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Veille géopolitique Union européenne – Du 11 mars au 17 mars 2022

Equipe de veille Union européenne : Audrey Moisan, Yanis Kourrad, Emma Chlebowski, Marie Corcelle, Florent Guichard, Etienne Mathieu

Les dossiers que nous suivons : Relations OTAN-UE et pays neutres et ex-neutres ; Politiques de l’énergie et dépendances énergétiques de l’UE et des États membres ; Relations UE/Royaume-Uni/Irlande ; Politiques et enjeux environnementaux de l’UE et des États membres ; Politiques commerciales UE/Chine ; Axe franco-allemand et relations intra-européennes avec les pays frugaux, relations Allemagne / Europe de l’est, pays nordiques ; Politiques étrangères Pologne/Hongrie/Roumanie et relations avec l’UE; Divers UE et États membres.

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Relations OTAN-UE et pays neutres et ex-neutres – Etienne Mathieu

Le 17 mars, le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné son aval à l’adhésion de la Finlande à l’OTAN. Selon Le Journal du Dimanche, le Parlement monocaméral de la Turquie va désormais voter pour ratifier cette décision, et le résultat final fait peu de doutes. Recep Tayyip Erdogan a salué «les mesures sincères et concrètes» prises par la Finlande, dans une conférence de presse commune avec son homologue finlandais Sauli Niinistö (NHK). Une reconnaissance qui sonne comme un dur rappel envers la Suède, dont la Turquie juge les efforts insuffisants.

En effet, Ankara, comme Budapest, bloque toujours l’adhésion de la Suède. Tobias Billström a déclaré dans une conférence de presse : «C’est un développement que nous ne voulions pas, mais auquel nous étions préparés» (BFMTV). Il y a quelques jours, le 14 mars, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson affirmait garder espoir que la Suède ait réussi à intégrer l’OTAN avec le prochain sommet, prévu en juillet 2023 à Vilnius, selon BFMTV.

Le Parlement hongrois se prononcera le 27 mars sur l’adhésion de la Finlande à l’OTAN ; la majorité gouvernementale a déjà annoncé un soutien unanime (Le Journal du Dimanche). La Finlande semble donc assurée d’adhérer à l’OTAN, sans attendre son voisin suédois.

L’OTAN est-il donc renforcé par la guerre d’agression russe ? Outre son agrandissement qui semble désormais acquis – au moins s’agissant de la Finlande – l’Alliance atlantique bénéficie d’une sympathie inédite dans l’opinion publique suisse. Si ce pays bien armé à la neutralité séculaire ne compte pas adhérer, un sondage aux résultats rendus publics le 16 mars a indiqué que désormais, 55% des Suisses se déclaraient favorables à un rapprochement avec l’OTAN (Le Figaro). Il s’agit d’une progression de dix points par rapport à janvier 2021, selon l’étude annuelle «Sécurité 2023» de l’Académie militaire suisse et du Center for Security Studies de l’Ecole polytechnique de Zurich (20 Minutes). C’est la première fois qu’un rapprochement avec l’OTAN convainc une majorité de Suisses interrogés.

Selon l’étude, citée en France par Le Figaro, un tiers des Suisses soutiennent une adhésion du pays à l’OTAN. Si le principe de neutralité est toujours plébiscité (91%), 53% estiment que ce principe ne s’oppose pas à ce que la Suisse planifie sa défense en coopération avec l’Alliance. 70% estiment que les sanctions contre Moscou sont compatibles avec la neutralité – un résultat identique à celui d’un sondage de juin 2022.

D’autre part, la Suisse semble se diriger vers une coopération plus étroite avec l’Union européenne. C’est en tout cas ce qu’a évoqué le commissaire européen Maros Sefcovic le 15 mars, dans une conférence à l’Université de Fribourg (Blick). Le vice-président de la Commission a déclaré que «le statu quo n’est pas une option» dans les relations bilatérales entre l’Union européenne et la Confédération helvétique. Il s’agit notamment de redéfinir ces relations, après la rupture de l’ancien accord-cadre en mai 2021. Après la conférence, Maros Sefcovic a rencontré le conseiller fédéral aux Affaires étrangères Ignazio Cassis, ainsi que des membres du Parlement suisse.

Ces rencontres du 15 et du 16 mars ont débouché sur des précisions quant au rôle de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dans l’arbitrage des différends UE/Suisse (RTS). Si la Cour reste «seul juge», Maros Sefcovic a laissé entendre que des «exceptions» pourraient faire l’objet d’une procédure arbitrale particulière. Le commissaire européen n’a pas précisé quels domaines sont concernés ; mais selon RTS, le principal différend entre Bruxelles et Berne est le traitement des citoyens européens en Suisse. La Confédération voudrait en effet un traitement différencié entre les Européens qui travaillent, et ceux qui résident en Suisse sans y travailler, afin de protéger son système social. Les propos de Maros Sefcovic laissent entendre que Bruxelles serait prêt à de tels aménagements.

Politiques de l’énergie & dépendances énergétiques de l’UE et des pays membres Yanis Kourrad

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