РусскийFrançaisEnglish
  
     
         
Blog

VEILLE SUD-CAUCASE – du 5 novembre au 11 novembre 2022

05/11/2022: Un citoyen géorgien détenu en Abkhazie.

Le 5 novembre, les services de sécurité de l’État géorgien ont annoncé la détention d’un citoyen géorgien dans le district de Gali en Abkhazie, Asmat Tavadze, âgé de 29 ans et accusé de trafic de drogues qui aurait également, selon l’ «agence de presse d’État» Apsnypress, la «citoyenneté abkhaze». Cette information a été confirmée par les mêmes services le 8 novembre. L’État géorgien aurait activé la ligne de communication directe de la mission de surveillance de l’UE ainsi que la co-présidence des Discussions Internationales de Genève.

Le 11 novembre, les services de sécurité de l’État géorgien ont également dénoncé de nouvelles ctivités de «frontiérisation» près du village de Atotsi en Ossétie du sud.

07/11/2022 : Rencontre à Washington entre les ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais.

Les ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais, Ararat Miroyan et Djeyhoun Bayramov, se sont rencontrés le 7 novembre à Washington suite à une réunion trilatérale avec le secrétaire d’État états-unien, Antony Blinken qui a déclaré lors de son discours d’ouverture : «Mais ce que nous voyons maintenant, ce sont de véritables pas, et des pas courageux, de la part des deux pays pour mettre le passé derrière eux et travailler à une paix durable. Les deux pays travaillent à cette fin et, en fin de compte, à un avenir meilleur pour le Caucase du Sud – un avenir de paix, des pays en paix, des pays travaillant ensemble pour un avenir meilleur». Le communiqué de presse commun des hommes d’État sud-caucasiens annonce que «les ministres ont partagé leurs points de vue sur les éléments d’un éventuel traité de paix et ont reconnu qu’il existe une série de questions qui doivent encore être traitées. Les deux parties ont réitéré les engagements pris par les dirigeants arménien et azerbaïdjanais lors de leurs réunions du 6 octobre à Prague et du 31 octobre à Sotchi». Cette rencontre a été saluée par Toivo Klaar, représentant spécial de l’UE pour le sud Caucase via Twitter en ces termes : «Réunion importante hier entre les ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais à Washington. Il est encourageant qu’Ararat Mirzoyan et Jeyhun Bayramov soient engagés dans un processus de négociations de fond en vue d’un traité de paix bilatéral».

Pour autant les accusations de rupture du cessez-le-feu ne se sont pas interrompus dans la semaine puisque le ministère de la Défense azerbaïdjanais a dénoncé le 7 novembre des tirs en date du 6 novembre, en direction colonies de Mollabayramli et Bezirkhana dans le district de Kelbajar, puis le 9 novembre des tirs arméniens en direction des colonies de Mollabayramli, Yellija, Zaylik, Zaghali, dans le district de Kelbajar et Aghdam dans le district de Tovouz, ainsi que des tirs de «membres de détachements armés arméniens illégaux» en direction du district de Khojavend, ce qui a été démenti par «l’armée de Défense du Haut-Karabakh», tandis que le ministère de la Défense arménien a dénoncé des tirs en direction «de positions de combat arméniennes situées dans la partie orientale de la zone frontalière arméno-azerbaïdjanaise» dans la nuit du 8 au 9 novembre ainsi qu’il a déploré la mort d’un soldat le 10 novembre, ce qui a été démenti par la partie azerbaïdjanaise. Le 11 novembre le ministère de la Défense azerbaïdjanais a encore dénoncé des tirs en direction de en direction de la colonie de Bezirkhana dans le district de Kelbajar, ce qui a été démenti par l’ «Armée de Défense du Haut-Karabakh», de même que le ministre de la Défense arménien a dénoncé des tirs de la partie azerbaïdjanaise.

07-09/11/2022 : Un azerbaïdjanais accusé d’avoir coordonné l’attaque terroriste à Chiraz et nouvelle visibilité médiatique de Abbas Badakhshan Zohouri en Azerbaïdjan : le torchon brûle entre les deux pays dans le contexte social tendu en Iran.

