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VEILLE SUD-CAUCASE – du 25 juin au 1er juillet 2022

27/06/2022 : Déclaration des autorités abkhazes concernant la suspension des Discussions Internationales de Genève.

A l’occasion d’un un débat public sur le thème « La sécurité de l’Abkhazie dans le contexte des événements en Géorgie et en Ukraine », le « vice-ministre des Affaires étrangères » abkhaze, Irakli Tuzhba a informé que les Discussions Internationales de Genève avaient été « suspendues à ce stade à l’initiative des coprésidents » de l’ONU, de l’UE et de l’OSCE, et que lors de leur visite en Abkhazie fin mai «  [ils n’avaient] pas réussi à obtenir une réponse directe, mais [qu’] on pouvait lire entre les lignes que tout le monde a agi avec un œil sur la situation en Ukraine ». Il a ainsi déclaré : « Tous les formats internationaux de négociations avec la participation de la Russie et des pays occidentaux sont maintenant interrompus. Il s’avère que seules les discussions de Genève subsistent pour le moment. Notre position est d’essayer de maintenir ce format en vie, même s’il faut attendre un certain temps, mais il est nécessaire de maintenir la communication avec l’adversaire afin d’éviter une escalade supplémentaire de la tension dans la région ». Il s’est également positionné vis à vis de la proposition de Sergueï Lavrov, le MAE russe, en date du 20 juin, de déplacer les discussions vers un « lieu plus neutre acceptable par tous les participants» que la Suisse en avançant : « Nous sommes prêts à envisager cette possibilité. Pour nous, ce n’est pas le lieu qui compte, mais la présence du format lui-même, où des problèmes importants peuvent être résolus » avant de rappeler « nous sommes formellement en guerre avec la Géorgie, il n’y a pas de traité militaire entre nous. Nous surveillons de près la militarisation intensive de la Géorgie. […] Il y a environ 15 entreprises militaires en Géorgie qui, avec Israël, la Turquie et un certain nombre de pays européens, y ont établi la production d’armes légères, de drones de combat et d’autres équipements militaires. Ainsi, la Géorgie est devenue le pays le plus avancé du Caucase du Sud du point de vue militaro-industriel. Nous pensons que tous ces efforts visent à résoudre leurs revendications territoriales par la force ».

27-28/06/2022 : Déclaration arménienne et azerbaïdjanaise sur le processus de résolution de conflit du Karabakh

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, s’est livré à des déclarations le 27 juin au cours d’une conférence en ligne répondant aux questions des ONG et des médias, accusant la partie azerbaïdjanaise d’essayer de « légitimer une autre guerre » et en expliquant que « l’Azerbaïdjan  [essayait] de résoudre le problème d’une manière qui laisserait l’Arménie dans le blocus » et que Bakou essayait de politiser une question technique sur la question de l’aménagement des voies de transport tout en rappelant : « Personne ne peut être plus intéressé par la question du [déblocage] des itinéraires que nous․ Parce que nous sommes confrontés à la tâche d’envoyer autant de transit international que possible le long de ces routes, ce qui apportera des revenus à l’Arménie ». Il a abordé la question de l’abandon à venir de Latchin/Berdzor après l’achèvement de la construction d’une route alternative « plus fiable » au corridor de Lachin, qui relie l’Arménie au Karabakh, faisant échos aux propos du « président du Haut-Karabakh », Arayik Haroutiounian, le 30 juin, devant le Parlement. Il a également fait allusion à des déclarations venant de Turquie ayant un impact négatif sur les négociations comme celle utilisant l’expression de « corridor du Zanguezour » de même qu’il a critiqué la partie azerbaïdjanaise pour avoir annulé une réunion du secrétaire du Conseil de sécurité de l’Arménie, Armen Grigorian, et de l’assistant du président de l’Azerbaïdjan, Hikmet Hadjiyev, prévue le jour même.

