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VEILLE SUD-CAUCASE – du 26 novembre au 2 décembre 2022

25/11/2022 : Discours d’Ilham Aliev à la conférence internationale «Le long du corridor du milieu: géopolitique, sécurité et économie» à Bakou.

A l’occasion de la conférence internationale «Le long du corridor du milieu : géopolitique, sécurité et économie» qui s’est tenue à l’Université ADA de Bakou, le président azerbaïdjanais a délivré un discours abordant plusieurs points relatés par le communiqué de presse de la présidence azerbaïdjanaise, et notamment le projet de «corridor du Zanguezour» qu’il a évoqué en ces termes : «L’Arménie n’a aucune capacité ou avantage géographique dans la région. C’est en fait un pays enclavé. Aucune voie de transport ne traverse l’Arménie. Leur réseau de transport est désuet et ne leur appartient pas. Leurs chemins de fer appartiennent à la compagnie des chemins de fer russes. Nos discussions sur le corridor de Zanguezour se déroulent en fait avec la Russie, pas avec l’Arménie, car l’Arménie est un pays satellite, c’est un pays dépendant. Son indépendance est très symbolique et nous n’allons pas perdre de temps à négocier avec eux, nous négocions avec la Russie. Soit dit en passant, lors de ma récente communication avec des responsables russes, nous avons discuté du corridor de Zangezour, et je ne pense pas que l’Arménie sera en mesure de bloquer ce projet. En ce qui concerne l’Iran, je ne pense pas non plus que ce sera le cas, car l’Iran lui-même devrait être intéressé par les projets de connectivité régionale».

Concernant le partenariat oriental, il s’est dit «franchement pas très optimiste» pour les raisons qu’il a évoqué ainsi : «si vous regardez ces six pays du Partenariat oriental, vous verrez encore plus de différences entre eux que jamais auparavant.[…] en tant que plate-forme, je pense que cela a été un succès. En ce qui concerne son avenir, mon impression de la réunion de Prague est que même les initiateurs de cette plate-forme ne savent pas ce que sera l’avenir.[…] La bonne chose est que la décision a été prise de tenir ces sommets tous les six mois.[…] La prochaine réunion doit se tenir en Moldavie, ce que je considère également comme une décision très sage d’organiser cette réunion en dehors d’un État membre de l’UE.[…] Quant à la médiation de l’Union européenne et personnellement de M. Charles Michel, nous l’avons soutenue dès le début. Parce que nous pensions qu’après les funérailles du groupe de Minsk, il devait y avoir une plate-forme.[…] pour en revenir au format UE, c’était important, parce qu’on a aussi réussi, grâce aux échanges à Bruxelles, à se mettre d’accord pour séparer deux pistes. L’un est les négociations arméno-azerbaïdjanaises sur le traité de paix et l’autre est nos communications avec les représentants de la minorité arménienne du Karabakh concernant seulement deux questions : les droits et la sécurité. Et c’était convenu».

