Houthis–États-Unis : un cessez-le-feu incertain.

Le 6 mai, Donald Trump a annoncé sur Right Side Broadcasting Network la capitulation du régime houthi face aux États-Unis et la mise en place d’un cessez-le-feu entre les deux parties. L’accord a été conclu sous la médiation du sultanat d’Oman, dans un contexte où la désescalade était attendue de part et d’autre. Selon le site officiel du ministère omanais des Affaires étrangères : « À l’avenir, aucune des deux parties ne ciblera l’autre, y compris les navires américains, dans la mer Rouge et le détroit de Bab al-Mandab, garantissant ainsi la liberté de navigation et la fluidité du commerce maritime international. » Lors de son intervention, le président américain a affirmé que l’objectif de la mission américaine avait été atteint. Reuters annonce que le cessez-le-feu aurait été sollicité par les Houthis via des canaux du renseignement américain. Un responsable américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré : « Nous avons commencé à recevoir des informations selon lesquelles les Houthis en avaient assez. »
Plusieurs doutes subsistent concernant le positionnement américain dans la région après l’annonce du cessez-le-feu. L’accord n’a donné lieu à aucun document écrit et paraît nettement informel. Trump confirme son oralité lors de son
Parallèlement, les Houthis se targuent d’avoir résisté à l’offensive américaine et démentent leur capitulation sur Al Masirah. Le leader du mouvement affirme que l’opération Rough Rider est un échec et que, de leur côté, le cessez-le-feu découle d’une volonté stratégique de se recentrer sur la guerre contre Israël. On ne saurait pour autant les déclarer vainqueurs : la milice a subi de nombreux dégâts, notamment sur le terminal pétrolier de Ras Isa, bombardé le 17 avril par l’US Air Force. La coalition américano-britannique a également détruit un ensemble d’immeubles servant à la production de drones militaires. Au total, Washington a frappé entre 800 et 1 000 cibles, incluant des officiels, tel que le chef du renseignement houthi, et de nombreux bâtiments stratégiques. L’ampleur réelle des dégâts reste méconnue, mais la milice a sans doute été affaiblie à la suite des frappes américaines.
Ainsi, le cessez-le-feu a permis de mettre un terme à un conflit qui devenait coûteux pour les deux camps. Si les pourparlers ont réussi à contenir la menace houthie sur le commerce maritime de la mer rouge, le désengagement des Etats-Unis, en revanche, recentre les représailles de la milice sur Israël, notamment par des bombardements réguliers. De son côté, Ansar Allah a évité le pire, en choisissant la désescalade, mais sont-ils militairement prêts à affronter l’armée israélienne ?
À propos de l'auteur
Lucas Calmon Miranda
Biographie non renseignée