Bélarus
Politique intérieure

Les forces d’opposition du Bélarus

Publié le 03/09/2025
33 min de lecture
Par Morgan Caillet
Rapport de renseignement

Synthèse

Le dossier présenté ci-dessous est un portrait des forces d’opposition du Bélarus en activité à l’étranger. Il est notamment question des relations qu’ils entretiennent entre eux, des difficultés qu’ils rencontrent notamment face à la guerre en Ukraine. Depuis le déclenchement de cette dernière, l’opposition est divisée entre mouvements politiques et forces militaires, tels le régiment Kalinowski et BYPOL. Svetlana Tikhanovskaya, leader du Cabinet Uni de Transition, principale force de l’opposition, a évolué vers une approche moins pacifiste pour rallier les factions militaires, comme le régiment Kalinowski, soutenues par l’Ukraine et la Pologne. ">Malgré cela, des divergences demeurent, notamment avec BYPOL après des accusations contre ses leaders et avec Valeri Tsepkalo, partisan d’une démocratie participative. Désormais, le Cabinet Uni de Transition du Bélarus affronte de sérieux défis : dépendance financière vis-à-vis des bailleurs occidentaux, répression accrue du régime d’Alexandre Loukachenko et risque de militarisation, compromettant la vision politique initiale du mouvement.

Analyse détaillée sur les forces d’opposition du Bélarus

  1. Introduction

L’opposition au régime politique d’Alexandre Loukachenko au Bélarus remonte à son premier mandat en 1994. Depuis cette année, le pays est dirigé par une seule figure politique qui a su asseoir son pouvoir en réprimant toutes formes de contestations et empêchant autant que possible toute forme d’opposition dans le pays. En renforçant le caractère antidémocratique de son régime et en violant à plusieurs reprises les droits de l’homme, A. Loukachenko s’est forgé une image cultivant la peur, mais aussi la haine dans l’opposition bélarusse.

Au lendemain des élections présidentielles du 9 août 2020, une crise politique a éclaté dans le pays, marquée par des manifestations et une répression sévère. En réaction, de nombreux Bélarusses se sentant en danger se sont exilés à l’étranger. C’est notamment le cas de Svetlana Tikhanovskaya, candidate aux élections présidentielles qui, à la veille des résultats, s’est réfugiée à Vilnius. De nombreux pays européens, et tout particulièrement les Etats baltes et la Pologne, sont devenus des terres d’accueil pour les réfugiés politiques bélarusses où ils continuent le combat. Depuis, de nombreux groupes d’opposition ont émergé et évolué dans des environnements différents afin de combattre le régime d’A. Loukachenko, qu’ils jugent illégitime à gouverner le pays.

  1. Contexte actuel des forces d’opposition du Bélarus

En raison de l’évolution géopolitique dans la région avec le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie, les opposants bélarusses se sont retrouvés déstabilisés et ont tenté de se coordonner entre eux, malgré leurs points de vue divergents, sur la manière de trouver une solution commune à la situation. Les principales divergences au sein de l’opposition concernent la manière dont le Bélarus doit être libéré : les solutions pacifiques ou violentes ont régulièrement été partagées lors des débats.

Le 9 août 2022, lors de la Conférence « Nouveau Bélarus », le bureau de S. Tikhanovskaya a formé, avec d’autres personnalités clés de l’opposition bélarusse, le Cabinet Uni de Transition bélarusse afin de coordonner ensemble les actions à mener pour la libération du Bélarus et contre la Russie dans la guerre en Ukraine.

Néanmoins, des divergences persistent au sein du mouvement. À cela s’ajoute aussi le manque de reconnaissance de la part de l’Etat ukrainien d’une partie de l’opposition bélarusse. Le président Volodymyr Zelensky ne souhaite pas provoquer A. Loukachenko afin d’éviter toute escalade militaire avec son voisin. De plus, en cette période de guerre, l’arsenal répressif du régime d’A. Loukachenko fragilise l’opposition comme l’a démontré le 28 novembre 2023 la

vague de perquisitions au sein des domiciles des membres du Conseil de coordination, des employés du Cabinet Uni de Transition ainsi que de leurs proches. Des interrogatoires sont en cours. Un opposant bélarusse aurait, à la suite de son arrestation, collaboré avec la police du régime et divulgué de nombreuses informations.

A la tête de l’opposition bélarusse se présente le bureau de S.Tikhanovskaya, qui se revendique comme « démocratiquement légitime » depuis les élections contestées de 2020. En cas de chute du régime, elle souhaite former un gouvernement de transition pendant 180 jours avant la tenue d’élections extraordinaires. L’idée partagée avec les autres groupes d’opposition est de passer du régime présidentiel à un régime parlementaire, où le président remplirait des fonctions représentatives en tant que dirigeant du pays. Depuis les élections de 2020, S. Tikhanovskaya détient le statut de leader officiel et l’interlocutrice privilégiée des acteurs institutionnels et des médias étrangers. Elle mène une stratégie de lobbying auprès des gouvernements européens et américains depuis 2020, dans le but de renforcer la pression extérieure sur le régime bélarusse et d’obtenir des soutiens financiers. La principale source financière du bureau dépend des aides extérieures. Au total, depuis 2020 environ 140 millions d’euros ont été récoltés.

