Relations entre la Turquie et l’Union européenne – Point de situation au 03/03/2025

La question de la sécurité européenne a accéléré les relations entre la Turquie et l’Union européenne dans le contexte de la guerre en Ukraine depuis les élections législatives allemandes et la visite du président ukrainien à la Maison blanche à Washington. Recep Tayyip Erdogan a affirmé le « rôle clé de la Türkiye dans la sécurité et l’économie européennes », Hakan Fidan, ministre turc des Affaires étrangères, a souligné l’importance de son pays dans les stratégies de défense du continent, et ce dernier a participé au sommet sur la sécurité à Londres sur invitation.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré le 24 février que « seule la Turquie et sa pleine adhésion peuvent sauver l’Union européenne de l’impasse dans laquelle elle est tombée, que ce soit sur le plan économique, de la défense ou de la politique internationale. » S’exprimant à l’issue de la réunion de son cabinet à Ankara, il a affirmé que la Turquie pouvait servir de « bouée de sauvetage à l’économie européenne vieillissante et à sa structure démographique. ». Il a également estimé que « la démocratie libérale, l’idéologie la plus séduisante du siècle dernier, est entrée dans une crise grave », mettant en avant la montée des courants populistes et d’extrême droite dans plusieurs pays européens. Concernant la guerre en Ukraine, Erdogan a déclaré que la Turquie était prête à faciliter des pourparlers pour parvenir à une paix durable.

Par la suite, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a souligné l’importance de l’intégration de la Turquie dans les « futurs plans » de la défense européenne. Lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre albanais des Affaires étrangères le 27 février à Ankara, il a affirmé que « une approche de l’architecture de sécurité qui exclut une force militaire comme la Turquie ne serait pas très réaliste ». Il a également insisté sur le fait que si « une architecture de sécurité européenne devait devenir opérationnelle, elle ne pouvait se faire sans la participation turque ».

Le 2 mars, Hakan Fidan a participé au sommet sur la sécurité à Londres où il a souligné l’importance des contributions de la Turquie à un éventuel accord de paix en Ukraine et à la sécurité de l’Europe. Il a précisé que dix-sept pays, ainsi que l’Union européenne et le Canada, avaient pris part à ce sommet, à l’exception des États-Unis. Il a également indiqué que de « nouvelles perspectives » avaient émergé au sein de l’Union européenne concernant la position américaine sur la guerre en Ukraine. Fidan a mis en avant la nécessité de la participation turque à la « reconstruction de l’architecture sécuritaire européenne » et a annoncé que des réunions de suivi pourraient avoir lieu toutes les deux à trois semaines.