Comprendre et savoir analyser les dynamiques géopolitiques du Sahel et de l’Afrique de l’ouest

Il convient d’appréhender deux grandes puissances historiques, l’Empire du Ghana et le Royaume du Mali, afin de comprendre les enjeux géoéconomiques des siècles passés. Par la suite, il sera pertinent d’analyser la structure du Sahel, par ses frontières, ses populations et ses langues. L’Empire du Ghana ou encore le Royaume du Mali permettent d’appréhender un riche état des lieux du pouvoir régional pré-colonial, en abordant notamment les centres de commerce, avec la capitale Koumbi Saleh, regroupant commerçants, artisans arabes et locaux. Puis, il sera pertinent d’aborder le domaine économique avec l’adoption précoce du fer et le rôle des forgerons : les Mandingues (Malinkés) parmi les premiers peuples d'Afrique de l'Ouest à maîtriser le travail du fer, une avancée technologique majeure.

La structure sociologique du Sahel reste complexe mais riche à appréhender. Que ce soit la religion, la culture ou encore l’accès à l’éducation, les États de la région semblent se tourner vers une jeunesse émancipatrice. Le cas du Nigeria, avec une population de moins de 30 ans représentant 70% du pays, permet de comprendre l’enjeu de développement par une démographie jeune. Il sera ici question des mouvements de contestation portés par la jeunesse, particulièrement dans les grandes villes ouest-africaines, dynamiques, créatives et en connexion avec un monde globalisé. Un focus pourra être fait sur le cas de la Gambie qui souligne la combativité de la jeunesse féminine contre les tentatives de retour de l’excision au sein des politiques publiques. D’autres exemples pourront illustrer cette séance.

De Serval à Barkhane, les soldats français alliés du G5 Sahel tentent d’éradiquer la menace terroriste, tandis que les États du Maghreb, pour leur sûreté, repoussent les groupes terroristes en direction de la Mauritanie ou encore du Mali. La séance fera donc un état des lieux des besoins sécuritaires à Bamako à la veille de Serval, pour finir par appréhender les forces régionales et internationales de l’opération Barkhane.

Après le départ des forces françaises, notamment au sein de l’AES, les États décident de donner leur confiance à Wagner, puis à Africa Corps. La restructuration des forces, passant d’un G5 Sahel institutionnalisé à une organisation para-militaire russe redéfinit les enjeux sécuritaires du Sahel.

Le Sahel regorge de divergences politiques tout en proposant une architecture de coopération dans ses institutions. L’OIF, la CEDEAO, l’UA permettent des convergences de projets dans une idée de développement conjoint. Seront également abordés les enjeux de la reconfiguration régionale du Sahel, entre départ de la CEDEAO et création de l’AES : le Mali, le Burkina Faso et le Niger développent une nouvelle stratégie de coopération en opérant une semi-rupture avec les États d’Afrique de l’Ouest et en s’émancipant de l’Occident (notamment depuis la fin de Barkhane).

Il convient de comprendre ici l’impact de la piraterie sur le commerce régional voire international, puisque cette menace n’est pas que d’enjeux sécuritaires : au contraire, elle fait également porter un poids économique sur les États adeptes du commerce maritime. Si les pirates somaliens se veulent dans une position de dominants-dominés en réalisant des prises d’otage lors de leurs attaques, à l’inverse, ceux de l’Afrique de l’Ouest favorisent une revente des biens au marché noir. C’est en cela que l’économie et la sécurité des États côtiers semblent profondément impactés par cette menace, laissant une grande instabilité dans le Golfe. Malgré cet impact, et alors que le Golfe de Guinée réunit à lui-seul presque 95% des actes de piraterie sur ses routes, le commerce africain n’est pas dans un recul, mais bel et bien dans une restructuration.