Concernant la prochaine réunion à Bruxelles, il a expliqué son annulation du fait de la position française en ces termes : «Je peux vous dire encore une chose qui n’a pas encore été divulguée mais qui le sera probablement. La prochaine réunion à Bruxelles devait se tenir le 7 décembre. Parce que lors de la dernière réunion, nous avons convenu de nous rencontrer en novembre, mais nous avons ensuite eu une réunion à Sotchi organisée par le président Poutine fin octobre. Elle devait donc avoir lieu le 7 décembre, mais hier j’ai eu des informations de Hikmet Hajiyev qui a été contacté par le bureau de Charles Michel et informé que le Premier ministre Pashinyan accepte la réunion à une condition – que le président Macron y participe également. Bien sûr, cela signifie que cette réunion n’aura pas lieu à cause de ce qui s’est passé après Prague. La réunion de Prague a eu lieu le 6 octobre, puis moins d’une semaine plus tard, le président Macron, dans son interview, a attaqué l’Azerbaïdjan et nous a accusés de ce que nous n’avions pas fait. Après cela, il y a eu cette fameuse résolution du Sénat français, absolument inacceptable et insultante. Maintenant, il y aura une autre résolution de l’Assemblée nationale de France de la même origine anti-azerbaïdjanaise. Et puis il y a eu une tentative de la France de nous attaquer par le biais du sommet de la Francophonie, ce qui est absolument inacceptable car la Francophonie est une organisation humanitaire. Il n’a jamais traité de questions comme celle-là. Nous avons le texte initial, un projet de texte du tandem France-Arménie, plein d’insinuations, d’accusations et d’insultes. Mais nous n’avons pas seulement des amis dans le Mouvement des non-alignés. Certains d’entre eux, soit dit en passant, sont membres de la Francophonie et aussi de l’Europe. Donc, cette résolution anti-azerbaïdjanaise a été annulée ou ils ont adopté quelque chose de très formel. Donc, compte tenu de tout cela, il est clair que dans ces circonstances et avec cette attitude, la France ne peut pas être partie prenante du processus de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie».

Il a également dénoncé la stratégie arménienne en ces termes : «Je considère également cette décision du Premier ministre arménien – car ils auraient pu imaginer que nous serons contre – comme une tentative de saper le processus de paix. Car le processus de paix conduira à la signature de l’accord de paix dans lequel ils devront admettre qu’il n’y a rien sur le Karabakh. Et dans tous les communiqués de presse – qu’ils soient adoptés à Sotchi ou à Bruxelles – il n’y a aucune référence au Karabakh. C’est pourquoi la partie arménienne a probablement décidé d’utiliser l’ancienne tactique qu’elle utilisait pendant l’occupation pour rendre ce processus sans fin sans aucun scénario axé sur les résultats».

Et en précisant concernant les relations actuelles avec le régime iranien: «Tout ce qui se passe entre l’Iran et l’Azerbaïdjan maintenant n’a pas été généré par nous. Nous ne faisons que répondre et nous répondrons à tout type de démarche anti-azerbaïdjanaise, que ce soit en paroles ou en actions. […] Nous ferons tout pour protéger notre mode de vie, le développement séculaire de l’Azerbaïdjan et des Azerbaïdjanais, y compris les Azerbaïdjanais en Iran. Ils font partie de notre nation. Je peux vous donner un autre exemple. Nous avons 340 écoles en Azerbaïdjan où les cours sont dispensés en langue russe. Nous avons 10 écoles géorgiennes en Azerbaïdjan. En Géorgie, il y a 116 écoles azerbaïdjanaises bien qu’il y ait environ 200 000 à 300 000 Azerbaïdjanais en Géorgie. Il existe des écoles arméniennes en Iran. Mais il n’y a pas d’écoles azerbaïdjanaises en Iran. Comment cela peut-il arriver ? Et si quelqu’un dit que c’est une ingérence dans les affaires intérieures, nous rejetons absolument cela.[…] J’ai travaillé avec trois anciens présidents iraniens – avec le président Hatami, avec le président Ahmadinejad et avec le président Rouhani. Et jamais, pendant toutes ces années, nous n’avons rien eu de semblable à ce que nous avons maintenant. Il n’y a jamais eu d’entraînement militaire, deux entraînements en quelques mois, à notre frontière avec des mots pleins de haine et de menaces envers l’Azerbaïdjan. Jamais! Cela signifie donc que ce n’est pas nous qui sommes à l’origine de cette situation».

26/11/2022 : Déclaration commune des Organisations de la Société Civile en Géorgie concernant l’état de santé de Mikheïl Saakashvili.

