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Guerre en Ukraine : l’Europe cherche sa place entre Kiev, Washington et Moscou dans les négociations de paix

Publié le 02/05/2025
3 min de lecture
Par Vladimir KRSMANOVIC
Europe

Alors que la guerre en Ukraine s’enlise, les négociations se poursuivent pour trouver une issue au conflit. Avec le soutien des Européens, Kiev continue de convaincre Washington de parvenir à une solution acceptable pour mettre fin aux combats contre Moscou.

Néanmoins, malgré des tentatives de négociations entre Washington et Moscou à Riyad en février dernier, notamment sur la question des ressources minières ukrainiennes, les garanties de sécurité de l’Ukraine, les concessions territoriales de l’Ukraine à la Russie, aucun accord commun de cessez-le-feu n’a pu être conclu.

Malgré l’absence d’avancées concrètes, les Européens, et en particulier la France et le Royaume-Uni, tentent de jouer un rôle actif dans les discussions, conscients que leur sécurité est en jeu.

Une négociation américano-ukrainienne sous l’égide de la France

Le jeudi 17 avril, Paris a organisé une réunion à l’Élysée réunissant des diplomates britanniques, allemands et français, en présence de représentants ukrainiens et américains tels que Keith Kellog, Steve Witkoff et Marco Rubio. Initialement, seule une délégation américaine avait été invitée par la France, mais cette dernière a saisi l’occasion pour convier également les autres acteurs clés afin de soutenir l’Ukraine dans la mise en place de garanties de sécurité face à la Russie.

Selon Andriy Yermak, directeur de cabinet du président ukrainien et présent lors des échanges, la discussion aurait porté sur « la mise en œuvre d’un cessez-le-feu complet, la participatio

n d’un contingent militaire multinational et la création d’une architecture de sécurité efficace en Ukraine ». Toutefois, aucun résultat concret n’est ressorti de cette réunion, si ce n’est que les échanges se seraient « bien déroulés », selon l’Élysée.

Des négociations qui patinent

Alors que de nouvelles discussions devaient se tenir à Londres le mercredi 23 avril entre diplomates américains, ukrainiens, français et britanniques, la réunion a été reportée à la dernière minute. L’administration Trump aurait décidé de ne pas y participer, invoquant des désaccords persistants avec Kiev sur les conditions d’un accord de paix, notamment concernant d’éventuelles concessions territoriales de l’Ukraine à la Russie.

Ainsi, face à l’enlisement des négociations entre Washington et Kiev, et tandis que Moscou poursuit ses offensives et maintient la pression diplomatique, les dirigeants britanniques et français s’efforcent de faire entendre leur voix dans les discussions sur l’avenir de la sécurité en Europe.

Il est néanmoins notable que des représentants clés de l’Union européenne, comme la cheffe de la diplomatie Kaja Kallas ou la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, soient absents de ces échanges. On peut supposer que les États-Unis préfèrent dialoguer avec des puissances crédibles sur la scène internationale, comme la France et le Royaume-Uni, toutes deux dotées de l’arme nucléaire et disposant de capacités militaires significatives en Europe. En comparaison, négocier avec une organisation non dotée d’une puissance militaire propre, comme l’Union européenne, pourrait être perçu comme peu pertinent face à un adversaire tel que la Russie.

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