Le Cabinet Uni de Transition est un « proto-gouvernement » les décisions sont élaborées de manière collégiale afin d’assurer une transition vers une gouvernance démocratique au Bélarus. Le Cabinet Uni de Transition est à la suite des nombreuses critiques exprimées à l’égard de S.Tikhanovskaya. En effet, au lendemain du début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la leader bélarusse n’a pas exprimé clairement son opposition aux manœuvres russes. On peut s’interroger sur la volonté de S. Tikhanovskaya d’avoir maintenue un point de vue « neutre » sur le Kremlin.

L’intérêt d’avoir adopté cette position est triple :

  • La première est politique : une grande partie des citoyens bélarusses apprécie le pouvoir russe, il était nécessaire de garder leur confiance et de ne pas les contrarier.

  • La deuxième est économique : le premier partenaire économique du Bélarus est la Russie. Il est vital pour les domaines de l’industrie, de la finance, du commerce et de l’énergie de maintenir des relations stables avec la Russie.

  • La troisième raison est sécuritaire : S. Tikhanovskaya aurait évité de s’opposer au Kremlin par peur des représailles des services de sécurité russes.

L’objectif avant le déclenchement de la guerre était de refonder un État démocratique au Bélarus, en renouant des relations diplomatiques avec les États européens tout en maintenant des relations stables avec Moscou.

Néanmoins, ne supportant pas qu’une dirigeante promouvant les valeurs des droits de l’homme et de la démocratie ferme les yeux face aux manœuvres militaires russes, les Bélarusses en exil ont exercé des pressions pour que S.Tikahnovskaya change radicalement de position. Cette dernière a accepté de considérer la Russie comme un ennemi à combattre pour aider l’Ukraine et libérer le Bélarus de son emprise. De plus, face à l’escalade des tensions dans la région, la voie pacifique pour résoudre la crise politique n’est plus la seule option possible pour elle, et désormais l’usage de la violence est devenu acceptable.

En nommant Valery Sakhashchik « Ministre de la Défense », le Cabinet a ouvert la voie de la militarisation. Ancien commandant de la 38ème brigade bélarusse, il a une connaissance approfondie de la sphère militaire du pays. V. Sakhashchik a créé la première unité aéroportée bélarusse dans les rangs de l’armée ukrainienne au cours de la guerre. Le 9 septembre 2022, une doctrine militaire a été adoptée et un projet d’une « armée alternative » se met en place. On ne sait pas précisément si cette « armée alternative » servira à aider l’Ukraine ou à combattre le régime d’A. Loukachenko.

On peut confirmer que sa création est en concurrence avec le régiment Kalinowski. Pour rappel, l’objectif de ce régiment est de créer et de diriger une armée de libération pour le Bélarus et l’Ukraine face à la Russie. La libération du Bélarus dépend de la victoire de l’Ukraine. Ainsi, il considère l’Ukraine comme un partenaire stratégique du mouvement de libération plutôt que les États-Unis ou Bruxelles. Le régiment serait prêt à entrer en guerre civile au Bélarus pour atteindre sa libération. Par ailleurs, le bataillon est reconnu et soutenu par l’Etat ukrainien pour leur contribution à la guerre, ainsi que par l’Etat polonais. Au départ, le régiment était très réticent vis-à-vis du bureau de S. Tikhanovskaya, jugé trop passif dans le combat contre le régime bélarusse et contre la Russie dans la guerre en Ukraine. Mais depuis la fin de l’année 2023, la tension diminue et les liens se renforcent progressivement avec le bureau de S. Tikhanovksaya dans la lutte contre leur ennemi commun. Ses efforts ont été accompagnés de ceux d’Andreï Egorov, l’ancien président du Conseil de Coordination et surtout de ceux du chef de la mission du Belarus démocratique à Kiev, Gennady Manko qui entretient de bonnes relations avec le bataillon. La conférence « Le chemin de la liberté » organisée par le bataillon à Kiev le 29 novembre 2023 est une parfaite illustration puisqu’elle a donné l’occasion d’échanger conjointement avec les forces démocratiques civiles et avec des députés ukrainiens sur une stratégie unifiée. De plus, en avril 2024, le bureau de S. Tikhanovksaya a contribué au financement et à la livraison de 150 drones militaires pour aider le régiment en Ukraine. En août 2024, des postes du Cabinet Uni de Transition ont été renouvelés, dont celui pour la Sécurité et la Défense, désormais assuré par l’ancien commandant adjoint du régiment, Vadim Kabanchuk. La nomination de ce dernier est le résultat d’une réconciliation entre le régiment et le cabinet.

