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Sécurité en Asie centrale : montée des coopérations et tensions périphériques

Publié le 01/07/2025
4 min de lecture
Par Maya Néel
Asie Centrale et sud-Caucase

Le renforcement des liens Chine – Asie centrale lors du Sommet à Astana (16 – 18 juin 2025)

Comme évoqué lors de la veille du mois dernier, les intérêts sécuritaires de la Chine en Asie centrale sont multiples. La Chine utilise la « Global Security Initiative » (GSI) pour étendre son empreinte sécuritaire en Asie centrale car maintenir une certaine stabilité régionale en Asie centrale est stratégique.  Lors du Sommet Chine – Asie centrale qui s’est tenu à Astana entre le 16 et le 18 juin, le président chinois Xi Jinping a signé un traité de « bonne entente permanente et de coopération amicale » avec les cinq pays de la région. L’accord, étendu à l’énergie, les infrastructures et le commerce, inclut une aide de 1,5 milliard de yuans. Il vise également à réduire la dépendance au transit russe, notamment via un corridor ferroviaire Chine Kirghizstan Ouzbékistan. Enfin, le traité ouvre aussi la porte à un renforcement de la coopération en matière de sécurité, notamment contre le terrorisme et l’extrémisme.

Recrutement forcé de travailleurs migrants originaires d’Asie centrale par la Russie 

-says/">Selon le renseignement ukrainien, la Russie mobilise actuellement de force des migrants originaires des pays d’Asie centrale (principalement Ouzbékistan, Kirghizstan, Tadjikistan) pour les envoyer sur les fronts les plus dangereux en Ukraine.

Ces recrutements se font sous la menace ou la manipulation (expulsion ou détention) et sont également encouragés par des promesses de régularisation ou des avantages financiers.

Si ce phénomène n’est pas nouveau, ce recrutement dénoncé par l’Ukraine « à la hâte » entraîne des conséquences humaines sur la ligne de front. Les migrants sont envoyés directement sur les fronts les plus dangereux.

La Russie utilise un système à la fois incitatif et coercitif pour mobiliser des migrants d’Asie centrale dans son effort de guerre. Ce mécanisme lui permet aussi de compenser les pertes militaires.

L’Azerbaïdjan, nouvel acteur de la sécurité en Asie centrale

L’exercice miliaire Eternal Brotherhood‑IV conjoint entre l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Pakistan, la Turquie et l’Ouzbékistan se tiendra en septembre 2025 en Azerbaïdjan. Cette quatrième édition symbolise une coopération militaire croissante entre la Turquie, l’Azerbaïdjan, le Pakistan et les États d’Asie centrale.

Les objectifs sont d’améliorer l’interopérabilité des forces armées, répondre à des défis communs tels que le terrorisme, l’instabilité régionale et les menaces transnationales. Face à l’évolution des dynamiques géopolitiques et pour assurer la protection des routes commerciales et énergétiques majeures du Sud-Caucase et d’Asie centrale, ces exercices reflètent l’engagement des États participants pour favoriser la coopération régionale en matière de sécurité. Cette coopération militaire renforcée permettra de mieux coordonner les forces armées pour assurer une stabilité et préparer des partenariats à long terme.

Conflit entre Israël et l’Iran, quelles répercutions pour les pays d’Asie centrale ?

La troisième phase du conflit irano-israélien débutée le 13 juin, s’est achevée 24 juin après les frappes américaines sur des sites nucléaires et militaires iraniens. Ces frappes ont eu des répercussions indirectes importantes en Asie centrale, elles ont notamment mis en évidence le rôle stratégique de la région dans les échanges eurasiens.

D’abord, l’instabilité au Proche-Orient met en lumière le rôle pivot de l’Asie centrale dans les corridors terrestres eurasien : pipelines (Caspienne–Mer Noire, BTC) et routes ferroviaires deviennent des voies alternatives, ce qui n’est pas le cas des routes maritimes exposées au conflit.

Enfin, le conflit alimente les tensions religieuses et idéologiques : l’Iran pourrait tenter de mobiliser certains cercles en Asie centrale (notamment au Tadjikistan ou en Ouzbékistan) via des discours chiites comme c’est le cas dans les réseaux de proxy iraniens au Liban en Irak et au Yémen.

À propos de l'auteur

Maya Néel

Maya Néel

Maya est diplômée d'un Master en Géopolitique-Geoint et en Géographie à Sorbonne Université. Forte de plusieurs expériences de recherche et de terrain, elle nourrit un grand intérêt pour les pays de l'ancienne aire d'influence soviétique, notamment l'Asie centrale et le Caucase.

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