Le Teheran Times et l’agence de presse iranienne Tasnim ont relayé le 7 novembre l’annonce du ministère iranien du Renseignement concernant le démantèlement d’un groupe de 26 terroristes responsables des attaques récentes à Chiraz le 26 octobre dernier qui aurait déclaré que «le principal élément de coordination et d’orchestration de l’opération à l’intérieur du pays [était] un ressortissant azerbaïdjanais qui est monté à bord d’un avion à l’aéroport international Heydar Aliyev de Bakou et est entré dans le pays via l’aéroport Imam Khomeini». Le média Eurasianet a révélé dans un article du 9 novembre que la figure de «Mahmudali Chehreganli, le leader autoproclamé du Mouvement d’éveil national de l’Azerbaïdjan du Sud» plaidant pour la sécession de la partie nord de l’Iran à majorité ethnique azérie, qui aurait été interdit d’entrer sur le territoire azerbaïdjanais en vertu d’un accord informel datant de 2006, avait fait l’objet de plusieurs apparitions à la télévision azerbaïdjanaise ces dernières semaines. Ce dernier aurait même publié un post via Instagram déclarant : «Le Grand Azerbaïdjan sera la mort du régime chauvin et haineux des mollahs». Le 10 novembre, l’agence presse iranienne IRNA a relayé l’information selon laquelle l’ambassadeur d’Azerbaïdjan en Iran, Ali Alizada, aurait été convoqué au ministère iranien des Affaires étrangères, concernant des «publications anti-iraniennes hostiles dans les médias azerbaïdjanais». Ce dernier aurait déclaré : «Nous espérons que ce processus sera arrêté dès que possible et que les mesures nécessaires seront prises pour empêcher qu’il ne se reproduise».

Il est à noter que ces échanges médiatiques entre les deux pays interviennent dans un double contexte d’exercices militaires iraniens récents à la frontière avec l’Azerbaïdjan et de rapprochement entre l’Iran et l’Arménie, illustré encore cette semaine par la visite du ministre arménien des Finances, Tigran Katchatrian en Iran entre le 7 et le 9 novembre, ou la rencontre entre le chef de la police arménienne Vahe Gazarian et l’ambassadeur iranien Abbas Badakhshan Zohuri le 9 novembre à Erevan, dont a informé le média Hetq, et par une crise sociale importante en Iran qui voit ressurgir les fragilités interethniques du pays. Il faut également rappeler que l’irrédentisme azerbaïdjanais sur la province nord de l’Iran est absent de la vie politique azerbaïdjanaise depuis la fin du gouvernement d’Aboulfaz Eltchibey en 1993.

Le 9 novembre, le ministère des Affaires étrangères iranien a réagi aux propos d’Ilham Aliev lors de son discours de Choucha en ces termes : «Le renforcement des liens avec un voisin ne signifie pas que ces relations sont contre un autre voisin. […] La République islamique d’Iran a constamment mis l’accent sur la protection de l’intégrité territoriale des Républiques d’Arménie et d’Azerbaïdjan. […] La solution aux problèmes du Caucase ne réside pas dans les appels aux forces extra-régionales mais dans les capitales des pays de la région, et la République islamique réitère sa disponibilité à aider à résoudre les questions en suspens entre les deux voisins du nord dans des formats bilatéraux et trilatéraux et sous la forme de l’initiative régionale 3+3 à Téhéran».

Le 11 novembre, c’est l’ambassadeur iranien à Bakou, Seyyid Abbas Mousavi, qui a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais dont le service de presse a informé que cette convocation était due au «mécontentement et l’inquiétude suscités par la récente propagande contre la République d’Azerbaïdjan, la campagne de diffamation, la rhétorique menaçante des hauts responsables politiques et militaires de la République islamique d’Iran, qui n’est pas conforme à l’esprit de les relations entre les deux pays». Le ministère a ainsi évoqué «l‘inadmissibilité de la création de conditions pour l’installation en Iran de citoyens de la République d’Azerbaïdjan qui ont commis un crime contre les fondements de la structure constitutionnelle de l’Azerbaïdjan et qui ont été placés en recherche internationale» et déclaré : «Il a été dit que c’est une démarche hostile que d’accueillir dans les ambassades iraniennes les personnes qui incitent au séparatisme en République d’Azerbaïdjan et qui se cachent dans d’autres pays, en évitant les poursuites pénales».