En parallèle, un autre groupe d’opposants est engagé en Ukraine pour sa victoire et la libération du Bélarus : BYPOL. Réputé pour son investissement en Ukraine auprès des services de sécurité

et pour son combat contre le régime bélarusse, il connaît une scission interne profonde. Une ligne rouge a été franchie : l’attaque de l’aérodrome de Machulishchi au Bélarus en février 2023. Considérée comme une attaque terroriste provoquant l’escalade des tensions dans la région, BYPOL a perdu une partie de ses financements de ses « partenaires à l’étranger ». La deuxième raison de la scission est le recours au détecteur de mensonge des membres de BYPOL par le service de sécurité ukrainien. Plusieurs membres de BYPOL ont jugé les questions beaucoup trop compromettantes et ont été en désaccord avec Alexandre Azarov, le dirigeant de BYPOL. En outre, en juin 2023, des accusations de fraude financière ont été portées contre Azarov et Lopousov, ces derniers ont refusé de soumettre un rapport pour prouver leur innocence. De nombreux membres de BYPOL ont pris la décision de quitter l’organisation et d’autres de ne plus suivre les ordres d’Azarov.

En réaction, BELPOL a été fondé par un des anciens membres de BYPOL, qui a été répudié. Depuis, les deux organisations sont en concurrence et s’accusent mutuellement d’avoir détourné plus de 190 000 dollars issus de donations. À la suite de cette querelle, les autorités ukrainiennes ont proposé à Azarov de créer un nouveau bureau à Kiev. Actuellement, Azarov serait en Ukraine pour redévelopper BYPOL. Le Conseil de Coordination n’a pas approuvé la candidature d’Azarov pour un nouveau mandat de « ministre de l’Intérieur ». Il a ainsi été écarté par S. Tikhanovskaya du Cabinet Uni de Transition le 6 août 2023.

En marge, une force d’opposition tente de s’imposer tant bien que mal face à S.Tikhanovskaya : Valeri Tsepkalo, le fondateur du Forum Démocratique de Berlin. Il désapprouve le bureau de S.Tikhanovskaya et la considère comme illégitime à la tête de l’opposition bélarusse car, selon lui, le processus électoral de 2020 était faussé et n’avait donc aucune valeur. Il ne reconnaît pas non plus la composition du Cabinet Uni de Transition, car ses membres ne sont pas élus directement par le peuple bélarusse. En concurrence avec S.Tikhannovskaya, il souhaite organiser des élections en ligne pour la formation d’un Conseil national bélarusse. De plus, il veut mettre en place des référendums sur des questions « essentielles » pour permettre au peuple bélarusse de participer davantage à la vie politique. Il propose une démocratie plus participative que sa rivale S. Tikhanovskaya.

Néanmoins, il est critiqué à l’intérieur de son mouvement pour son manque de rigueur dans l’élaboration d’élections libres, jugées encore peu développées et peu crédibles. Valeri Tsepkalo connaît une faible couverture médiatique et dispose de ressources financières bien inférieures à celles du Cabinet Uni de Transition.

Par ailleurs, le candidat Viktor Babariko, du parti « Ensemble », qui avait marqué le tout début de la campagne présidentielle en 2020 en recueillant plus de 14 000 signatures, a été condamné en 2021 à 14 ans de prison. Depuis, ses proches collaborateurs, tels que Tatiana Khomich, continuent de poursuivre le combat à l’étranger au côté de S. Tikhanovskaya.

  1. Présentation des forces d’opposition du Bélarus

    1. Cabinet Uni de Transition

Le Cabinet Uni de Transition est un « proto-gouvernement » où les décisions sont élaborées de manière collégiale afin d’assurer une transition vers une gouvernance démocratique au Belarus.

      • Svetlana Tikhanovskaya : Présidente ;

      • Vladimir Astapenka : représentant du cabinet pour les Affaires internationales, “ministre des Affaires étrangères et de la Coopération européenne” et ancien chef de la mission du Belarus démocratique à Bruxelles ;

      • Pavel Latouchko : représentant du cabinet pour les questions de transition du pouvoir, « ministre de la Justice » et vice-président du Cabinet. Leader de Nationale Anti-crisis Management (NAM), un des fondateurs du Conseil de Coordination avant son départ le 25 février 2023 ;

      • Vadim Kabanchuk : représentant du Cabinet pour la défense et la sécurité nationale, « ministre de la Défense », chef du département de la Sécurité intérieure. Ancien commandant adjoint du bataillon Kalinowski, il est réputé pour son expérience dans la gestion des volontaires bélarusses dans la guerre en Ukraine et de ses bonnes relations avec les autorités politiques et militaires ukrainiennes ;

      • Olga Gorbunova : représentante du cabinet pour les Affaires sociales, « ministre de la Protection sociale ». Elle a pour mission de trouver des ressources pour fournir assistance aux prisonniers politiques et à leurs familles ;

      • Alina Koshik : représentante du Cabinet pour la renaissance nationale, « ministre de la Culture et de l’Éducation ». Elle a pour principale fonction d’établir une collaboration avec les partenaires internationaux, les ambassades et les organisations culturelles internationales afin d’accroître le soutien à la culture, à l’éducation et à l’histoire du Belarus ;

      • Valery Matskevicth : chef de cabinet du Cabinet mixte de transition. Nouveau poste créé en octobre 2023, il a pour principal mission de coordonner l’interaction des départements du Cabinet et contrôler la mise en œuvre des décisions. Il assure également la communication avec les médias et coordonne la coopération avec les structures partenaires.

