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Asie centrale : frontières en construction, paix en question

Publié le 02/05/2025
3 min de lecture
Par Clotilde Beaucousin Ankilbeau
Asie Centrale et sud-Caucase

La sécurité, un enjeu important pour la région centrasiatique

En marge du premier sommet entre l’Union européenne et les républiques centrasiatiques, le président ouzbèke Shavkat Mirziyoyev a accordé une interview au média européen Euronews. Parmi les enjeux de coopération relatifs à la sécurité de la région, le sujet des relations à entretenir avec le gouvernement afghan est une question sensible. En effet, la question de la nature des relations à entretenir est un sujet de discorde entre les gouvernements centrasiatiques. Selon le président ouzbèke, l’Afghanistan constitue une région clé de la politique étrangère du pays. Selon lui, « l’approche ouzbèke à propos de l’Afghanistan est pragmatique et stratégique sur le long terme. Nous n’avons jamais fermé la porte ou tourné le dos à notre voisin.» Les projets d’infrastructures et de coopération économique, notamment en coopération avec l’Union européenne, doivent donc inclure l’Afghanistan et se développer également sur son territoire national. 

Le début de la délimitation physique de la frontière tadjik-kirghize 

Félicités par les dirigeants de l’Union européenne sur la résolution du conflit frontalier, les gouvernements tadjik et kirghize continuent d’avancer sur la mise en œuvre de la frontière conformément à l’accord signé en mars. Communiqué par le chef du comité de la sé

curité nationale kirghize Kamchybek Tashiev  lors d’une rencontre avec les résidents de la région de Batken, le président Sadyr Japarov a ordonné que la démarcation de la frontière soit terminée à la fin de l’année 2025. Il a répondu aux questions des habitants au sujet des échanges de territoires et la reconstruction des habitations pour les déplacés causés par ces échanges, comme le village de Dostuk. Les travaux pour délimiter la frontière ont commencé. Des barbelés sont installées, symboliquement dans la zone partagée entre le Tadjikistan, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan. 

L’enjeu autour des ressources en eau a lui aussi connu des avancées. Le 24 avril, la rencontre entre les délégations gouvernementales ouzbèke et kirghize pour la délimitation de leur frontière commune notamment sur la source d’eau Chechme a mené à une version préliminaire d’un accord. Selon celle-ci, la source d’eau  serait laissée sur le territoire kirghize à condition que le gouvernement du Kirghizistan assure un accès gratuit aux ressortissants ouzbèkes à cette source, coopère avec le gouvernement ouzbèke et l’usage des deux tiers du cours d’eau par l’Ouzbékistan. Cet accord est fragile et a besoin d’un protocole ainsi que d’un accord final clair rapidement pour éviter les tensions. 

Autre signe de la bonne conduite de la réconciliation frontalière entre les deux pays, les gouvernements kirghize et tadjik ont annoncé reconnaître mutuellement les permis de conduire des deux pays. 

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Clotilde Beaucousin Ankilbeau

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