Le 26 novembre, 13 organisations de la société civile géorgiennes ont publié une déclaration commune demandant une «réponse immédiate» à la dégradation de l’état de santé de Mikheïl Saakashvili, l’ancien président géorgien toujours emprisonné. Elles ont ainsi appelé «les autorités et tous les décideurs» à « se laisser guider par les informations et les recommandations indiquées dans les conclusions des experts, et non en prenant compte la situation politique, afin d’exclure complètement les risques d’aggravation de la santé et de décès». Selon plusieurs médias locaux (Civil.ge, JamNews), la présidente Salome Zourabishvili aurait déclaré le 24 novembre «surveiller de près» la santé de l’ancien président en déclarant qu’il s’agissait «d’une question très importante pour la réputation du pays». Selon le média agenda.ge, le ministre géorgien de la Justice Rati Bregadze, aurait déclaré le 29 novembre, que le gouvernement avait proposé à Mikheïl Saakashvili de «faire venir n’importe quel médecin de n’importe quelle clinique étrangère» pour son traitement en Géorgie.

28/11/2022 : Le gouvernement géorgien annonce avoir décidé de transmettre le projet de loi sur la désoligarchisation à la Commission de Venise.

Lors d’un briefing le 28 novembre, le président de la faction parlementaire et secrétaire exécutif du parti «Rêve géorgien» a déclaré que le parti avait décidé de suivre les recommandations de l’UE et de transmettre le projet de loi sur la désoligarchisation à la Commission de Venise pour avis. Il a aussi annoncé qu’en conséquence le Parlement suspendrait le vote du projet de loi en 3ème audition dans l’attente de l’avis de cette Commission, décision saluée par la délégation de l’UE en Géorgie via facebook.

28-29/11/2022 : Échange de déclarations arméno-azerbaïdjanaises concernant l’annulation de la rencontre du 7 décembre à Bruxelles sur fond d’accusations réciproques et quotidiennes de rupture de cessez-le-feu.

Lors d’une interview accordée au média Armenpress le 28 novembre, le ministre des Affaires étrangères arménien, Ararat Mirzoyan, a commenté la décision de l’Azerbaïdjan d’annuler la rencontre prévue à Bruxelles le 7 décembre ainsi : «Nous continuons d’adhérer à cet accord [trouvé à Prague] et exprimons à nouveau notre volonté d’organiser une réunion du Premier ministre arménien, du président azerbaïdjanais, du président français et du président du Conseil européen dans un délai acceptable. Nous pensons que la réunion tenue à Prague dans ce format a été assez efficace» et il a répondu à la demande de la partie azerbaïdjanaise de «mener le processus de délimitation des frontières sur la base de cartes historiques» en ces termes : «De telles déclarations violent l’engagement pris à Prague et à Sotchi de procéder à la délimitation entre les deux pays sur la base de la Charte des Nations Unies. et la Déclaration d’Alma-Ata. En vertu de cet engagement, la délimitation doit être effectuée sur la base des actes juridiques qui existaient au moment de l’effondrement de l’URSS en 1991». Il a également ajouté : «En mentionnant à plusieurs reprises dans ses discours que l’Arménie a reconnu la l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan, le président azerbaïdjanais ne déclare jamais que l’Azerbaïdjan a également reconnu l’intégrité territoriale de l’Arménie. […] Le président azerbaïdjanais […] déclare que si l’Arménie ne signe pas le traité de paix, il n’y aura pas de paix. Cela signifie qu’à ce stade, la responsabilité de toute escalade possible incombe au président azerbaïdjanais».

Concernant les problématiques humanitaires telles que les champs de mines arméniennes en territoire azerbaïdjanais, il a déclaré : «La République d’Arménie a unilatéralement remis à l’Azerbaïdjan toutes les cartes de champs de mines disponibles, malgré l’absence de d’un tel engagement tant dans le cadre des accords trilatéraux que du droit international. En outre, nous nous sommes déclarés prêts à soutenir le déchiffrement des cartes transférées en coopération avec des partenaires internationaux. Dans le même temps, il convient de souligner que des mines ont été posées dans le Haut-Karabakh et les régions voisines pendant la première guerre du Karabakh, et cela a été principalement effectué par l’Azerbaïdjan, qui contrôlait ces zones pendant la première guerre. […] Nous ne nions pas que les forces armées arméniennes effectuent des travaux de pose de mines sur le territoire souverain de l’Arménie et cela est dû au risque constamment élevé de nouvelles agressions militaires par l’Azerbaïdjan. […] Quant aux accusations venant d’Azerbaïdjan selon lesquelles des unités des Forces armées arméniennes continuent d’être déployées dans le Haut-Karabakh, elles ne correspondent en aucune façon à la réalité».