08/11/2022 : Rencontre des «ministres des Affaires étrangères» d’Abkhazie et d’Ossétie du sud à Moscou et visite des co-présidents des Discussions Internationales de Genève à Sokhoumi et Tskhinvali.

Les «ministres des Affaires étrangères» d’Abkhazie et d’Ossétie du sud, Inal Ardzinba et Akhsar Dzhioev, se sont rencontrés à Moscou le 8 novembre où selon le «ministère des Affaires étrangères d’Ossétie du sud» «les parties ont échangé des opinions sur les questions pertinentes de la coopération bilatérale et ont reconfirmé l’aspiration mutuelle à approfondir et intensifier le dialogue Ossétie du Sud-Abkhazie». Cette visite a Moscou a été marquée, selon le «ministère des Affaires étrangères abkhaze» par la signature d’un accord entre l’organisation abkhaze «l’Avenir de l’Abkhazie» et l’organisation russe «La Russie – un pays d’opportunités» en soutien à la jeunesse abkhaze par le biais de stages, de formation et d’organisation du concours «Fierté de l’Abkhazie».

Le même jour, une délégation des co-présidents des Discussions Internationales de Genève s’est rendue à Tskhinvali. Selon le «MAE sud-ossète», aurait été souligné de leur part «la nécessité de maintenir et de renforcer le système existant de sécurité et de stabilité régionales, en particulier dans le contexte de l’élaboration et de la signature d’un document sur le non-recours à la force par la Géorgie contre l’Ossétie du Sud, a été soulignée» et aurait aussi été exprimé leurs «préoccupations concernant l’élargissement militaire en cours des États étrangers sur le territoire de la Géorgie, ainsi que la menace existante causée par les activités des laboratoires biologiques situés en Géorgie». De même «l’inadmissibilité de la présence du poste de police géorgien sur le territoire de l’Ossétie du Sud à proximité immédiate du village d’Uista (Tsnelis) de la région de Znaur» a été notée. Le lendemain, la délégation, composée du représentant spécial de l’UE pour le sud Caucase, Toivo Klaar ainsi que du représentant de l’ONU Cihan Sultanoglu, était à Sokhoumi où selon le « MAE abkhaze » dont le vice-ministre, Irakli Tuzhba était présent, «la question clé à l’ordre du jour des discussions internationales de Genève reste la coordination et la signature d’un document sur le non-recours à la force» . La partie abkhaze a ainsi insisté sur «le problème de la liberté de circulation des citoyens de la République d’Abkhazie» et a exprimé également son inquiétude par rapport à «une forte probabilité d’une escalade de la tension dans la région en raison de l’activité militaire de la Géorgie».

Ces rencontres ont eu leu suite à des consultations tenues par cette délégation à Tbilissi les 7 et 8 novembre, en présence également du représentant spécial du président en exercice de l’OSCE pour le Caucase du Sud Viorel Mosanu, et qui a rencontré notamment le le premier vice-ministre géorgien des Affaires étrangères, Lasha Darsalia. Le ministère des Affaires étrangères géorgien a ainsi souligné «la nécessité de faire des progrès sur les principaux points à l’ordre du jour du GID, tels que la mise en œuvre par la Russie de ses obligations internationales en vertu de l’accord de cessez-le-feu du 12 août 2008, ainsi que le retour sûr et digne des personnes déplacées et des réfugiés dans leurs lieux d’accueil».

08-10/11/2022 : Discours d’Ilham Aliev à Choucha et accusation de préparation d’un génocide par Nikol Pachinian en réunion du cabinet des ministres.

