РусскийFrançaisEnglish
  
     
         
Blog

Sécurité intérieure iranienne – Point de situation au 11/04/2024

Les dossiers que nous suivons :  Politique étrangère iranienne, Sécurité intérieure iranienne

Pensez à vous abonner gratuitement pour avoir accès au contenu complet !

Le 3 avril, une série d’attaques a eu lieu au Sistan-Baloutchistan iranien, revendiquée par le groupe indépendantiste et islamiste sunnite baloutche « Jaïsh al-Adl », ou « Armée de la justice » en langue arabe. D’après plusieurs médias iraniens, à l’issue de ces opérations qui visaient essentiellement des postes de police et des centres d’opérations militaires, notamment dans les villes de Chabahar et Rask, le nombre de victimes s’élevait à 16 personnes dans la journée du 7 avril, dont douze membres des Gardiens de la Révolution et quatre officiers de police.

En réaction à cette crise sécuritaire, la représentation iranienne aux Nations Unies a réagi en adressant un communiqué à la présidence du Conseil de Sécurité. L’ambassadeur Amir Saeid Iravani, représentant permanent de la République Islamique, n’a pas manqué de rappeler que cette attaque a eu lieu seulement deux jours « après l’attentat terroriste répréhensible et ignoble perpétré par le régime israélien contre les locaux diplomatiques de la République islamique d’Iran à Damas, en République Arabe Syrienne ». Ce communiqué s’achève sur un message appelant à la collaboration des États face à ce types d’attaques, et mettant en avant la volonté de lutter contre le terrorisme dans la région en ces termes : « La République islamique d’Iran, qui a directement souffert des conséquences catastrophiques du terrorisme, reste fermement engagée à mener la lutte contre ce fléau. Nous sommes déterminés à protéger l’illustre et noble peuple iranien et à préserver la sécurité des nations voisines des dangers posés par ces groupes terroristes malveillants. » En somme, ce communiqué vise à donner une image positive et conciliante, et dépeint le gouvernement iranien comme favorable à la stabilité sécuritaire régionale. L’intention semble avant tout de générer d’avantage de compassion que de méfiance auprès des États ayant déjà subi des attaques terroristes.

D’un point de vue sécuritaire, l’Iran traverse effectivement une période de troubles sans précédent caractérisée par des attaques majeures au sein de son propre territoire, à l’image de l’attentat de Kerman revendiqué par l’État Islamique au mois de Janvier, étant le plus meurtrier depuis la révolution islamique de 1979. Plus récemment, l’attaque subie s’est également déroulée 2 jours seulement après l’opération militaire attribuée à l’armée israélienne visant des hauts représentants du corps des Gardiens de la Révolution à Damas. Néanmoins, les deux évènements, de nature différente tant dans leurs objectifs que dans leurs dimensions, et s’inscrivant dans deux conflits distincts, sont présentés par la diplomatie iranienne comme faisant partie du même ensemble, à savoir le terrorisme international.

Téhéran maintient son intention de nier ses implications dans les affrontements régionaux, et tente d’inscrire l’attaque subie dans un contexte plus large en attirant l’attention internationale sur les agressions subies sur son territoire. Aussi, malgré l’utilisation d’un discours qui tente de ne pas aborder les tensions politiques et communautaires propres au Sistan-Balouchistan, les attaques perpétrées par Jaïsh al-Adl sont symptomatiques d’un conflit transfrontalier qui dure depuis maintenant de nombreuses années. L’organisation, présente et active dans le Sud-Est du pays sous cette appellation depuis 2012, revendique à la fois la défense des minorités religieuses sunnites, mais également l’indépendance de la région du Sistan-Baloutchistan vis-à-vis du gouvernement iranien chiite. En raison de la porosité de la frontière pakistano-iranienne qui favorise le déplacement de groupes armés, mais également du fait que la communauté baloutche vive de part et d’autre de celle-ci, les attaques répétées de cette organisation constituent une source de tensions importante entre Téhéran et Islamabad.

Vous devez souscrire à un abonnement EurasiaPeace pour avoir accès au contenu - Prendre votre abonnement
Previous Article

Politique intérieure ukrainienne – Point de situation au 16/04/2024

Next Article

Diplomatie russe en Afrique et en Asie – Point de situation au 19/04/24