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VEILLE IRAN – Du 22 Octobre au 28 Octobre 2022

Équipe de veille géopolitique Iran / Pakistan / Afghanistan : Daniel Marco, Jérémie Patot

24/10/2022 : Drones iraniens «Shahed-136 et Shahed-131» en Ukraine : l’Iran nie sa complicité. -Daniel Marco-

Le 24 octobre, selon Iran International, à la réunion de l’Organisation des agences de presse d’Asie-Pacifique (OANA) à Téhéran, le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir Abdollahian a déclaré que l’Iran ne serait pas «indifférent» s’il était prouvé que ses drones sont employés par la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. D’après Teheran Times Hossein Amir Abdollahian aurait ajouté: «Nous n’avons pas vendu et ne vendrons pas d’armes et de drones destinés à être utilisés dans la guerre contre l’Ukraine, et la coopération entre l’Iran et la Russie se poursuivra sans avoir aucun rapport avec la guerre en Ukraine». Ces remarques sont survenues  en réponse aux affirmations des pays occidentaux selon lesquelles l’Iran vendrait des drones et d’autres équipements militaires à la Russie pour qu’ils soient utilisés contre l’Ukraine, rapporte Tasnim News Agency.

Al Arabiya News informe que  le ministre des Affaires étrangères, aurait également réaffirmé la volonté de son pays de mener des discussions directes avec l’Ukraine sur la question, et aurait déclaré qu’il en avait fait part au chef de la politique étrangère européenne, Josep Borrell, ces derniers jours. Le 17 octobre, la France, l’Allemagne et la Grande Bretagne ont demandés à l’ONU d’enquêter sur les allégations selon lesquelles la Russie aurait attaqué l’Ukraine avec des drones de provenance iranienne, violant ainsi la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui soutenait l’accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et la communauté internationale. Selon RFE/RL, cette initiative aurait été qualifiée de «fausse et sans fondement»  par Nasser Kanaani, porte-parole du ministère des affaires étrangères.

25/10/2022 – Manifestation en Iran : des procès ont commencé dans tout le pays. -Jérémie Patot-

Le 25 octobre, lors d’une conférence de presse et se référant à l’état d’avancement du dossier des personnes arrêtées lors des manifestations, le porte-parole du pouvoir judiciaire, Masoud Satayshi, a déclaré : «Les procès ont commencé dans tout le pays et Téhéran, Alborz, Ispahan et le Kurdistan ont été les pionniers dans ce domaine et ont envoyé les dossiers du parquet bureau au tribunal»  a rapporté ISNA

Depuis la mort de Mahsa Amini, le 14 septembre, des manifestations contre la police de la moralité appellent à la fin du régime. Le Wall Street Journal rappelle que c’est la première grande action en justice des autorités pour réprimer les troubles et que les autorités iraniennes ont arrêté un nombre indéterminé de personnes depuis le début des manifestations le 19 septembre, remplissant les prisons déjà surpeuplées. Le 11 octobre, les autorités judiciaires ont annoncé que 1 700 personnes détenues lors des manifestations avaient été libérées. 

Les autorités judiciaires ont déclaré, ce lundi 24 octobre, que 516 personnes ayant joué un rôle principal dans les manifestations seraient traduites en justice à partir de cette semaine, dont 315 à Téhéran et 201 dans une province voisine, selon les agences de presse officielles iraniennes. Quatre défenseurs sont accusés de «guerre contre Dieu», un délit passible de la peine de mort.

Le site d’information Ashraq Al-Awsat a conclu sur la lettre écrite par plus de 600 avocats et personnalités des droits de l’homme iraniens et internationaux  qu’elle avait été envoyée au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour l’appeler à la formation d’une commission indépendante chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme en Iran. Dans la lettre, les défenseurs des droits humains ont fait référence aux autorités iraniennes faisant un usage excessif de la force, des balles réelles et tuant des civils, ainsi que des tirs sur des enfants participant à des manifestations ou des passants. La lettre exprimait également sa préoccupation quant au sort des détenus et des prisonniers politiques.

26/10/2022 : Chiraz: Au moins 15 personnes sont tuées dans une attaque terroriste contre un site musulman chiite. -Daniel Marco-

Le 26 octobre, le Gouverneur général adjoint du Fars pour les Affaires politiques et de sécurité a affirmé qu’un terroriste a pénétré dans le sanctuaire de Shah Cheragh à Chiraz dans le sud iranien, tuant 15 personnes et blessant 19 autres, a rapporté IRNA.

Selon CNN, l’organisation terroriste l’État Islamique (EI) aurait revendiqué l’attaque. Dans une déclaration publiée par son agence de presse affiliée Amaq, l’EI a déclaré qu’un de ses membres avait «visé des groupes de musulmans sunnites mécréants à l’intérieur du sanctuaire avec sa mitrailleuse, causant le meurtre de dizaines d’entre eux» Les terroristes ont été qualifiés de «terroristes takfiri» par l’IRNA, un terme utilisé par les autorités en Iran, pays à majorité de musulmans chiites, pour identifier les groupes extrémistes armés.

RFE/RL souligne que l’agression s’est produite le jour même où des manifestants et les forces de sécurité iraniennes se sont livrés à des violences pour marquer les 40 jours qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans, alors qu’elle était détenue par la police. L’ayatollah Ali Khamenei a appelé les Iraniens à s’unir dans une déclaration faite à la télévision d’État, dans laquelle il a affirmé que les attaquants «seraient sans aucun doute punis», informe Daily Sabah.

25/10/2022 – Le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien déclare que d’autres arrestations liées aux «espions français» ont été faites. -Jérémie Patot-

Lors d’une conférence de presse, Masoud Satayshi, porte-parole du pouvoir judiciaire de la République Islamique d’Iran, a déclaré que de nouvelles arrestations d’étrangers pour cause de «rassemblement et de collusion avec l’intention de nuire à la sécurité de l’Iran et d’espionnage». Masoud Setayeshi n’a donné aucun détail sur le nombre de personnes arrêtées ou sur les informations obtenues, ajoutant seulement que l’enquête se poursuit.

Selon les autorités iraniennes, ces nouvelles arrestations sont liées à l’affaire des «espions français». Un couple de Français, Cécile Kohler et Jacques Paris, est détenu depuis mai 2022 en Iran sous des accusations d’espionnage. Le couple a été arrêté lors de leurs vacances à Téhéran. Ils sont accusés par les autorités de chercher à attiser les protestations ouvrières.

La France et d’autres pays européens ont exhorté leurs citoyens à quitter l’Iran «dès que possible», affirmant qu’ils étaient exposés à un risque élevé d’arrestation, de détention arbitraire et de procès inéquitable. Paris a affirmé que cinq de ses ressortissants sont actuellement détenus en Iran. Fariba Adelkhah a été arrêtée en 2019 et condamnée à cinq ans de prison pour «atteinte à la sécurité nationale». Benjamin Brière a également été arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois pour espionnage.

Depuis le déclenchement des manifestations, après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, l’Iran a informé fin septembre avoir détenu neuf ressortissants étrangers liés aux troubles, dont ceux de France, d’Allemagne, d’Italie, de Pologne et des Pays-Bas.

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