Le 8 novembre, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev était en visite à Choucha au Karabakh en compagnie de la première dame Mehriban Aliyeva et de leur fils Heydar Aliev, à l’occasion de laquelle il a prononcé un discours dans lequel il a déclaré : «Le budget de l’État azerbaïdjanais pour l’année prochaine a atteint un niveau record, y compris en termes de fonds alloués aux dépenses militaires. On peut se demander pourquoi, puisque la guerre est finie, deux ans se sont écoulés depuis lors. La réponse est très simple : des forces revanchardes montent en Arménie. Des forces et des cercles qui ne veulent pas accepter les résultats de la guerre émergent en Arménie. L’Arménie ne se conforme pas pleinement à la déclaration du 10 novembre 2020, n’a pas complètement retiré ses forces armées du Karabakh, ne nous a pas fourni le corridor de Zangezur et commet régulièrement des provocations militaires contre nous. Par conséquent, nous devons être préparés et c’est ce que nous faisons. Les leçons de la deuxième guerre du Karabakh ne doivent pas être oubliées par l’Arménie et ils doivent savoir que jouer avec le feu leur coûtera cher. Si quelqu’un là-bas, que ce soit le gouvernement, l’opposition ou un élément envoyé ou formé de l’étranger, a l’intention d’avoir à nouveau une mauvaise idée contre nous, il reverra notre poing, et l’histoire des deux dernières années l’a montré. . Même cette année, l’opération «Farrukh», l’opération «Qisas» [«Vengeance»], les événements des 13 et 14 septembre à la frontière arméno-azerbaïdjanaise, tout cela devrait être une leçon pour l’Arménie. Nous leur enseignons cette leçon et nous espérons qu’ils finiront par la comprendre […] Nous n’avons pas touché aux voitures allant de l’Arménie au Karabakh et en sens inverse le long de la route de Lachin au cours des deux dernières années. Nous mettons en œuvre notre engagement, nous assurons la libre circulation. L’Arménie a également pris l’engagement d’assurer une liaison routière entre les régions occidentales de l’Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan. Deux ans ont passé, il n’y a pas d’étude de faisabilité, pas de mouvement, pas de chemin de fer, pas de route. Combien de temps devons-nous attendre?Les événements des 13 et 14 septembre 2022 ne sont pas arrivés par hasard. L’Arménie a commis une autre provocation militaire contre nous. […] L’Arménie a été vaincue lors de la Seconde Guerre du Karabakh et son armée a été détruite. Un pays vaincu ne peut pas se comporter ainsi. Par conséquent, toutes nos démarches sont justifiées. Il est vrai que certains sponsors étrangers de l’Arménie veulent nous reprocher quelque chose. Je leur ai donné une réponse. […] Nous revendiquons nos droits et le fait que l’Azerbaïdjan ait raison n’est remis en question par aucun acteur international majeur. […] L’Arménie devrait savoir que ce n’est pas une quelconque déclaration d’un parrain de l’Arménie qui nous maintient dans le cadre [de négociation] actuel, mais notre propre politique. Nous n’avons peur de personne. Si nous avions eu peur de quelqu’un, nous n’aurions jamais déclenché la deuxième guerre du Karabakh. […] Parce que – même si la guerre s’est terminée il y a deux ans – il y a encore des moments troublants et je veux lancer un appel au peuple arménien : il récolte maintenant les fruits de ces trente années d’occupation. Ils vivent maintenant ce que sont l’occupation et les pertes. Nous leur avons simplement répondu, nous nous sommes battus sur nos propres terres, nous avons expulsé l’agresseur de nos terres. Ils doivent comprendre cela pour ne pas devenir une victime de ces cercles qui siègent à l’étranger et veulent utiliser cette région comme terrain de jeu pour la deuxième fois. Nous avons le principal mot à dire ici, nous sommes la principale puissance ici. […] ceux qui mènent des entraînements militaires en soutien à l’Arménie à notre frontière devraient également le savoir. Personne ne peut nous faire peur. Si l’Arménie veut mener une politique de bon voisinage, elle doit avant tout respecter toutes les dispositions de la Déclaration du 10 novembre 2020. […] Il ne faut pas gagner du temps artificiellement, il ne faut pas attendre un miracle pour que quelqu’un vienne se battre à leur place. […] Nous voulons la paix, nous ne voulons pas la guerre. La paix, mais une paix juste. Les conditions que nous proposons sont équitables, fondées sur le droit international, et le traité de paix devrait être signé sur la base de ces conditions. Si l’Arménie fait preuve de bonne volonté, il sera signé, sinon, il ne sera pas signé. La vie montrera ce qui se passera après cela».