En réponse, le ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais a déclaré le lendemain, que ces propos mettaient en doute « la volonté de ce pays d’établir une paix durable dans la région ». En rappelant que « l’Azerbaïdjan [avait] été un partisan et un initiateur de la normalisation des relations entre les deux pays depuis la libération de ses territoires, malgré la politique agressive de l’Arménie et l’approche « tout détruire » utilisée par l’Arménie depuis des décennies » et que « c’est le président azerbaïdjanais qui [avait] proposé de signer un accord de paix sur la base du strict respect des principes du droit international au stade post-conflit. [Et que] la partie azerbaïdjanaise [avait] même présenté à l’autre partie les principes de base sur lesquels l’accord devrait être basé », le ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais a avancé que : « pendant de nombreuses années, c’est la partie azerbaïdjanaise qui [avait] déclaré que l’établissement de relations normales dans la région et l’ouverture de toutes les communications seraient bénéfiques pour l’Arménie » en ajoutant : « le fait que la partie arménienne s’en soit finalement rendu compte et la déclaration du Premier ministre selon laquelle “l’ouverture des communications est bénéfique pour l’Arménie” attirent l’attention en tant que nouvelle approche du leadership arménien. Il semble qu’il faille un certain temps à l’Arménie pour accepter la vérité. Nous espérons qu’il ne faudra pas beaucoup de temps à l’Arménie pour se rendre compte de l’efficacité du corridor Zanguezour, qui est déjà devenu une réalité ». Il a dénoncé par ailleurs la « violation flagrante » des déclarations trilatérales par l’Arménie en avançant qu’elle : « envoie des groupes de sabotage sur les territoires de l’Azerbaïdjan, ne retire pas les groupes armés illégaux des territoires de l’Azerbaïdjan et retarde l’ouverture des communications pendant une longue période ». Enfin, concernant l’annulation de la réunion prévue, il a répondu : « Si nous commençons à énumérer les réunions qui ont été proposées jusqu’à présent avec la participation de médiateurs internationaux dans la phase post-conflit et qui ont été violées par l’Arménie sous divers prétextes, ainsi que reportées par des provocations 1-2 heures avant, alors la liste sera très longue. Si l’Arménie veut vraiment la paix, elle doit montrer sa volonté politique et prendre des mesures concrètes vers la paix, plutôt que de passer du temps à relancer un format dont l’efficacité a toujours été faible et dont les membres reconnaissent maintenant ouvertement son impossibilité ».

28-30/06/2022 : Participation du Premier ministre géorgien au Sommet de l’OTAN à Madrid.

Irakli Garibashvili, le Premier ministre géorgien, s’est rendu à Madrid entre le 28 et le 30 juin, en compagnie du MAE Ilia Darchiashvili et du ministre de la Défense Juansher Burchuladze, pour assister au sommet de l’OTAN qui a abordé la guerre en Ukraine, les défis posés par la montée en puissance de la Chine, et la définition de l’orientation stratégique de l’organisation pour la prochaine décennie. Il a ainsi rencontré le 29 juin, le président du Conseil européen, Charles Michel, le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre britannique Boris Johnson, la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, ainsi qu’une délégation de sénateurs et membres du Congrès états-unien. Boris Johnson a annoncé le 29 juin une aide à la Géorgie de 5 millions de livres (6 millions de dollars) pour la lutte contre les cybermenaces russes.

Dans le même temps, une délégation de la Commission de défense et de sécurité de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP-OTAN) dirigée par Ethan Corbin s’est rendue à Tbilissi pour discuter de l’intégration de la Géorgie à l’organisation. Ses membres ont rencontré le président du Parlement, Shalva Papuashvili, le président de la commission parlementaire de défense et de sécurité de Géorgie, Irakli Beraia, et le  directeur du département d’analyse de l’information du Service de Sécurité de Géorgie, Giorgi Sabedashvili.

Le document de stratégie 2022 de l’OTAN, dont son secrétaire général Jens Stoltenberg a dit qu’il était le «modèle de l’Alliance dans un monde plus dangereux et plus compétitif ,   s’est engagé à poursuivre le développement de son partenariat avec la Géorgie et a réaffirmé sa décision du Sommet de Bucarest de 2008 selon laquelle le pays deviendrait éventuellement membre de l’Alliance et déclare : « Nous continuerons à développer nos partenariats avec la Bosnie-Herzégovine, la Géorgie et l’Ukraine pour faire avancer notre intérêt commun dans la paix, la stabilité et la sécurité euro-atlantiques » tout en soulignant : « la sécurité des pays qui aspirent à devenir membres de l’Alliance est étroitement liée à la nôtre. Nous soutenons fermement leur indépendance, leur souveraineté et leur intégrité territoriale ». Ce document pointe la Russie comme « menace la plus importante  et la plus directe pour la sécurité des Alliés ainsi que pour la paix et la stabilité dans la zone euro-atlantique » tout en notant que « les Balkans occidentaux et la région de la mer Noire revêtent une importance stratégique pour l’Alliance » et en annonçant une intensification des efforts pour «  renforcer leurs capacités à faire face aux menaces et aux défis distincts auxquels ils sont confrontés ».

