РусскийFrançaisEnglish
  
     
         
Blog

L’Union Européenne et Israël : une alliance historique, mais nuancée

Le 22 janvier 2024, les ministres des Affaires étrangères des 27 Etats-membres de l’Union Européenne se sont rassemblés à Bruxelles, afin de discuter de l’implémentation du plan de paix pour la bande de Gaza, où Israël poursuit une violente guerre contre le Hamas depuis 4 mois. Le ministre des Affaires étrangères israélien, Israel Katz, ainsi que son homologue palestinien, Riyad al-Maliki, ont donc été reçus séparément par les représentants européens, qui leur ont exposé le plan en question. Ce dernier, qui se base sur 10 points, incluant la libération des otages toujours détenus par le Hamas, un cessez-le-feu entre les deux belligérants, et une application progressive de la solution à deux Etats ; cette solution consisterait donc en un retour aux frontières israélo-palestiniennes de 1967, et une probable évacuation des populations des colonies hébraïques en Cisjordanie. Pourtant, à peine quelques jours avant cette réunion, le gouvernement israélien, dirigé par le premier ministre Benyamin Netanyahou, rejetait catégoriquement l’existence d’un Etat palestinien. L’Etat d’Israël s’est même déclaré en faveur d’une poursuite des combats : «Nous ne nous contenterons de rien de moins qu’une victoire absolue», avait ainsi affirmé Benyamin Netanyahou. La réunion du 22 janvier, bien qu’elle fut soutenue officiellement par tous les Etats de l’UE, n’est pas parvenue à faire changer d’avis la diplomatie israélienne.

Il est vrai, d’ailleurs, que la position européenne à propos du conflit Israélo-Palestinien est loin d’être unanime. Alors que l’offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, se poursuit, de très nombreux représentants européens ont critiqué la politique de défense israélienne. Josep Borrell, Haut-représentant de l’Union européenne pour les  affaires étrangères, est même allé jusqu’à insinuer, en conférence de presse, que les Etats occidentaux devraient arrêter de fournir des armes à Tel Aviv. Mais en définitive, tous les membres de l’Union ont exprimé leur soutien à Israël contre le Hamas, et l’Etat hébreu demeure officiellement un allié des européens. Etant donné que 20% de la population israélienne est née en Europe, ou dispose d’origines récentes sur le vieux continent, Tel Aviv et Bruxelles ont maintenu des liens étroits depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En revanche, les récentes opérations à Gaza ont montré la complexité de cette relation sous un nouveau jour. Les différents degrés de reconnaissance, en Europe, de l’indépendance palestinienne, tout comme les efforts des 27 Etats-membres afin de réduire l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie, sont de très bons exemples des nuances qui caractérisent les relations européennes avec Tel Aviv.

Vous devez souscrire à un abonnement EurasiaPeace pour avoir accès au contenu - Prendre votre abonnement
Previous Article

Diplomatie russe en Afrique et en Asie – Point de situation au 16/02/24

Next Article

Diplomatie russe en Afrique et en Asie – Point de situation au 23/02/24