La réponse de Nikol Pachinian s’est faite deux jours plus tard le 10 novembre par le biais d’un discours prononcé lors d’une réunion du Cabinet des ministres prononçant au moins 8 fois le terme «génocide» et déclarant : «Les déclarations faites il y a deux jours, le 8 novembre 2022, par le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev nous ont une fois de plus montré que les ambitions géopolitiques des autorités azerbaïdjanaises continuent d’être une menace pour la sécurité et la stabilité du Caucase du Sud et de l’ensemble de la région. Ce discours plein d’insultes contre la communauté internationale et la République d’Arménie, dans lequel le président azerbaïdjanais a tenté d’accuser l’Arménie et notre gouvernement de ne pas respecter les accords et nos obligations, a montré le contraire. […] Avec ce discours honteux, les dirigeants azerbaïdjanais ont violé de manière flagrante l’accord écrit sur l’abstention de l’usage de la force et de la menace de la force consigné dans la déclaration tripartite adoptée à Sotchi le 31 octobre 2022. […] le dirigeant de l’Azerbaïdjan parle de ses revendications contre le territoire souverain de la République d’Arménie, avec l’intention évidente de terroriser la population civile. […] L’Azerbaïdjan n’a pris aucune mesure pour entamer un dialogue visible avec les représentants des Arméniens du Haut-Karabakh. […] Ces actions et déclarations similaires, ainsi que plusieurs autres, montrent clairement qu’Aliev non seulement menace, mais prépare déjà le génocide des Arméniens du Haut-Karabakh. Développer un récit sur le retrait des soldats de la paix n’est pas seulement une violation des déclarations tripartites, mais aussi une préparation au génocide des Arméniens du Haut-Karabakh. Les actions et déclarations contraires à la déclaration tripartite du 9 novembre 2020 comprennent également des manipulations et des tentatives développées par l’Azerbaïdjan depuis longtemps déjà autour du corridor de Lachin, en particulier des tentatives d’établir des parallèles entre le corridor de Latchin et tous les transports et communications régionaux. […] Le président azerbaïdjanais essaie de créer des motifs fictifs pour fermer le corridor de Latchin, encercler les Arméniens du Haut-Karabakh et les soumettre au génocide et à la déportation […] J’ai déjà dit que le président de l’Azerbaïdjan lui-même refuse d’utiliser l’opportunité offerte par l’Arménie pour les communications de transport entre les régions occidentales de l’Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan. Le président azerbaïdjanais lui-même refuse la proposition de construction de nouvelles liaisons de communication, que la République d’Arménie a formulée par écrit et transférée à l’Azerbaïdjan en décembre 2021. […] Pourquoi agit-il ainsi, pourquoi l’Azerbaïdjan amène-t-il à chaque fois le processus dans une impasse ? Poursuivre sa politique agressive de génocide. […] Il n’y a pas d’armée arménienne au Haut-Karabakh, il y a une armée de défense du Haut-Karabakh, ce qui est peut-être un obstacle important à la mise en œuvre de la politique de génocide. Ma perception est que les Arméniens du Haut-Karabakh n’ont une armée qu’en raison du danger d’être soumis à un génocide. […] l’Azerbaïdjan, avec ses pratiques susmentionnées, rappelle «Al-Qaïda» et «l’État islamique», qui discréditent l’islam. […] Si l’on prête attention aux discours du président de l’Azerbaïdjan, on verrait qu’en fait il menace tout le monde : la Russie, les États-Unis d’Amérique, la France, l’Iran, l’Union européenne. L’Azerbaïdjan continue également d’entraver le processus de normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie, qui peut sans aucun doute contribuer à la stabilité régionale».

09/11/2022 : Une nouvelle ambassadrice française en Azerbaïdjan

Un décret du 9 novembre signé par le président de la République française, Emmanuel Macron et relayé par les médias azerbaïdjanais Azvision et Touran, a informé de la nomination d’une nouvelle ambassadrice en Azerbaïdjan en la personne de Anne Boillon, en remplacement de Zacharie Gross.

