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Iran–Russie : derniers développements sur le programme nucléaire et les négociations internationales en cours.

Publié le 25/04/2025
4 min de lecture
Par Raphaël SILBERT
Asie de l'ouest et Monde arabe

Le mercredi 23 avril, l’Institut pour la Science et la Sécurité Internationale de Washington a publié un rapport faisant état de nouveaux périmètres de sécurité mis en place autour de la base iranienne du mont Kolang Gaz La située à Natanz. Ce nouveau périmètre de sécurité comprend à présent les sommets du mont, et rejoint les périmètres déjà mis en place autour du complexe d’enrichissement d’uranium à proximité. Les images satellites présentées ainsi que l’analyse produite par l’institut présentent également un complexe souterrain composé de deux entrées de tunnels, qui d’après le président de l’institut David Albright, n’ont pas été visités par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) des Nations Unies. Le premier complexe souterrain avait été aménagé antérieurement à l’année 2007, tandis que la seconde entrée est plus récente.

Entre autres, le rapport établit avec inquiétude l’ampleur des avancées dans l’aménagement de la zone, en soulignant en particulier la finalisation imminente d’une installation d’assemblage de centrifugeuses d’uranium. En rappelant qu’aucune des 6000 machines

produites durant la dernière année écoulée au sein des sites de Natanz et de Fordow n’a été surveillée et évaluée par l’AIEA, le rapport établit que quelques milliers d’unités pourraient être déployées à l’issue de la phase de construction. David Albright a également précisé que le nouveau périmètre de sécurité mis en place permet d’affirmer que le complexe serait opérationnel très prochainement. Ces infrastructures ont, d’après le gouvernement iranien, un objectif purement civil. Cependant les positions internationales sont partagées sur ce point et le doute demeure quant aux réels objectifs de Téhéran.

Ce rapport met en lumière l’idée que les autorités iraniennes souhaitent sécuriser les infrastructures d’une potentielle intrusion, dans un contexte de négociations incertaines avec l’administration américaine, dont une nouvelle phase de discussion est prévue samedi. La République Islamique avait précédemment formulé la proposition de permettre aux gouvernements chinois et russes de se charger de la supervision du programme nucléaire. Cependant cette proposition a été rejetée par les Etats-Unis : « Il est clair que les États-Unis n’accepteront pas un contrôle russe ou chinois. En plus des inspecteurs de l’AIEA, Washington devrait exiger des contrôleurs supplémentaires. […] Les États-Unis devraient exiger le retrait du territoire iranien des centrifugeuses avancées, utilisées pour l’enrichissement rapide.» a précisé un responsable américain au journal Israel Hayom. L’issue des discussions est donc encore incertaine.

Tandis que les pourparlers indirects organisés à Mascate se poursuivent entre l’Iran et les Etats-Unis, Téhéran a récemment multiplié les déclarations mettant en lumière l’importance de la Russie dans le processus de négociations. Tandis que les deux Etats ont finalisé la semaine dernière la signature d’un partenariat stratégique à Moscou, la porte-parole du gouvernement Fatemeh Mohajerani a déclaré le lundi 21 avril : « Le rôle de la Russie en tant que membre permanent du Conseil de sécurité est important, et la coopération nucléaire entre l’Iran et la Russie lui donne naturellement un rôle clé à jouer ». En effet, les avancements récents des négociations indiquaient qu’une des solutions considérées serait de déléguer le contrôle des stocks d’uranium enrichis à Moscou. En cas de non-respect d’un nouvel accord par Washington, cette délégation permettrait à la Russie de restituer les stocks d’uranium à l’Iran et de garantir que Téhéran soit dédommagé. Il demeure cependant incertain que le Kremlin accepte cette proposition.

À propos de l'auteur

Raphaël SILBERT

Raphaël SILBERT

Etudiant de Relations Internationales en Master 1 à l'ILERI, et aspirant à spécialiser prochainement en Défense, Gestion des risques et Cybersécurité, Raphaël possède un intérêt particulier pour la zone Moyen-Orient, renforcé par l'apprentissage de l'arabe et de l'hébreu en parallèle de sa formation.

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