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VEILLE RUSSIE – du 26 mars au 1er avril 2022

Équipe de veille Russie : Lauren Lemaire-Hec, Manik Tadevosian

26/03/2022 : Vladimir Poutine signe une loi pour de nouvelles mesures anticrise face aux sanctions à l’encontre de la Russie – Lauren Lemaire-Hec – 

36 jours après le début de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a signé, le 26 mars, une loi portant sur des mesures fiscales anticrise afin de soutenir l’économie russe face aux sanctions à son encontre. Plus tôt, le 17 mars, le président russe signait un décret sur des mesures visant à assurer la stabilité socio-économique et à protéger la population de la Russie. Il avait déclaré : «Je comprends que la hausse des prix affecte sérieusement les revenus des gens. Par conséquent, dans un proche avenir, nous prendrons la décision d’augmenter tous les paiements sociaux, y compris les prestations et les pensions. Nous augmenterons le salaire minimum et le minimum vital, ainsi que les salaires dans le secteur public». Les mesures prises le 26 mars ont été publiées sur le portail officiel d’informations juridiques russes – comprenant, entre autres : des exonérations de l’impôt sur les revenus sous forme d’avantages matériels perçus dans les banques russes en 2021-2023 ; pour la taxe sur les transports, le coefficient multiplicateur ne s’appliquera qu’aux voitures de plus de 10 millions de roubles ; pour les entreprises du secteur des technologies de l’information, le taux de l’impôt sur le revenu sera de 0 % pour les années 2022-2024.

27/03/2022 : Les autorités de la RPL prévoient d’organiser un référendum sur l’adhésion à la Russie. – Lauren Lemaire- Hec – 

Le 27 mars, le chef de la République populaire autoproclamée de Lougansk, Leonid Pasechnik a déclaré qu’un référendum sur l’entrée de la RPL en Russie se tiendrait prochainement. Il a déclaré penser que «dans un avenir proche, un référendum aura lieu sur le territoire de la république [de Lougansk],  au cours duquel le peuple exercera son droit constitutionnel absolu et exprimera son opinion sur l’adhésion à la Fédération de Russie». L’indépendance des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Louhansk avait été reconnue par Vladimir Poutine le 21 février, avant que ne soient ratifiés le lendemain par la Douma d’État et le Conseil de la Fédération les traités d’amitié et de coopération avec les républiques. Ce potentiel référendum a été dénoncé par le gouvernement ukrainien, dont le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a affirmé que «tous les faux référendums dans les territoires occupés temporairement sont nuls et non avenus, et n’auront aucune validité légale».

27/03/2022 : Le Roskomnadzor exige que les médias russes ne publient pas l’interview de Volodymyr Zelensky. – Lauren Lemaire-Hec – 

Le Service fédéral russe de supervision des communications, des technologies de l’information et des médias de masse (Roskomnadzor) a exigé le 27 février que les médias russes ne publient pas l’ interview donnée par le président ukrainien. Le même jour, Volodymyr Zelensky accordait une grande interview à des journalistes russes, notamment le rédacteur en chef de Meduza, Ivan Kolpakov, le rédacteur en chef de la chaîne de télévision Dozhd, Tikhon Dzyadko, (deux médias bloqués en Russie), le journaliste et écrivain Mikhail Zygar et le correspondant spécial de Kommersant Vladimir Solovyov. Sans préciser les raisons de la nécessité de ne pas procéder à la publication – le Roskomnadzor a publié sur sa chaîne Telegram qu’ «un certain nombre de médias russes, y compris ceux qui sont des médias étrangers agissant en tant qu’agents étrangers, ont interviewé le président ukrainien V. Zelensky. Le Roskomnadzor met en garde les médias russes sur la nécessité de refuser de publier cette interview», ajoutant que «les médias qui ont été interrogés font l’objet d’une enquête afin de déterminer l’étendue de leur responsabilité et de prendre des mesures correctives». 

28/03/2022 : Sergueï Lavrov annonce la préparation de restrictions de visa pour les citoyens de «pays hostiles» – Lauren Lemaire-Hec – 

Le ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, a annoncé le 28 mars qu’ «un projet de décret est en cours d’élaboration sur les mesures de représailles en matière de visas en rapport avec les actions hostiles d’un certain nombre d’États étrangers». Le ministre a également affirmé qu’il pense «que cette étape va élargir la panoplie d’influence sur plusieurs catégories de ressortissants étrangers. Il s’agit, tout d’abord, de ceux qui sont impliqués dans la commission de crimes contre des citoyens russes à l’étranger. Deuxièmement, ce sont ceux qui mènent des persécutions légales injustifiées contre notre peuple. Et enfin, ce sont ceux qui prennent des décisions injustifiées qui violent les droits et les intérêts légitimes des citoyens et des organisations russes». La liste des «pays hostiles» approuvée par le gouvernement russe le 5 mars se compose de 48 pays dont l’Australie, l’Albanie, la Grande-Bretagne, les États membres de l’Union européenne, le Canada, la Norvège, la République de Corée, les États-Unis, Taïwan, l’Ukraine, le Monténégro, la Suisse, le Japon… 