10/11/2022 : 109ème réunion du mécanisme de prévention et de réaction aux incidents (MPRI) à Ergneti

La 109ème réunion du mécanisme de prévention et de réaction aux incidents (MPRI) s’est tenue à Ergneti le 10 novembre, co-animée par l’ambassadeur et chef de la mission d’observation de l’UE en Géorgie (EUMM) Marek Szczygieł et l’ambassadeur et représentant spécial du président de l’OSCE pour le sud-Caucase Viorel Mosanu. Le communiqué de presse émis par ces deux représentants déclare : «Les co-facilitateurs ont noté les avantages continus de l’ouverture temporaire des points de passage d’Odzisi et de Karzmani le long de la ligne frontière administrative d’Ossétie du Sud entre le 20 et le 30 de chaque mois depuis août 2022. Dans le même ordre d’idées, ils ont plaidé pour la levée de restrictions de liberté de circulation pendant la période des fêtes à venir, tout en réitérant leurs appels à la réouverture complète des points de passage pour le trafic régulier. En outre, la question de l’expiration des documents de passage […] a été discutée, les co-facilitateurs appelant les participants à faire preuve de clémence dans cette affaire. Les ambassadeurs Szczygieł et Moşanu ont appelé à une approche humanitaire pour la résolution des cas de détention en suspens en vue des vacances à venir. Les co-animateurs ont insisté sur la nécessité de leur bonne prise en charge dans l’intervalle, notamment sur le plan sanitaire. Les participants à l’IPRM ont discuté des questions qui ont un impact négatif sur la vie et les moyens de subsistance de la population touchée par le conflit, y compris la poursuite des activités de «frontièrisation». Ils ont convenu au préalable de tenir une réunion technique sur le thème de l’accès des populations riveraines à l’irrigation et à l’eau potable d’ici la mi-mars 2023». La prochaine réunion devrait avoir lieu le 17 janvier prochain.

Les services de sécurité géorgien ont publié un communiqué de presse déclarant : «Les actions illégales menées par les forces d’occupation russes le long de la ligne d’occupation et de la région occupées par les forces d’occupation russes et tous les incidents importants ont été discutés. Les représentants du gouvernement central géorgien ont soulevé avec force la question de la libération inconditionnelle et immédiate des personnes détenues illégalement. Les restrictions à la liberté de mouvement et les questions illégales dites de «frontièrisation» ont été les principaux sujets abordés lors de la réunion. Une discussion approfondie a eu lieu sur les questions relatives aux soi-disant procédures de passage actuellement en vigueur aux points de contrôle».

L’«agence de presse d’État» d’Ossétie du sud RES, quant à elle, a relayé les propos du «représentant plénipotentiaire adjoint du président de l’Ossétie du Sud pour les questions de règlement post-conflit», Egor Kochiev, selon lequel les discussions ont porté sur «des questions de sécurité, de la situation à la frontière d’État entre l’Ossétie du Sud et la Géorgie, des violations de la frontières nationales et survols de drones » et qui aurait déclaré : «La suppression du poste de contrôle géorgien illégal déployé sur le territoire de l’Ossétie du Sud près du village d’Uista [Tsnelisi] est depuis plusieurs années déjà le principal problème des réunions au format MPRI. Nous ne sommes pas encore parvenus à un consensus […] Nous avons fait des pas vers le côté géorgien, et l’un d’eux est l’ouverture temporaire de points de contrôle pour les résidents des districts de Leningor et Dzau. […] Depuis la dernière réunion, six violations de la frontière d’État depuis la Géorgie ont été enregistrées, et […] tous les auteurs ont été expulsés vers le territoire géorgien. […] Par ailleurs, la question des survols de drones est également un sujet important. […] En règle générale, la partie géorgienne ne confirme pas que ces objets volants leur appartiennent».

Previous Article

VEILLE RUSSIE – du 5 novembre au 11 novembre 2022

Next Article

VEILLE UNION EUROPEENNE – Du 5 Novembre au 11 Novembre 2022