18/09/2022: Le Royaume-Uni veut bannir les instituts Confucius
Un groupe de parlementaires britanniques aux affiliations mixtes a engagé, le 18 septembre, des discussions avec le gouvernement de Taïwan sur l’ouverture de programmes d’enseignement taïwanais au Royaume-Uni. L’intérêt de ces programmes est qu’ils remplaceraient les enseignements aujourd’hui dispensés par les instituts Confucius, financés par Pékin, et controversés dans le monde occidental pour leurs tentatives d’ingérence dans les manifestations universitaires (annulation de conférences gênantes pour le régime chinois, par exemple).
La Première ministre britannique, Liz Truss, a dernièrement manifesté une hostilité grandissante à l’égard de la Chine, menaçant de la classer dans la catégorie «Menace sévère» à la sécurité nationale britannique, qualificatif désignant à ce jour la Russie. Les Etats-Unis, de leur côté, ont engagé un processus similaire avec Taïwan en décembre 2020.
21/09/2022: Refroidissement des relations sino-indiennes suite au barrage diplomatique de Subrahmanyam Jaishankar à l’ONU
Subrahmanyam Jaishankar, le ministre des Affaires extérieures indien, a rencontré de nombreux diplomates le 21 septembre, mais son homologue chinois Wang Yi ne figurait pas dans la liste. Néanmoins, plus grave pour Pékin est la remise en cause du statut de l’Inde en tant que membre de l’organisation économique des BRICS, qui «crée certains dilemmes pour l’Inde» selon le professeur Christopher Clary, notamment depuis que cette dernière a rejoint le Quad – une organisation de défense formée en 2021 par les Etats-Unis, l’Australie, l’Inde et le Japon.
La semaine précédente, les présidents des deux géants asiatiques Xi Jinping et Narendra Modi avaient déjà pris soin de garder leurs distances lors du sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai («pas de poignée de main, pas de sourire»). Cet évitement mutuel n’est pas un coup d’éclat diplomatique, mais un symptôme de la dégradation inexorable des relations sino-indiennes ces dernières années : les incidents de frontières récurrents, la concurrence économique, le soutien chinois au Pakistan ainsi que le blocage par Pékin de la candidature indienne à un siège permanent de l’ONU sont autant de points de friction entre les deux pays.
21/09/2022: Les Etats du Golfe manifestent leur intention de coopérer avec la Chine
Le 21 septembre, le ministre chinois des Affaires étrangères s’est entretenu avec les représentants du Conseil de coopération pour les Etats arabes du Golfe (GCC), alors réunis en conseil ministériel en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Très sollicités dans un contexte d’inquiétude globale sur l’approvisionnement énergétique, les représentants des six Etats membres du GCC – Arabie Saoudite, Qatar, Bahrein, Koweit, Oman et les Emirats arabes unis – ont exprimé leur amitié pour la Chine, et manifesté leur volonté de coopérer de manière plus étroite avec elle dans les domaines du commerce et de l’énergie.
De son côté, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s’est félicité de cet approfondissement de la coopération avec les Etats du Golfe dont «la Chine est depuis longtemps le plus gros partenaire», et a également remercié les membres du GCC pour leur soutien de la position chinoise sur Taiwan, Hong Kong, le Xinjiang et les droits humains.
22/09/2022: La Chine réitère son soutien à une «résolution pacifique» du conflit en Ukraine et réaffirme sa position neutre
Le 22 septembre, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s’est exprimé à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, pour réaffirmer le souhait de la Chine de voir advenir une «résolution pacifique» du conflit ukrainien à travers des pourparlers. «La position de la Chine sur l’Ukraine est constante et claire. […] La souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les Etats devraient être respectées.» Cet appel au dialogue chinois intervient au lendemain de l’évocation de l’arme nucléaire à la même tribune par le président russe, Vladimir Poutine.
Wang Yi a tout de même rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov, le 23 septembre, tous deux réaffirmant leur volonté de poursuivre les projets de coopération bilatéraux, notamment ceux évoqués lors de la rencontre à Samarcande le 15 septembre. Malgré cela, Pékin semble prendre de la distance avec Moscou, équilibrant son jeu diplomatique sur le mode de la ‘troisième voie’.