Criminalité
Droits humains
Syrie

La branche 215: Un Centre de Torture au Cœur du Régime de Bachar al-Assad

Publié le 03/09/2025
7 min de lecture
Par Eurasia Peace
Rapport de renseignement

La branche 215, aussi surnommée « Branche de la Mort », est l’un des centres de détention les plus tristement célèbres du régime syrien. Gérée par le Département de l’Intelligence Militaire, cette installation est située à Damas et a été créée dans les années 1980 sous Hafez al-Assad, à une époque où la répression contre les opposants politiques était intense. Ce centre a, depuis le début du soulèvement syrien en 2011, joué un rôle central dans la répression, devenant un lieu où la terreur, les abus, et les violations massives des droits humains se sont systématisés.

La branche 215 illustre parfaitement les pratiques brutales couramment observées dans les centres de détention syriens. Dans ces établissements, les détenus sont souvent emprisonnés sans jugement, subissant des tortures, des privations de nourriture et de soins, et des conditions de détention inhumaines. Comme d’autres centres de détention en Syrie, la branche 215 se caractérise par une violence systématique qui vise à briser l’opposition et à instiller la peur. Les témoignages de survivants rapportent une surpopulation extrême, un manque d’hygiène et de nourriture, ainsi que des méthodes de torture physique et psychologique parmi les plus brutales.

Les crimes commis au sein de la branche 215 incluent la torture, les exécutions extrajudiciaires, et les disparitions forcées. Les détenus sont soumis à des passages à tabac réguliers, des suspensions prolongées, des électrochocs, ainsi qu’à une asphyxie partielle. Ces tortures visent non seulement à obtenir des aveux, souvent forcés, mais aussi à punir et à terroriser. De nombreux prisonniers ne survivent pas à ces traitements, succombant aux blessures, à la malnutrition, ou à l’absence totale de soins médicaux. Les corps des détenus décédés sont souvent transférés dans des hôpitaux militaires où les causes de décès sont falsifiées pour masquer les crimes.

Plusieurs responsables de haut rang du régime syrien sont directement associés à ce qui se passe dans la branche 215. Des figures telles que Hafez Makhlouf, cousin de Bachar al-Assad, Ali Mamlouk, chef du Bureau de la sécurité nationale, ou encore Rafiq Shehadeh, ex-directeur des renseignements militaires, jouent un rôle clé dans la supervision des opérations de cette branche. Bien qu’ils n’aient pas nécessairement été présents sur le terrain, leur implication dans la gestion et la coordination de la répression les rend directement responsables des abus commis dans cette installation.

Ces crimes s’inscrivent dans une logique de répression systématique orchestrée par l’État syrien, ce qui permet de qualifier les actions de la branche 215 de crimes contre l’humanité. Selon le droit international, un crime contre l’humanité implique des actes commis de manière systématique ou généralisée contre une population civile. Dans le cas de la branche 215, la torture, les exécutions et les disparitions forcées sont pratiquées à une échelle massive, sous l’autorité directe du régime, dans le cadre d’une politique claire de répression de l’opposition. Les témoignages, ainsi que les preuves photographiques issues du rapport « César », confirment que ces abus ne sont pas des actes isolés mais bien une stratégie délibérée du gouvernement syrien pour maintenir son contrôle par la terreur.

Rapport détaillé sur la “Branche 215” 

1. Introduction 

2. Contexte : les différents types de centres de détention en Syrie 

2.1 Centres de détention officiels gérés par l’État Syrien 

2.2 Les centres de détention “improvisés” 

2.3 Centres utilisés par les groupes armés non étatiques 

3. La branche 215, un centre de détention, de torture et de violations des droits de l’homme 

3.1 Histoire de la branche 215 

3.2 La pratique de la torture au sein de la branche 215 

3.3 Le rapport César : une source nécessaire à la documentation 

4. Qualification Juridique des Crimes Commis à la Branche 215 en Droit International 

4.1 Crimes contre l’humanité 

4. 2 Crimes de guerre 

4.3 Disparitions forcées 

4.4 Torture 

4.5 Responsabilité des dirigeants 

4.6 Les condamnations de la communauté internationale 

5. Les acteurs et responsables liés à la branche 215 

5.1 Hafez Makhlouf 

5.2 Rustum Ghazaleh 

5.3 Ali Mamlouk 

5.4 Jamil Hassan 

5.5 Mohammed Dib Zaitoun 

5.6 Rafiq Shehadeh 

5.7 Maher al-Assad 

5.8 Officiers de rang inférieur de la branche 215 

5.9 Famille al-Assad (implication indirecte) 

6. Conclusion du rapport détaillé 

Liste des personnes mentionnées 

Sources du rapport 

Rapports 

Articles et Publications 

Autres Documents

Introduction

La branche 215, également connue sous le nom de « Branche de la Mort », est l’une des installations de détention les plus infâmes du régime syrien. Gérée par le Département de l’Intelligence Militaire, cette branche est devenue un symbole des abus systématiques et des violations des droits humains en Syrie. Son surnom, « Branche de la Mort », illustre la réalité tragique des nombreux détenus qui y ont perdu la vie, souvent en raison de la torture et des conditions inhumaines.

La branche 215 a été établie dans les années 1980, à une époque où le régime de Hafez al-Assad consolidait son pouvoir à travers une répression brutale des opposants politiques. Cette période a été marquée par des événements tragiques, tels que la révolte de Hama en 1982, qui ont renforcé la nécessité pour le régime de disposer d’installations capables de gérer et de punir toute forme de dissidence. Depuis sa création, la branche 215 a été utilisée pour interroger, détenir et souvent torturer des personnes soupçonnées d’opposition au régime1.

Les actions de la branche 215 sont caractérisées par des abus systématiques, notamment la torture physique et psychologique, des détentions arbitraires et des exécutions extrajudiciaires. Les témoignages de survivants et d’anciens détenus révèlent des conditions de détention inhumaines, où les prisonniers sont souvent soumis à des traitements cruels, à la privation de nourriture et à des soins médicaux insuffisants. Ces pratiques ont contribué à faire de la branche 215 un centre de terreur au sein du système de sécurité syrien2.

Localisée à Damas, la capitale syrienne, la branche 215 est stratégiquement positionnée pour interagir avec d’autres agences de renseignement et installations militaires. Cette proximité avec le pouvoir central a permis à la branche de fonctionner avec une quasi-impunité, renforçant ainsi son rôle dans la répression des opposants au régime.

Au cours de la guerre civile syrienne, qui a débuté en 2011, la branche 215 a continué à jouer un rôle crucial dans la répression des manifestations et des mouvements de protestation. Les crimes commis dans cette installation, y compris la torture et les exécutions, ont été largement documentés et sont considérés comme des violations graves des droits humains et des crimes contre l’humanité. La communauté internationale a condamné ces actes, mais la branche 215 demeure un symbole de la brutalité du régime de Bachar al-Assad et de son engagement à écraser toute forme de dissidence.

En résumé, la branche 215 est non seulement un lieu de détention, mais aussi un instrument de terreur et de répression, incarnant les violations des droits humains qui ont marqué l’histoire récente de la Syrie.

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