Anciens représentants :

      • Valery Sakhashchik : ancien commandant de la 38ème brigade bélarusse, il a une connaissance profonde de la sphère militaire bélarusse. Il a mis en place la première unité aéroportée bélarusse dans les rangs de l’armée ukrainienne au cours de la guerre ;

      • Alexandre Azarov : ancien représentant du Cabinet chargé de la loi et de l’ordre, « ex- ministre de l’Intérieur », leader de BYPOL.

Au cours de l’année 2024, le cabinet a déclaré plusieurs mesures à mettre en oeuvre pour le Bélarus :

      • La libération des prisonniers politiques bélarusses ;

      • L’organisation d’élections justes et libres sous contrôle internationale au Bélarus ;

      • Le retrait du Bélarus de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), de l’Union économique eurasiatique (UEE) et de la Communauté des États indépendants (CEI) ;

      • La rupture des accords militaro-politiques entre Minsk et Moscou après 2020 ;

      • La fermeture de la frontière entre le Bélarus et la Russie ;

      • Le retrait des troupes russes et l’arrêt du déploiement des armes nucléaires sur le territoire Bélarus.

    1. Bureau de Svetlana Tikhanovskaya

Personnalités clés du bureau de S. Tikhanovskaya :

      • Alexander Dobrovolski : Principal conseiller politique, chef du département de politique intérieure et concepteur de la nouvelle « Stratégie de transition vers un nouveau Bélarus

». Personnalité expérimentée dans le milieu politique, en URSS, il a fait partie du premier congrès des députés du peuple, a travaillé avec Andrei Sakharov, Boris Eltsine, Anatoly Sobchak, Vasil Bykov, Ales Adamovich. En 1995, il a été élu député à la 13e convocation du Soviet suprême de la république du Belarus. En 1996, il représente un groupe de députés du Soviet suprême devant la Cour constitutionnelle pour la destitution d’A. Loukachenko ;

      • Franak Viacorka : conseiller principal et chef du département de la Politique étrangère ;

      • Dzianis Kuchynski : conseiller diplomatique du département de la Politique étrangère ;

      • Anatol Lebedko : conseiller pour la Coopération parlementaire et la Réforme constitutionnelle ;

      • Daniil Garkavy : Responsable de la sensibilisation publique du service des Relations extérieures. Arrivé au poste le 1er juin 2023, il est également coordinateur des relations avec la diaspora bélarusse ;

      • Anna Krasulina : Attachée de presse de la dirigeante et directrice du service de communication du bureau. Elle gère l’agenda de la dirigeante et élabore les questions stratégiques au sein du bureau ;

      • Karim Pedersen : responsable de la communication internationale.

Ambassadeurs :

      • Vitaly Molchanov : représentant du Bureau en Estonie et en Lettonie ;

      • Gennady Manko : chef de la mission du Belarus démocratique à Kiev. Acteur décisif dans la réconciliation entre les forces démocratiques civiles et le régiment.

      • Kristina Šyjanok : représentante du Bureau en République tchèque.

Le bureau de S. Tikhanovskaya se présente comme « démocratiquement légitime » au pouvoir depuis les élections contestées de 2020. En cas de chute du régime au Bélarus, elle souhaite former un gouvernement de transition pour une durée de 180 jours, suivi d’élections extraordinaires. L’idée partagée avec les autres groupes d’opposition est le passage d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, dans lequel le président remplirait des fonctions principalement représentatives.

Depuis les élections de 2020, S. Tikhanovskaya détient le statut de leader officiel et l’interlocutrice privilégiée des acteurs institutionnels et des médias étrangers. Elle met en œuvre une stratégie de lobbying auprès des gouvernements européens et états-uniens depuis 2020 dans le but de renforcer la pression extérieure sur le régime bélarusse et obtenir des soutiens financiers. La principale source financière du bureau repose sur des aides extérieures. Au total, depuis 2020, environ 140 millions d’euros ont été récoltés.

Au départ, le bureau a suivi la solution pacifique afin de faire plier le régime, mais de nombreuses critiques ont été exprimées quant à son manque d’efficacité et d’implication aux côtés de l’Ukraine contre la Russie. En conséquence, une branche militaire a été formée avec l’idée de créer et de soutenir une unité bélarusse en Ukraine, et également de rivaliser avec le régiment Kalinowski.