29/03/2022 : La Russie annonce une «réduction drastique» de l’activité militaire en direction de Kiev et de Tchernihiv suite aux pourparlers avec l’Ukraine à Istanbul – Manik Tadevosian- 

Après une série de pourparlers en visioconférence, les délégations russe et ukrainienne se sont rencontrées à Istanbul, en Turquie pour un nouveau round de négociations, le 29 mars. À l’issue de cette rencontre, le Kremlin a annoncé que l’activité militaire en «direction de Kiev et de Tchernihiv» allait être réduite «radicalement». Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a évoqué des «signaux positifs», tout en précisant que l’Ukraine «n’[avait] pas l’intention de relâcher» ses efforts militaires. Au cours de cette rencontre, Kiev avait notamment proposé un plan en dix points à la partie russe, dans lequel figurait la neutralité de l’Ukraine en échange d’un «accord international» garantissant sa sécurité sous l’égide de plusieurs pays (les  États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada, la Pologne, la Turquie et Israël). «Nous insistons pour qu’il s’agisse d’un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité» a annoncé le négociateur en chef de la délégation ukrainienne, David Arakhamia. Il a également ajouté que les autorités ukrainiennes voulaient «un mécanisme international de garanties de sécurité où les pays garants agiront de façon analogue au chapitre 5 de l’Otan et même de façon plus ferme».  Si dans un premier temps, le Kremlin a qualifié les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine de «significatifs», le lendemain, Moscou a estimé que le résultat des négociations n’a donné lieu à «aucune percée». Les pays occidentaux sont restés très prudents sur l’issue de ce nouveau round de négociations. 

31/03/2022 : Vladimir Poutine a signé un décret sur le commerce du gaz avec les pays dits «inamicaux» -Manik Tadevosian- 

Le 31 mars, le président russe a signé un décret qui permet à la Russie d’arrêter les livraisons de gaz vers les États dits inamicaux, en cas de refus de payer en roubles. En ce sens, durant la réunion tenue par vidéoconférence, Vladimir Poutine a affirmé qu’«afin d’acheter du gaz naturel russe, ils doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes. Ces comptes seront utilisés pour payer les fournitures de gaz dès demain, à partir du 1er avril de cette année». Il a également ajouté que  «si ces paiements ne sont pas effectués, (la Russie considère) qu’il s’agit d’un défaut de paiement de la part des acheteurs, avec toutes les conséquences que cela implique». Cet événement s’inscrit à la suite de l’annonce faite par le chef du Kremlin au cours de la semaine écoulée et vise plus largement à donner une réponse aux sanctions occidentales. Dans ce contexte, plusieurs pays européens ont mis en avant des arguments afin de refuser de se plier à cette nouvelle exigence. 

01/04/2022 : La Russie accuse l’Ukraine d’avoir mené une frappe aérienne sur son sol – Manik Tadevosian –

Après la reprise des pourparlers entre les deux belligérants, la Russie a accusé l’Ukraine d’avoir mené des frappes aériennes contre un dépôt pétrolier dans la ville de Belgorod, située à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, le 1 avril. Suite à cet événement, le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov a déclaré sur son compte Telegram qu’«un incendie dans un dépôt  de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à base altitude». Dans un  autre message, il a également affirmé que deux employés du dépôt avaient été blessés. Quelques heures après l’annonce du gouverneur régional, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a réagi en indiquant que cet événement n’allait pas «créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations». Cet assaut n’a pas été officiellement reconnu par les autorités ukrainiennes. Si l’attaque était confirmée par Kiev, il s’agirait d’une première attaque de Kiev en Russie.  Le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Dmytro Kuleba, a déclaré ce vendredi «ne pouvoir ni confirmer ni infirmer l’implication de l’Ukraine car (il) n’est pas en possession de toute l’information militaire»

01/04/2022 : Suite aux propos de Gérard Depardieu, Dmitri Peskov affirme que l’acteur «ne comprend probablement pas pleinement ce qui se passe» -Lauren Lemaire-Hec- 

Le 1er avril, le porte parole du gouvernement russe, Dmitri Peskov, a réagi aux propos de l’acteur français Gérard Depardieu. Ce dernier avait émigré en Russie et avait reçu en 2013 la nationalité ainsi qu’un passeport russe. Un jour plus tôt, l’acteur dénonçait les «folles dérives inacceptables» de Vladimir Poutine et affirmait que «le peuple russe [n’était] pas responsable des folles dérives inacceptables de [ses] dirigeants comme Vladimir Poutine». Le Kremlin s’est proposé d’expliquer à la personnalité française le conflit en Ukraine. Dmitri Peskov a commenté que Gérard Depardieu «ne comprend pas […] ce que sont Donetsk et Lougansk, il n’est pas au courant des bombardements de civils». Un député russe, Soultan Khamzaev, a même appelé à lui retirer la nationalité russe et à transférer ses biens immobiliers dans le pays à des associations caritatives.

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