En réponse, le ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais a publié un commentaire par le biais de son service de presse et par la voix de son nouveau porte-parole Aykhan Hajizada dès le lendemain qualifiant les propos tenus plus haut de «tentative totalement infondée et inacceptable […] d’induire en erreur et de déformer le l’essence des négociations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie» en rappelant « la prochaine réunion trilatérale au même format entre les dirigeants a été convenu non pas à Prague, mais à Bruxelles le 31 août. Nonobstant l’accord de Bruxelles sur la prochaine réunion, le consentement de bonne foi de l’Azerbaïdjan à la réunion de Prague et à la participation du président français aux côtés du président de le Conseil européen Charles Michel a malheureusement été détourné par la suite. En fait, cela a démontré que la partie française n’est pas un médiateur impartial et équitable. Contrairement à l’Arménie, l’Azerbaïdjan n’a pas renoncé aux négociations entre les dirigeants et s’est engagé à poursuivre les négociations conformément à l’accord de Bruxelles».

Il a également fait part de la position azerbaïdjanaise au sujet de la délimitation des frontières : «En général, la référence à la Charte des Nations Unies et à la Déclaration d’Alma-Ata a été faite dans le contexte des principes mentionnés, et il est bien connu de la partie arménienne qu’il n’y a pas de dispositions dans ces réunions concernant les cartes qui pourraient servir de base pour le processus de délimitation. Le processus de délimitation devrait être effectué sur la base de l’analyse de tous les documents juridiquement significatifs». Selon lui, «L’affirmation selon laquelle l’Azerbaïdjan aurait occupé les territoires de l’Arménie, à la suite d’affrontements qui ont eu lieu en septembre de cette année après les provocations arméniennes contre les positions militaires de l’Azerbaïdjan et le placement de mines terrestres sur la frontière non délimitée, est sans fondement [et] Ce n’est un secret pour personne qu’en dépit de l’occupation des territoires de l’Azerbaïdjan pendant 30 ans et de toutes les opportunités qu’a eu l’Azerbaïdjan lors des opérations militaires, l’Azerbaïdjan n’a pas attaqué le territoire de l’Arménie».

Il a également tenu à apporter les précisions suivantes concernant les cartes des mines : «il convient de noter qu’il est bien connu que l’exactitude des cartes des mines terrestres, dont l’existence a été complètement niée par l’Arménie dans les 8 premiers mois après la signature de la déclaration trilatérale du 10 novembre 2020, mais qui a ensuite été soumise à la suite de pressions internationales, n’est que de 25 %. Dans le même temps, il est également bien connu que plus de 55 % des récentes explosions de mines terrestres ont eu lieu dans des zones en dehors des cartes fournies par l’Arménie, et 268 personnes ont été victimes de mines terrestres après la guerre. L’attitude de l’Arménie, qui a occupé les territoires de l’Azerbaïdjan pendant 30 ans et posé des mines terrestres sur toute la ligne de contact passée, déformant les faits et affirmant que l’Azerbaïdjan est la cause de la menace des mines terrestres, est au niveau ultime de l’hypocrisie».