    1. Conseil de coordination

Né le 14 août 2020 sur le territoire bélarusse à l’initiative de S. Tikhanovskaya, le CC avait pour vocation d’être un centre de gestion des manifestations. En évoluant, le CC est devenu un organe représentatif des forces d’opposition de la société civile bélarusse. Lié au Cabinet uni de transition, le CC est un « proto-parlement » qui approuve ou non la nomination des membres du Cabinet et ses prises de décisions.

Les délégués qui le composent sont au total 115, issus de mouvements politiques et d’initiatives de la société civile, ainsi que des délégués militants indépendants. Parmi les délégués figurent des représentants du mouvement « Country forlife », « For freedom », « Honest people », de la fondation BYSOL, du centre de recherche BYROC, des diasporas.

Le CC se divise en 3 parties :

  • Composition principale : 25 délégués de la première formation (19 août 2020) ;

  • Les 15 délégués bélarusses élus librement au sein du CC ;

  • Les 75 délégués des organisations de la société civile et des forces démocratiques, séparés dans 5 secteurs thématiques : « organisations politiques », « Droit de l’homme, Jeunesse et Écologie », « Éducation, Culture et Médias », « Communautés locales, Syndicats et entreprises

» et « Diasporas ».

Personnalités clés du CC :

Réfugiées à l’étranger :

  • Angelika Melnikova : Présidente du CC, conseillère de Pavel Latouchko ;

  • Stanislava Hlynnik : Vice-présidente du CC ;

  • Tatiana Khomich : sœur de Maria Kolesnikova, s’est investie dans les élections de 2020 auprès de Victor Babariko, membre du Conseil d’administration du CC et participe et organise des campagnes d’influence dans plusieurs Etats européens et depuis 2020 est régulièrement médiatisée ;

  • Svetlana Aleksievitch : Membre du Conseil d’administration du CC, écrivaine, journaliste et scénariste, elle est réputée pour avoir obtenue un prix Nobel de littérature ;

  • Alexandre Dobrosovski : Membre du Conseil d’administration du CC et conseiller politique au sein du bureau de S. Tikhanovskaya ;

  • Olga Kovalkova : Avocate, Présidente du mouvement politique « Démocratie chrétienne belarus », coordinatrice du mouvement de libération des femmes bélarusses lors les manifestations d’août 2020, co-fondatrice du CC et membre du Conseil d’administration.

Emprisonnées :

  • Maria Kolesnikova : leadeuse et co-fondatrice du CC, figure féminine très influente dans l’opposition belarusse, ancienne conseillère et coordinatrice de Victor Barbariko. Emprisonnée en 2020, elle est condamnée à 11 ans de prison ;

  • Maksim Znak : avocat et ancien collaborateur de Victor Babariko, arrêté en même temps que Maria Kolesnikova, est condamné à 10 ans de prison.

Le 25, 26 et 27 mai 2024 ont eu lieu les élections par voie électronique pour renouveler le CC. 75 délégués ont été élus, représentant 8 groupes politiques. Les résultats ont donné la majorité au parti de Pavel Latouchko “Pour la liberté” avec 35,1 % des voix, suivi du parti

“Prokopiev/Egorov”, dirigé par l’activiste et blogueur Vadim Prokopiev, avec 15,6 % des voix. En quatrième position, se trouve le parti de S. Tikhanovskaya “Choix européen”, qui a obtenu 9 % des voix. L’objectif du CC est d’organiser le processus de sortie de la crise politique, d’assurer l’harmonie dans la société, la souveraineté et de l’indépendance du Bélarus.

Les personnalités clés du CC sont soit emprisonnées, soit exilées à l’étrange, soit ont quitté la vie politique. Par ailleurs, depuis les vagues de perquisitions fin novembre 2023, le CC est considérablement affaibli dans son organisation. A la veille du scrutin, en mai dernier, des poursuites pénales pour conspiration en vue de prendre le pouvoir ont été engagées contre 257 personnes candidates aux élections du CC.

    1. Mouvement de Valeri Tsepkalo

Ancien candidat aux élections de 2020, rival d’A. Loukachenko et de S. Tikhanovskaya, Valeri Tsepkalo est un homme politique engagé qui a été ambassadeur du Bélarus aux États-Unis, ancien vice-ministre des Affaires étrangères, fondateur et ex-PDG du Parc High-Tech de Minsk. Dans ses activités politiques il est accompagné de sa femme Veronica Tsepkalo, fondatrice et directrice de la Fondation des femmes bélarusses. Elle est une personnalité influente auprès des femmes bélarusses en exil.

