La Turquie et les BRICS – Point de situation au 12/03/25

À l’approche de 2025, l’engagement de la Turquie auprès des BRICS est devenu un sujet de plus en plus important dans ses discussions de politique étrangère. Bien qu’Ankara ait été listée parmi les 13 États partenaires potentiels des BRICS à la fin de l’année 2024, elle n’a pas encore confirmé officiellement sa participation.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre russe des affaires étrangères Sergey Lavrov en février 2025, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a souligné l’intérêt de la Turquie pour les BRICS, tout en évoquant les défis liés au processus d’adhésion à l’UE. Fidan a indiqué que les discussions sur l‘adhésion de la Turquie à l’UE étaient actuellement suspendues.

Quelles sont les considérations énergétiques et économiques ?

Un aspect central des perspectives stratégiques de la Turquie au début de l’année 2025 est son ambition de devenir un centre énergétique régional. Le projet de centre de gaz naturel, qui fait l’objet de discussions avec la Russie, reste une priorité pour Ankara. Cependant, les évolutions du marché mondial de l’énergie et les nouvelles orientations stratégiques européennes pourraient influencer les choix stratégiques de la Turquie.

Parallèlement, Ankara explore activement des liens économiques plus étroits avec les pays du BRICS, en particulier la Chine et l’Inde, dans le cadre d’une stratégie plus large visant à diversifier ses partenariats commerciaux.

Qu’en est-il des calculs géopolitiques ?

Bien que la Turquie ait manifesté son intérêt pour les BRICS, Fidan a précisé qu’aucune offre formelle d’adhésion ne lui avait été faite, soulignant que le groupe se concentrait actuellement sur son développement institutionnel interne.

Fidan a déclaré :« Nous suivons de près les BRICS, nous avons clairement manifesté notre intérêt, mais d’après ce que nous savons, les BRICS ont gelé le recrutement de nouveaux membres. On ne nous a pas proposé de devenir membre. C’est pourquoi nous continuons à les suivre de près pour le moment ».

Que réserve l’avenir à la Turquie et aux BRICS ?

Les prochains mois seront décisifs. La Turquie intégrera-t-elle officiellement les BRICS ou conservera-t-elle une approche plus souple, de type observateur ? Ankara a clairement indiqué que son engagement dans les BRICS n’entrerait pas en conflit avec ses engagements envers l’OTAN ou les alliances occidentales, mais constituerait plutôt un moyen d’affirmer son autonomie et son influence dans un monde multipolaire.