Turquie–UE : Président Erdogan à Tirana.

Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a pris part au 6e sommet de la Communauté politique européenne (CPE), qui s’est tenu à Tirana, en Albanie.
Le Président turc, dans son discours, a souligné la nécessité de renforcer la coopération sur le continent européen en s’appuyant sur des principes partagés. Il a déclaré qu’« il est nécessaire d’établir une architecture de gouvernance mondiale juste et inclusive pour surmonter la crise de confiance actuelle sur la scène internationale ». Il a estimé que cette transformation devait « commencer dans notre propre maison, en Europe, sur la base de l’indivisibilité de la sécurité et d’un partage plus équitable de la prospérité ».
Erdogan a évoqué plusieurs domaines présentant, selon lui, un potentiel de coopération élevé, notamment « l’industrie de défense, l’énergie, les corridors de transport et la connectivité, les chaînes d’approvisionnement, les marchés numériques et les minéraux critiques ». Il a salué les efforts de l’Union européenne en faveur d’une capacité de défense autonome, en précisant que « ces démarches devraient inclure les alliés non-membres de l’Union européenne sans affaiblir le rôle central de l’OTAN ». Il a estimé que les initiatives telles que ReArm ou SAFE « seraient bénéfiques à la sécurité européenne si elles sont menées dans cet esprit ».
Sur le plan économique, Erdogan a rappelé que
Évoquant les récentes avancées dans le secteur énergétique, le Président turc a affirmé que « la Turquie est en passe de devenir un centre énergétique régional important ». Il a présenté son pays comme « l’État disposant de l’infrastructure énergétique la plus avancée de la région », soulignant que les efforts dans les énergies renouvelables « offrent des opportunités non seulement pour la Turquie, mais pour l’ensemble de la région ». Il a également affirmé que la Turquie « contribue de manière significative à la préservation de chaînes d’approvisionnement ininterrompues en Europe grâce à sa position centrale sur les routes de transport multimodales ».
Concernant la guerre en Ukraine, Erdogan a déclaré qu’une phase critique était atteinte pour parvenir à une désescalade. Il a réitéré son soutien à une solution négociée en affirmant : « Comme par le passé, nous contribuons à tous les efforts de résolution, en donnant la priorité à un cessez-le-feu complet ». Il a précisé que « des discussions sont en cours à Istanbul entre la Turquie, la Russie et l’Ukraine sous la coordination de notre ministre des Affaires étrangères ». Il a exprimé sa volonté de maintenir ouverts les canaux de dialogue, jugeant qu’« une paix juste n’aura pas de perdant ».
Le Président turc a attiré l’attention sur la situation à Gaza, qualifiée de « catastrophe humanitaire sans précédent ». Il a estimé que « des dizaines d’innocents, principalement des femmes et des enfants, sont tués chaque jour », et a exhorté les pays européens à « manifester l’intérêt nécessaire pour l’établissement d’un cessez-le-feu ». Il a critiqué l’attitude du gouvernement israélien, déclarant que « l’approche inflexible, agressive et arrogante de Netanyahu met en danger toute la région ». Il a également insisté sur la nécessité d’assurer « l’acheminement de l’aide humanitaire » et de rendre « Gaza à nouveau vivable ». Il a conclu sur ce point en réaffirmant son soutien à « une solution à deux États comme seule voie vers une paix durable ».
Abordant la situation en Syrie, Erdogan a salué « l’annonce du Président Trump concernant la levée des sanctions contre la Syrie », la qualifiant d’« étape précieuse vers un retour à la stabilité et au développement ». Il a exprimé le souhait que cette décision « serve d’exemple à d’autres pays », et a appelé l’Union européenne à « lever rapidement ses propres sanctions » et à « apporter un soutien financier à la reconstruction ». Il a estimé que ces mesures faciliteraient « le retour volontaire, digne et sécurisé des Syriens réfugiés à l’étranger ».
Enfin, le Président Erdogan a conclu son intervention en affirmant que « l’environnement actuel, marqué par l’augmentation des incertitudes, nous oblige à nous rassembler autour de solutions communes ». Il a souligné l’importance de « la solidarité, d’une utilisation efficace des ressources et d’une coopération sincère » pour faire face aux défis régionaux.
À propos de l'auteur
Ikbal Bas
Étudiant en première année de master en affaires européennes à Sorbonne Université, Ikbal est passionné par les politiques régionales, la politique de cohésion européenne, l’élargissement de l’Union européenne ainsi que par les relations entre la Turquie et l’Union européenne. Il a commencé son parcours à Strasbourg pour ses études supérieures, avec l’objectif de mieux comprendre les enjeux européens, et poursuit aujourd’hui ses études à Paris, où il effectue son master pour découvrir de près le milieu européen dans la capitale française.