Valeri Tsepkalo est le fondateur du Forum Démocratique de Berlin et se présente comme légitime pour diriger le Bélarus. Il désapprouve le bureau de S. Tikhanovskaya et la considère comme illégitime à la tête de l’opposition bélarusse car le processus électoral de 2020 était, selon lui, faussé et n’avait donc aucune valeur. Il ne reconnaît pas non plus la composition du Cabinet Uni de Transition puisqu’ils ne sont pas élus directement par le peuple bélarusse.

En concurrence avec S. Tikhannovskaya, il souhaite organiser des élections en ligne pour la formation d’un Conseil national bélarusse. De plus, il veut mettre en place des référendums sur des questions « essentielles » pour permettre au peuple de participer davantage à la vie politique. Il propose une démocratie plus participative que sa rivale S. Tikhanovskaya.

Néanmoins, il est critiqué à l’intérieur de son mouvement pour son manque de rigueur dans l’organisation d’élections libres, jugées encore peu développées et peu crédibles. Valeri Tsepkalo bénéficie d’une faible couverture médiatique et dispose des ressources financières biens inférieures à celles du Cabinet Uni de Transition.

Valeri Tsepkalo entretient des relations avec de nombreuses entités d’opposition politique dans les pays post-soviétiques et ailleurs dans le monde, comme Juan Guaido, Vairi Vike-Freiberga l’ancien président letton, ainsi que des représentants de l’opposition syrienne et tadjike.

    1. « Ensemble », parti de Viktor Barbariko

Opposant à A. Loukachenko lors des élections présidentielles de 2020, Viktor Babariko était à la tête de la banque Belgazprombank, la filiale de Gazprom au Bélarus. A seulement quelques semaines du scrutin, V. Babariko a été arrêté et condamné à 14 ans de prison. Plusieurs de ses collaborateurs ont fui le pays, et d’autres ont également été arrêtés au

cours des manifestations d’août 2020. Pendant la campagne de 2020, plus de 14 000 signatures de soutien ont été recueillies de personnes volontaires pour devenir adhérentes et actives au sein du parti.

Les objectifs politiques de V. Babariko étaient les suivants :

  • L’indépendance du Bélarus ;

  • Limiter à 2 mandats présidentiels une seule et même personne ;

  • Rééquilibrer la séparation des pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire ;

  • Fonder une économie bélarusse plus souveraine ;

  • Promouvoir le respect et la liberté de la presse au Bélarus.

Les personnalités clés aux côtés de V. Babariko :

  • Maria Kolesnikova : coordinatrice de l’organisation « Ensemble » depuis mai 2020 ;

  • Tatiana Khomich : sœur de Maria Kolesnikova, s’est investie dans les élections de 2020 auprès de Victor Babariko ;

  • Maksim Bogretchov : Manager et proche soutien depuis septembre 2020 ;

  • Evguenia Sugak : membre de l’organisation « Ensembre », journaliste et rédactrice en chef du média « The Village Belarus » qui a fermer en juin 2023 pour manque de financement ;

  • Dimitri Podolinski : Membre de l’organisation « Ensemble », consultant en affaires.

    1. BYPOL

Mouvement créé en 2020 par des forces de police bélarusses qui ont choisi de ne plus soutenir le régime d’A.Loukachenko. L’association a choisi, au départ, d’enquêter à distance sur les crimes commis par le régime. Composée d’anciens membres de la police et d’officiers de l’armée bélarusse, l’organisation maintient un haut degré de secret, de sorte que l’on ignore exactement combien de personnes en font partie et quelles sont précisément ses activités. Considéré comme un groupe terroriste par le régime bélarusse, il est basé à Varsovie et à Kiev. Le

groupe collabore étroitement avec les services de sécurité des deux pays. Le leader et les personnalités clés :

      • Alexandre Azarov : un des fondateurs et dirigeant du groupe. Lors de la création du Cabinet uni de transition il a été nommé « ministre de l’Intérieur » en exil ;

      • Oleg Talerchik : à l’origine était représentant de l’organisation mais a quitté en automne 2022 suite à des désaccords avec Azarov ;

      • Andrzej Kshetussky : ancien agent de la Police criminelle bélarusse et depuis il serait enrôlé au régiment Kalinowski ;

      • Matvei Kupreychyk : personnalité influente ayant eu un poste de direction important au sein du bureau. Ancien responsable du contrôle des drogues et depuis ancien employé de Bypol qui a été licencié par Azarov pour de nombreux désaccords ;

      • Stanislas Lopousov : ancien membre de Bypol qui dénonce les décisions « controversées » de Bypol avec les anciens membres.

BYPOL est un groupe composé d’hommes expérimentés, formés aux armes à feu, à mener des opérations de sabotage, de destruction, d’organisation de manifestations et à la prise de contrôle des fonctions de l’Etat. Il intervient aux côtés des forces ukrainiennes contre l’armée russe. Son but est de rallier le plus de personnels de sécurité présent dans le régime bélarusse pour semer le doute parmi les fonctionnaires et de pouvoir un jour renverser le pouvoir actuel.