Les accusations réciproques de rupture du cessez-le-feu se sont à nouveau multipliées cette semaine. Le ministère de la Défense arménien a dénoncé les 25 et 26, 27, 29, 30 novembre des tirs azerbaïdjanais «en direction des positions arméniennes situées dans la partie orientale de la frontière arméno-azerbaïdjanaise». Le 26 novembres, des dénonciations concernaient également des tirs azerbaïdjanais «en direction des positions arméniennes situées dans la partie sud-est de la frontière arméno-azerbaïdjanaise». Le même ministère a systématiquement démenti toutes les accusations du ministère de la Défense azerbaïdjanais concernant des tirs les 26 novembre « en direction de la colonie Astaf dans la région de Dashkasan» ainsi que par «des membres d’un détachement armé arménien illégal […] dans les directions d’Aghdam et de Khojavend » ; le 27 novembre «dans les directions de la colonie de Yellija dans la région de Kelbajar, de la colonie d’Astaf dans la région de Dashkasan et de la colonie d’Aghdam de la région de Tovouz» ainsi qu’en «direction de la colonie de Yellija dans la région de Kelbajar» ainsi que par « des membres d’un détahcement arménien illégal […] dans les directions des régions de Choucha, Khojavend, Khojaly et Aghdam» ainsi que «dans les directions des régions d’Aghdam, Khojavend et Terter» puis «en direction des régions de Khojavend, Fizouli, Terter et Aghdam» ; le 28 novembre par un «détachement arménien illégal […] en direction des régions de Fizouli, Terter, Khojavend, Choucha et Khojaly» ; le 29 novembre «dans les directions de la colonie de Yellija dans la région de Kelbajar, de la colonie de Hajilar dans la région de Latchin et de Garagol» ainsi que des tirs d’un «détachement armé arménien illégal […] en direction de la région d’Aghdam» ;

et le 30 novembre «en direction de la colonie de Bezirkhana dans la région de Kelbajar» et «dans les directions des régions de Choucha et d’Aghdam».

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a également exprimé ses regrets les 26, 27, 28, 29, 30 novembre et 1er décembre concernant «l‘attitude dédaigneuse du contingent de maintien de la paix de la Fédération de Russie face à [ses] appels» en réitérant que «la mention des noms des colonies sur le territoire de la République d’Azerbaïdjan par des toponymes arméniens fictifs, y compris l’utilisation de l’expression «territoire du Haut-Karabakh» [était] INADMISSIBLE».

29/11/2022 : Rencontre entre le «président d’Ossétie du sud» et le «chef de la République de Crimée» et visite auprès des combattants volontaires.

Le «président d’Ossétie du sud», Alan Gagloev, a rencontré le «chef de la République de Crimée», Sergeï Aksenov, le 29 novembre à Simferopol avec lequel il s’est entretenu de «questions d’actualité de la coopération bilatérale» et auquel il a décerné l’Ordre de l’Amitié. Ce dernier, selon le communiqué de presse du site de la «présidence sud-ossète», a regretté que «dans le cadre de l’accord précédemment signé entre les républiques, il n’ait pas été possible de mettre en œuvre les plans décrits dans le cadre de la pandémie» tout en se déclarant «heureux» de voir son «homologue». Le dirigeant sud-ossète a quant à lui déclaré : «L’Ossétie du Sud est toujours prête à se tenir à vos côtés. Des soldats d’Ossétie du Sud et du Nord participent à une opération militaire spéciale. Ils protègent nos valeurs communes, notre histoire, notre patrie commune – la Fédération de Russie». Selon l’agence de presse d’ «Etat» sud-ossète RES [qui a fêté ses 27 ans le 2 décembre], le dirigeant sud-ossète a aussi visité la ville de Melitopol où il a rencontré «des militaires de la 4ème base militaire et des volontaires d’Ossétie du Sud» à qui il a remis du matériel : «quadrocoptères, […] imageurs thermiques, […] talkies-walkies […] matériel militaire d’hiver, […] médicaments d’urgence, […] générateurs, ainsi que […] nourriture». Le même méda a informé que le dirigeant de Crimée s’était dit prêt à «recevoir des représentants du gouvernement et des entreprises d’Ossétie du Sud sur la péninsule et à discuter des domaines de coopération».

29/11/2022 : Lettre de la commissaire aux droits de l’homme d’Abkhazie au «président de l’Assemblée du peuple».

