Relations Iran–BRICS – Point de situation au 14/03/2025

Le mardi 10 mars, un exercice militaire naval a été conduit en territoire maritime iranien dans le Golfe d’Oman, à proximité des côtes de la ville de Chabahar. Cet exercice annuel trilatéral « Ceinture de Sécurité Maritime 2025 » a été mené par environ 15 navires des flottes iranienne, chinoise et russe, d’après le média SpecialEurasia. La Fédération de Russie a pour sa part envoyé les corvettes « Rezki » et « Héro de la Fédération de Russie Tsydenzhapov », ainsi que le tanker de taille moyenne « Pechenga ». L’Armée Populaire de Libération chinoise elle a déployé le destroyer « Baotou » et le navire de ravitaillement « Lac Gaoyou ». Enfin, d’après l’agence iranienne Tasnim, le Corps des Gardiens de la Révolution et les forces navales iraniennes ont également déployé une partie de leurs forces. Le média gouvernemental a justifié cet exercice conjoint en faisant valoir une tentative de renforcer « la sécurité régionale » ainsi que la « coopération multilatérale ».
Pour Téhéran en particulier, cet évènement intervient seulement 2 jours après la déclaration du président Donald Trump à la télévision américaine, où il a notamment révélé avoir envoyé une lettre à l’Ayatollah Ali Khamenei. Il a déclaré l’avoir encouragé à reprendre les discussions sur le programme nucléaire iranien, et a précisé notamment que les deux seules options possibles pour régler cette question seraient « militairement, ou bien vous acceptez un accord ». Il a également déclaré ne pas être préoccupé par l’exercice militaire iranien prévu dans la semaine. En réponse à ces déclarations, le président de la République Islamique Masoud Pezeshkian a répondu le mercredi 12 mars : « Il est inacceptable de dire : « Nous donnons l’ordre de faire ceci (ou) de ne pas faire cela.» […] Je ne négocierai pas avec vous. Faites ce que vous voulez ! ». Le lendemain, le Leader Suprême Ali Khamenei a également commenté la lettre envoyée par la Maison Blanche : « A quoi bon négocier quand on sait qu’il ne s’y tiendra pas ? » faisant référence au retrait de la première administration Trump de l’accord JCPOA de 2015 sur le nucléaire.
Enfin, la République populaire de Chine, représentée par son Vice-Ministre des Affaires Etrangères Ma Zhaoxu, organise aujourd’hui à Pékin une discussion trilatérale avec Moscou et Téhéran, qui portera officiellement sur les options envisageables pour lever les sanctions internationales sur l’Iran et la reprise des discussions pour rétablir un accord sur le nucléaire.
À propos de l'auteur
Raphaël SILBERT
Etudiant de Relations Internationales en Master 1 à l'ILERI, et aspirant à spécialiser prochainement en Défense, Gestion des risques et Cybersécurité, Raphaël possède un intérêt particulier pour la zone Moyen-Orient, renforcé par l'apprentissage de l'arabe et de l'hébreu en parallèle de sa formation.