Scission au sein de BYPOL en printemps 2023 :

      • Une ligne rouge a été franchie : l’attaque de l’aérodrome de Machulishchi au Bélarus en février 2023. Considérée comme une attaque terroriste provoquant l’escalade des tensions dans la région, BYPOL a perdu une partie de ses financements de ses « partenaires à l’étranger » ;

      • La deuxième raison de la scission est le passage au détecteur à mensonge des membres de BYPOL par le service de sécurité ukrainien. Plusieurs membres de BYPOL ont jugé les questions beaucoup trop compromettantes et ont été en désaccord avec Azarov ;

      • Juin 2023 : des accusations de fraudes financières ont été portées contre Azarov et Lopousov, ces derniers ont refusé de soumettre un rapport pour justifier leur innocence.

À la suite de la scission, les autorités ukrainiennes ont proposé à Azarov de créer un nouveau bureau à Kiev. Actuellement, Azarov serait en Ukraine pour développer BYPOL. Le CC n’a pas approuvé la candidature d’Azarov pour un nouveau mandat au sein du cabinet mandat et ainsi a été écarté par S. Tikhanovskaya du Cabinet Uni de Transition le 6 août 2023.

    1. BELPOL

BELPOL est une organisation militaire née à la suite des tensions au sein de BYPOL et comprend un peu plus d’une dizaine de membres issus de cette dernière. À la suite des divers scandales ayant touché BYPOL, BELPOL cherche à rétablir des relations avec le Cabinet Uni de Transition et le CC pour obtenir un soutien médiatique et financier. L’objectif de l’organisation est de reprendre les mêmes activités que BYPOL sans la participation d’A. Azarov et de S. Lopousov.

Personnalités clés :

      • Matvei Kupreychyk : fondateur de l’organisation ;

      • Alexandre Kabanov : porte-parole de BELPOL ;

      • Vladimir Zhigar : représentant de l’organisation ;

      • Andreï Ostapovich : représentant de l’organisation.

    1. Bataillon Kalinowski

Le bataillon Kalinowski est une unité militaire créée en mars 2022, composée de volontaires bélarusses combattant au sein des Forces armées ukrainiennes. Le système de gestion, de vérification et de contrôle des personnes souhaitant rejoindre la formation est tenu secret. Le groupe est basé à Varsovie au sein de la Maison du Bélarus et à Kiev.

Leaders et personnalités clés :

      • Denis Kit : un des fondateurs et dirigeant du bataillon, a servi le régiment ukrainien Azov où il est devenu instructeur militaire ;

      • Pavel Kushta : dirigeant du bataillon ;

      • Denis Prokhorov : 2ème dirigeant du bataillon ;

      • Vadim Kabanchuk : commandant en second du régiment, entretient de bonnes relations avec des députés ukrainiens et des responsables de l’armée ukrainienne ;

      • Dimitri Shchigelski : représentant politique du bataillon.

L’objectif du bataillon est de créer et de diriger une armée de libération pour le Bélarus et l’Ukraine face à la Russie. La libération du Bélarus dépend de la victoire de l’Ukraine dans la guerre. Ainsi, il considère l’Ukraine comme un partenaire stratégique du mouvement de libération. À l’avenir, il souhaite également que le Bélarus fasse partie de l’Union européenne et de l’OTAN. Pourtant, des partisans du bataillon estiment ne pas avoir besoin de se rapprocher de Washington dans leurs manœuvres militaires, ces critiques anonymes ne représentent qu’une minorité.

Si le régime de Loukachenko chute, le processus du régiment est le suivant : assurer l’ordre pendant une période transitoire, pendant la formation du gouvernement intérimaire et la préparation des prochaines élections.

Le régiment Kalinowski :

      • accepterait de rentrer en guerre civile au Bélarus pour obtenir sa libération.

      • affirme ne pas devenir une junte militaire au pouvoir au Bélarus si l’occasion se présente.

      • accepte les négociations avec les représentants du régime de Loukachenko qui «se soucient des valeurs de l’indépendance du Bélarus ».

      • reste indiscutablement déterminé à continuer le combat aux côtés de l’Ukraine contre la Russie.

Le bataillon est reconnu et soutenu par l’Etat ukrainien pour sa contribution à la guerre. Il est également soutenu par l’Etat polonais. Au départ, le régime était très réticent vis-à-vis du bureau de S. Tikhanovskaya, le jugeant trop passif dans le combat contre le régime bélarusse et contre la Russie dans la guerre. Mais la position du bureau s’est rapprochée de celle du régime et il entretient désormais des relations stables.