La commissaire aux droits de l’homme d’Abkhazie, Asida Shakryl, a envoyé une lettre au «président de l’Assemblée du peuple» abkhaze, Lasha Ashuba, dans laquelle elle insiste sur «la nécessité pour elle de faire un rapport lors d’une session du Parlement sur les violations des normes de la Constitution de l’Abkhazie garantissant les droits de l’homme et les libertés, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République d’Abkhazie» dans un contexte où doit intervenir une discussion sur «la question de la ratification de l’accord entre le gouvernement de la République d’Abkhazie et le gouvernement de la Fédération de Russie sur le transfert à la Fédération de Russie de la propriété d’une installation située sur le territoire de la République d’Abkhazie et la procédure pour son utilisation», à savoir la datcha de Pitsunda.

30/11/2022 : L’Assemblée Nationale française adopte la résolution n°37 invitant le gouvernement à accentuer le soutien de la France à l’Arménie en ce qui concerne ses capacités de défense et à envisager des «sanctions économiques personnelles».

Le 30 novembre, l’Assemblée nationale française a adopté à l’unanimité (par 256 voix pour et 0 contre) la résolution n°37 «visant à exiger la fin de l’agression de l’Azerbaïdjan à l’encontre
de l’Arménie et à établir une paix durable dans le Caucase du Sud». Celle-ci condamne «avec la plus grande fermeté, l’agression militaire de l’Azerbaïdjan des 13 et 14 septembre à l’encontre des régions sud et sud-est du territoire de la République d’Arménie, en violation de sa souveraineté» et appelle à «la fin de l’occupation militaire par l’Azerbaïdjan du territoire souverain de la République d’Arménie» en demandant «le respect strict des termes des déclarations trilatérales du 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021».

Elle invite surtout «le Gouvernement à œuvrer au sein l’Organisation des Nations unies en vue du déploiement d’une force d’interposition internationale capable d’assurer la fin des hostilités dans le Caucase du Sud et la sécurité des populations civiles» et souligne «l’importance du rôle du Conseil de sécurité pour endosser un accord des parties concernées sur le déploiement d’une telle force». En outre, elle demande «au Gouvernement de se mobiliser afin qu’une enquête internationale et indépendante puisse être conduite concernant les exactions dont se seraient rendues coupables les forces armées azerbaïdjanaises à l’encontre des soldats et civils arméniens» et invite «dans ce but, la République d’Arménie à adhérer à la Cour pénale internationale afin de lutter contre l’impunité».

Au delà, elle invite le gouvernement à «considérer l’imposition de sanctions économiques personnelles, si les attaques et l’occupation du territoire souverain de la République d’Arménie devaient se poursuivre» ainsi que «les parties prenantes, le groupe de Minsk, l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit ainsi que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture à tout mettre en œuvre pour préserver, de façon durable, le patrimoine culturel et religieux arménien dans les zones sous contrôle azerbaïdjanais du territoire arménien et du Haut-Karabakh» De plus, elle invite le gouvernement à «se mobiliser diplomatiquement afin qu’une solution pérenne puisse être mise en œuvre concernant la sécurité des populations arméniennes du Haut-Karabakh».

Enfin, elle «invite le Gouvernement à accentuer le soutien de la France envers la République d’Arménie, notamment en ce qui concerne l’aide humanitaire, et à étudier le renforcement de ses capacités de défense».

Le lendemain 1er décembre, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a publié des commentaires en réponse à cette résolution la qualifiant d’«autre provocation de la France» visant à «saper» le processus de normalisation des relations entre les deux pays, et démontrant «une fois de plus clairement la position politique partiale de la France». Il a ainsi déclaré : «Pendant près de 25 ans, la France, invoquant comme excuse son rôle de médiatrice, n’a fourni aucune évaluation de la politique d’agression et d’occupation de l’Arménie, et n’a donc pas tenté de résoudre le conflit. Mener une campagne ouverte de diffamation et porter des accusations contre l’Azerbaïdjan, après que notre pays a mis fin à l’occupation et résolu le conflit par lui-même, est une manifestation de l’intention biaisée de la France».

