РусскийFrançaisEnglish
  
     
         
Blog

Sécurité intérieure iranienne – Point de situation au 28/05/2024

Les dossiers que nous suivons :  Politique étrangère iranienne, Sécurité intérieure iranienne

 

Pensez à vous abonner gratuitement pour avoir accès au contenu complet !

Le dimanche 19 mai, la République Islamique d’Iran a subi un choc majeur. Un convoi de trois hélicoptères, transportant entre autre le président Ebrahim Raïssi, le ministre des Affaires Etrangères Hossein Amir Abdollahian, et le Gouverneur de la province de l’Est-Azerbaïdjan iranien a subi un accident aux alentours de la ville de Jolfa, à proximité de la frontière avec la République d’Azerbaïdjan. Le président iranien était dans la  région la veille de l’incident, afin d’inaugurer un barrage en présence de son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev.

D’abord dans l’incapacité de donner plus d’informations sur les conditions du crash d’un des appareils, les autorités iraniennes ont déployés des équipes de sauvetage dans la zone afin d’identifier le lieu de l’accident et de sauver les éventuels survivants. Finalement, les restes de l’appareil ont été retrouvés sur un terrain montagneux, dans des conditions météorologiques défavorables. Les sept personnes à bord de l’appareil sont décédées, y compris le Président Ebrahim Raïssi.

Le rapport publié par l’état-major des forces armées nationales le jeudi suivant indique plusieurs points cruciaux pour appréhender ce qui est déclaré être un accident, et non pas une attaque planifiée: tout d’abord, le rapport indique que l’hélicoptère n’a pas modifié la trajectoire prévue initialement pour le trajet. De plus, aucune anomalie n’a pu être observée avant l’accident, que ce soit sur les restes de l’appareil qui ne présentaient pas d’impacts de balles, ou de projectiles ayant pu indiquer une attaque sur la délégation iranienne. Enfin, environ une minute et demi avant le crash, une communication radio aurait eu lieu entre le pilote de l’hélicoptère touché et les deux autres appareils du convoi.

Plus d’une semaine après les faits, plusieurs questionnements majeurs sont encore d’actualité. Le chef de cabinet présidentiel Gholamhossein Esmaeili a communiqué sa version des faits lors d’une interview sur une chaine proche du gouvernement. Après l’accident, il a révélé avoir eu une communication téléphonique de plus de trois heures avec le clerc Mohammed Ali Ale-Hashem, représentant de l’Ayatollah Khamenei dans la province du l’Est-Azerbaïdjan. Cependant, le clerc a ensuite été retrouvé mort, comme le reste des personnes présentes dans l’hélicoptère.

Un autre élément toujours inexpliqué et suscitant des questionnements concerne la protection rapprochée du président Ebrahim Raïssi. En effet, la liste des personnes identifiées dans le crash permet d’affirmer que le garde du corps habituel du président, Javad Mehrabi, a changé ses habitudes et s’est déplacé dans un des deux autres hélicoptères du convoi, laissant le président sans protection. La raison de cette décision demeure inconnue.

Politiquement, la mort du président iranien est un véritable séisme. Pressenti comme potentiel successeur de l’Ayatollah Khamenei au rang de Guide Suprême, Ebrahim Raïssi était, entre autre, le second homme le plus puissant du pays. Il était connu sous le surnom du « Boucher de Téhéran », notamment pour sa participation à plusieurs épisodes de répression et d’exécutions massives d’opposants au régime. Sa disparition représente un défi de taille pour l’Ayatollah Khamenei, qui doit au plus vite retrouver un successeur et un président suffisamment proche de sa vision politico-religieuse, dans un contexte régional toujours chaotique et une crise politique interne qui ne fait que s’éterniser. Ce climat d’incertitude s’est traduit par un renforcement de la sécurité rapprochée de l’Ayatollah lors des funérailles d’Ebrahim Raïssi. Des médias locaux ont souligné l’augmentation drastique du personnel de sécurité autour du Guide Suprême, qui marquait en permanence une séparation physique entre lui et la foule. Au-delà de la perte d’un représentant politique essentiel, le régime fait bel et bien face à une menace existentielle, visant directement la figure du Guide Suprême.

Vous devez souscrire à un abonnement EurasiaPeace pour avoir accès au contenu - Prendre votre abonnement
Previous Article

Chine – Russie – Point de situation au 31/05/2024

Next Article

Diplomatie russe en Afrique et en Asie – Point de situation au 06/06/24