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La Rakija, entre tradition et sentiment nationaliste

rakija

Belgrade, le 2 décembre 2022 : le thermomètre affiche 5°, le pas se presse dans les rues animées de la capitale serbe. Juste le temps de s’engouffrer au numéro 5 de la rue Dobračina depuis laquelle les premieres effluves de fruits nous parviennent, Živeli ! À la vôtre !

Bienvenue dans l’antre d’une des fiertés de la région des Balkans : le Rakija. Érigé en alcool national dans l’ensemble des pays des Balkans, la Rakija est une eau-de-vie à base de fruits fermentés distillés. La Rakija la plus connue est distillée à partir de prune : la Sljivovica.

Au réveil pour les plus téméraires, ou plus communément en début de repas accompagnée de tapas, la Rakija est une tradition familiale autrefois préparée par les moines dans les monastères orthodoxes. D’aussi loin que l’on se souvienne, les premières traces de la Rakija remonteraient au XI-ème siècle.

Symbole de la lutte contre l’occupation des Ottomans du XIV au XIX siècle, la Rakija était préparée clandestinement par les peuples balkaniques. Un proverbe bulgare prétend même que « tout habitant qui n’aurait pas sa rakia ne serait pas prêt pour la guerre ». Cette tradition ne s’est pas éteinte et vous trouverez encore aujourd’hui dans de nombreux foyers de la région des Balkans un alambic servant à la préparation de ce spiritueux.

Aujourd’hui la Rakija rassemble la famille, les amis, et tout étranger faisant une halte dans un de ses pays en trouvera dans chaque restaurant des villes. Son degré d’alcool est généralement compris entre 20% et 40% et il peut atteindre 80% quand elle est produite localement ! En comparaison, la France a interdit la distillation maison sans accord officiel en 1960, et l’UE a également interdit la fabrication et la vente d’alcool dépassant les 45%.

Le dossier d’intégration des pays des Balkans à l’Union européenne étant toujours en cours, les distilleurs maison ont encore de belles années devant eux pour régaler la famille et les amis.

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