Le président de l’Assemblée nationale arménienne, Alen Simonian, a pour sa part salué la résolution via Twitter en ces termes : «Nous saluons le leadership de la France dans son soutien à l’Arménie contre la politique et le comportement agressif de l’Azerbaïdjan, et remercions l’Assemblée nationale de la République française d’avoir adopté à l’unanimité la résolution appropriée. Vive la France !».

1-2/12/2022 : Visite du président de la Douma russe en Abkhazie.

Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, est arrivé en Abkhazie le 1er décembre, accueilli par le «président de l’Assemblée du peuple d’Abkhazie» Lasha Ashuba, à Sokhoumi, où il a également rencontré le «président» Aslan Bzhania et des «députés» abkhazes, après avoir déposé des fleurs au «mémorial du peuple abkhaze mort pendant la guerre patriotique». Selon le communiqué de la Douma, il a déclaré : «Les relations entre nos pays se développent, et c’est vraiment quelque chose de facile pour nous, car nous avons une histoire commune, des religions, une culture, des traditions communes, et nous nous comprenons». Les discussions ont porté d’après ses dires sur «la sécurité commune, l’harmonisation de la législation dans les domaines des affaires sociales, les douanes, [et] la politique fiscale». Un accord sur la coopération entre la Douma d’État russe et l’Assemblée populaire de la «République d’Abkhazie» a été signé le même jour, Viatcheslav Volodine expliquant qu’« une commission de haut niveau [avait] été créée afin que les questions liées à la coopération interparlementaire, les questions liées à l’harmonisation des législations de nos pays [puissent] être discutés ensemble». Le dirigeant abkhaze a remercié, d’après le communiqué de la «présidence abkhaze», les dirigeants russes grâce auxquels les «problèmes d’alimentation électrique» de ces dernières semaines auraient été résolus.

1/12/2022 : 29ème conseil ministériel de l’OSCE à Lodz : L’Arménie et la Hongrie annoncent le rétablissement de relations diplomatiques complètes.

En marge du 29ème conseil ministériel de l’OSCE à Lodz, en Pologne, le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a rencontré son homologue hongrois, Péter Szijjártó, avant de diffuser une déclaration conjointe dans laquelle on peut lire : «les deux parties ont convenu qu’il existe des liens historiques et culturels profonds, ainsi qu’un héritage chrétien partagé entre les nations arménienne et hongroise et ont souligné l’importance d’améliorer les relations. entre la République d’Arménie et la Hongrie. Ils ont également souligné le rôle de la communauté arménienne en Hongrie, en tant que minorité nationale officiellement reconnue, qui est l’un des ponts entre les deux nations. Les ministres ont procédé à un échange de vues sur l’état actuel des relations entre l’Arménie et la Hongrie. Ils ont convenu de rétablir des relations diplomatiques complètes, exprimant leur intention d’ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations fondées sur la confiance mutuelle et le respect du droit international. Dans le cadre du suivi de la réunion, les deux gouvernements nommeront des ambassadeurs non-résidents pour explorer les possibilités de développement de leurs relations – en particulier dans les domaines du commerce, de la culture, de l’éducation et du tourisme. Les démarches diplomatiques et administratives nécessaires débuteront dans les prochains jours». Le MAE hongrois a déclaré via Facebook «Ceci est correct dans le cas de deux pays chrétiens».

Pour rappel, ces relations avaient été rompues en 2012 suite à l’extradition par la Hongrie d’un lieutenant azerbaïdjanais, Ramil Safarov, reconnu coupable du meurtre à coup de hache d’un officier de l’armée arménienne en 2004, à l’occasion d’un programme conjoint de formation de l’OTAN à Budapest. Cette extradition avait permis au meurtrier d’être gracié par le président azerbaïdjanais.

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