  1. Cartographie des forces d’opposition du Bélarus

  2. Conclusion

Si parmi l’ensemble des groupes d’opposition du Bélarus, on pouvait nettement distinguer, au lendemain des élections présidentielles d’août 2020, un clivage entre les différents mouvements politiques et les mouvements militaires tels que le régiment Kalinowski ou BYPOL, le déclenchement des hostilités armées en Ukraine en février 2022 a nettement changé la donne. En effet, la pression exercée par la population bélarusse en exil sur la principale leader de l’opposition Svetlana Tikhanovskaya, par ailleurs très largement soutenue financièrement par les États-Unis et l’Union Européenne en raison d’un intense lobbying, l’a amenée à ne plus exclure l’usage de la violence dans le cadre de la lutte contre le régime d’Alexandre Loukachenko, en place depuis 1994.

Cette inflexion de la politique de la présidente du Cabinet Uni de Transition au sujet des moyens d’action violents se manifeste d’abord par un adoucissement progressif des relations avec le régiment Kalinowski, prêt à engager une guerre civile dans le pays et qui bénéficie de soutiens de la part de l’État ukrainien [la libération du Bélarus étant considérée par ce régiment comme dépendant de la victoire ukrainienne contre la Russie] comme de l’État polonais. Ce changement se manifeste également par la nomination de Valery Sakhashchik au poste de « ministre de la Défense » du Cabinet Uni de Transition, créé en août 2022, et qui est à la tête du projet d’ « armée alternative » et de sa doctrine militaire.

Il faut noter deux mouvements qui sont en mauvaise relation avec S.Tikhanovskaya. Le premier, BYPOL, est militaire. Suite à l’attaque de l’aérodrome de Machulishchi au Bélarus en février 2023 [considérée comme le franchissement d’une ligne rouge du fait des risques encourus en terme de sécurité régionale] et aux accusations de fraude financière visant ses leaders, Alexandre Azarov a été écarté de son poste de « ministre de l’Intérieur » du Cabinet Uni de Transition. Le deuxième, le mouvement de Valeri Tsepkalo, est politique. Promoteur d’une forme de démocratie plus participative et contestant la légitimité électorale de sa rivale, il dispose néanmoins de peu d’audience médiatique et de peu de moyens financiers.

Plusieurs facteurs influent considérablement sur l’avenir du mouvement politique principal d’opposition que représente aujourd’hui le Cabinet Uni de Transition et sa présidente Svetlana Tikhanovskaya et avec lesquels elle doit composer :

  • La militarisation du mouvement, conséquence directe des affrontements en Ukraine, s’apparente pour le moment à une manœuvre politique de la part de sa présidente exilée à Vilnius en Lituanie, visant à concilier les forces d’opposition militaires qu’elle ne peut plus laisser à l’écart du jeu politique depuis le déclenchement des hostilités armées en Ukraine. Ces forces d’opposition militaires s’accordent facilement avec le voisin ukrainien, qui a besoin de renforts dans le cadre de ses opérations de défense contre la Russie, sans pour autant souhaiter

provoquer A.Loukachenko, ou du voisin polonais, qui se réarme également de façon importante face à la menace russe. Pourtant, cette démarche peut amener à une évolution progressive du projet politique initial du Cabinet Uni de Transition vers une solution uniquement militaire, dont elle doit se prémunir.

  • L’extrême dépendance financière aux bailleurs européens et états-uniens fragilise aussi le projet politique du Cabinet Uni de Transition de deux manières. Elle empêche le mouvement de se projeter à long terme, étant donné l’essoufflement constaté des opinions publiques occidentales vis-à-vis des événements régionaux aux frontières orientales de l’Europe. Elle soumet également le mouvement à l’agenda euro-atlantique plutôt qu’à l’agenda régional avec lequel il n’est pas toujours en phase, et son existence à un effort continu et soutenu de lobbying auprès des partenaires occidentaux, plutôt qu’à l’élaboration de sa cohésion interne.

  • L’arsenal répressif à la fois sécuritaire et de renseignement du régime de Loukachenko et de son allié russe fragilise considérablement les marges de manœuvre des mouvements d’opposition politique, preuve en est la grande vague d’arrestations dans le pays fin novembre dernier. Il n’est pas inutile de rappeler que malgré l’aspiration ou l’attirance du peuple, pas toujours affichée, pour les standards européens, la santé de l’économie bélarusse est étroitement dépendante de son allié russe, et qu’une grande partie de la population est encore fortement attachée au pouvoir russe.

Le mouvement fortement médiatisé en Occident de S. Tikhanovskaia n’est pas le seul mouvement d’opposition pro-actif dans le cadre de la lutte contre le régime d’A. Loukachenko. Le Cabinet Uni de Transition a besoin, pour se structurer et pour éviter de devenir un mouvement hors-sol de s’en agréger les compatibles avec son bureau en composant avec trois facteurs de fragilité : militarisation du mouvement ; extrême dépendance financière des bailleurs occidentaux ; et arsenal répressif bélarusse. La recette bélarusse est ici aussi une recherche d’équilibre entre stabilité des relations avec la Russie et entrée dans les standards occidentaux. Et son élaboration est désormais étroitement dépendante de l’évolution de la guerre en Ukraine.

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Morgan Caillet

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