.
Par ailleurs, il y a une inconnue qu’il ne faut pas négliger et qui pourrait faire pencher la
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