L’énergie au cœur des nouveaux accords stratégiques ouzbèkes

Photo officielle de la rencontre bilatérale liée aux investissements dans le secteur de l'énergie
Le 15 octobre dernier, le président Shavkat Mirziyoyev a reçu le ministre de l’Investissement saoudien, ainsi que de nombreux représentants de grandes entreprises saoudiennes. Parmi ces dernières, figuraient de nombreuses entreprises spécialisées dans le secteur de l’énergie. Ces rencontres ont notamment permis d’échanger sur les succès du rapprochement entre ces deux Etats.
Lors de cette réunion, le président ouzbèke a déclaré : “Nous apprécions grandement la contribution significative de nos partenaires saoudiens à la transformation économique et au développement de l’Ouzbékistan”. À l’issue de ces réunions, le communiqué présidentiel a indiqué que de nouveaux accords avaient été trouvés. Ces derniers concernent notamment le domaine des énergies vertes, dans un contexte où l’Ouzbékistan a déjà annoncé son objectif de neutralité carbone à atteindre en 2050 (Kun.Uz).
Un rapprochement stratégique significatif
Depuis 2016, l’évolution des relations entre l’Ouzbékistan et l’Arabie saoudite a connu une accélération décisive, marquée par deux moments clés : la visite présidentielle de Mirziyoyev en août 2022, qui a ouvert une nouvelle phase de coopération multisectorielle. Le sommet « Asie centrale – Conseil de coopération du Golfe » en 2023, avait quant à lui donné un cadre régional au rapprochement.
Un secteur énergétique à développer
Bien que le développement des infrastructures, des technologies et de l’intelligence artificielle figure parmi les priorités affichées par Mirziyoyev dans le plan stratégique ouzbèke pour 2030, celle du secteur de l’énergie demeure comme essentielle dans les échanges effectués avec l’Arabie Saoudite.
Les rencontres ont permis d’établir la somme de 27 milliards de dollar destinés à l’élaboration de projets communs, dont 15 milliards sont concernés par des projets énergétiques menés par ACWA Power. L’un de ses projets a été la construction de la première grande centrale thermique dans la région de Syr-Daria. Un autre exemple de projet a été annoncé le 21 octobre. Il s’agit de la construction par l’entreprise saoudienne Pemco, d’une nouvelle centrale électrique à Samarcande (TimesCA).
De nouveaux marchés à investir
Enfin, bien que l’on se concentre souvent sur les projets concernant l’exploitation des matières fossiles ouzbèkes, son sous-sol est aussi très riche en minéraux critiques et en terres rares. Des réformes récentes, comme la modernisation du cadre minier et la création de la société d’État UzTMK, visent à attirer les investissements étrangers et à mieux valoriser ces ressources.
Cependant, plusieurs obstacles freinent cette montée en puissance. Nous avons pu relever le manque d’exploitation des infrastructures, 71 dépôts pour minéraux critiques dont seulement 16 exploités, un cadre réglementaire encore instable et une dépendance technologique vis-à-vis d’acteurs étrangers comme la Chine.
C’est dans ce contexte que le président ouzbèke a déclaré en juillet dernier lors du Forum d’investissement international de Tachkent, qu’il comptait faire de son pays un pôle d’extraction , de production et de raffinage de ces minéraux. Lors des réunions du 15 octobre dernier, plusieurs entreprises saoudiennes ont donc été invitées à investir dans les différentes étapes d’exploitation de ces minéraux critiques. À l’instar de la diplomatie multi vectorielle mise en œuvre par le président Mirziyoyev depuis son arrivée au pouvoir en 2016, ce dernier s’est attaché à diversifier les partenariats stratégiques dans le domaine énergétique.
Des partenariats régionaux multiples
Lors de sa visite de travail à Doha au mois de novembre, le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev a rencontré l’émir du Qatar. Les deux dirigeants ont discuté du renforcement du partenariat stratégique entre leurs pays. Le commerce bilatéral a augmenté de 45 % depuis le début de l’année, et plusieurs grands projets d’investissement sont actuellement menés avec des entreprises qataries. Cette rencontre a permis d’aborder la question de la mise en œuvre prochaine de projets communs dans le domaine de l’énergie verte.
Enfin, le 6 novembre, le ministère ouzbek de l’Énergie a signé des accords avec les sociétés émiraties Masdar et AMEA Power pour la construction de systèmes de stockage d’énergie d’une capacité totale de 500 MW dans la région de Navoi en Ouzbékistan. Signé à l’occasion du Forum international Majlis ENACT, ce projet vise à accroître la stabilité du système énergétique et à développer les infrastructures de stockage de l’énergie verte (Interfax).
Les perspectives stratégiques européennes renforcées
La visite officielle du chef d’état ouzbèk à Bruxelles le 23 et 24 octobre dernier a permis la signature d’un nouveau partenariat. Il vise à renforcer les liens économiques et politiques entre les pays signataires. Cette visite a aussi été l’occasion d’organiser une rencontre avec de nombreuses entreprises européennes. Plusieurs projets liés au secteur énergétique ont ainsi été débattus. Ce partenariat se consolide au fil des années, avec des échanges qui ont doublé depuis 7 ans, et donc l’apparition d’un autre partenariat stratégique pour l’Ouzbékistan.
À propos de l'auteur
Augustin d'Artigues
Biographie non renseignée