Le 30 juin, le ministère des Affaires étrangères géorgien a salué les décisions de l’OTAN en déclarant se féliciter de « l’adoption  d’un « document de mesures adaptées à la Géorgie » ». Selon lui : « Le nouvel outil susmentionné, associé au paquet essentiel OTAN-Géorgie, créera encore plus d’opportunités pour rapprocher le secteur de la défense et de la sécurité de la Géorgie des normes de l’OTAN et pour renforcer ses capacités de défense » et il qualifie d’ « encourageant » la poursuite de la politique de la « porte ouverte » et considère que le nouveau concept stratégique de l’OTAN « reflète adéquatement l’évolution de l’environnement géopolitique et la réponse à long terme de l’Alliance aux menaces apparues ». De même, il adresse ses félicitations concernant l’invitation de la Suède et de la Finlande en considérant que « leur adhésion élargira encore l’espace de sécurité en Europe et renforcera l’alliance ».

L’ambassadrice états-unienne en Géorgie, Kelly Degnan, a répondu le 30 juin, pour la deuxième fois, ce mois-ci, aux allégations selon lesquelles les États-Unis entraîneraient la Géorgie dans la guerre de la Russie contre l’Ukraine en qualifiant ces arguments comme étant « tout droit sorti d’un livre de désinformation du FSB ».

29/06/2022 : Le président azerbaïdjanais au 6ème Sommet de la Caspienne à Achgabat.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a assisté le 29 juin au 6ème sommet de la Caspienne à Achgabat au Turkménistan pour lequel l’assistant principal du président russe, Iouri Ouchakov, avait annoncé le 27 juin que la Russie espérait que « les pourparlers d’Achgabat [conduiraient] au fait que la nature stratégique de la coopération multilatérale dans la mer Caspienne [serait] confirmée, et surtout, l’engagement envers les principes d’interaction, qui ont été inscrits dans la Convention sur le statut juridique de la mer Caspienne, [seraient] également confirmées » tout en insistant sur « la compétence exclusive des pays côtiers pour résoudre tous les problèmes liés à la vie en mer Caspienne, et surtout, la non-présence de forces armées extra-régionales en mer Caspienne» considérant que la Convention ratifiée par tous les pays sauf l’Iran « entre en vigueur dès que possible » et se disant prêt à accueillir un Forum économique de la Caspienne en octobre 2022. Ilham Aliev a ainsi rencontré le président russe, Vladimir Poutine, le président iranien, Ebrahim Raïssi, et le président turkmène, Serdar Berdymoukhamedov.

A cette occasion, Ilham Aliev, a déclaré : « L’Azerbaïdjan attache une grande importance à l’interaction entre nos pays de la mer Caspienne. La Convention sur le statut juridique de la mer Caspienne signée à Aktau en 2018 revêt une importance historique. Le document couronne de nombreuses années de travail et détermine le statut juridique de la mer Caspienne. Son entrée en vigueur rapide créera une base juridique solide pour l’adoption de mesures encore plus efficaces visant à renforcer l’interaction et la coopération globales entre nos États. Le cadre juridique de la coopération entre les États riverains de la Caspienne est en train d’être renforcé. […] Des accords juridiquement contraignants sur la délimitation du fond de la mer Caspienne ont également été conclus dans des formats bilatéraux et trilatéraux. […] L’Azerbaïdjan est aujourd’hui l’un des principaux centres de transport et de logistique de l’Eurasie. Notre pays joue un rôle important dans le développement des corridors de transport internationaux Est-Ouest et Nord-Sud. Nous nous efforçons d’utiliser efficacement la route de transport internationale transcaspienne.  […] Nous observons une augmentation annuelle du transport de marchandises à travers le territoire de l’Azerbaïdjan le long des routes Est-Ouest et Nord-Sud. Les volumes de marchandises en transit transitant par le nouveau port maritime de commerce international d’Alat sont en augmentation. La construction et la mise en service de ce port sont devenues une autre contribution importante de l’Azerbaïdjan au développement des infrastructures de transport et de logistique dans la mer Caspienne. Cette année, l’Azerbaïdjan prévoit également de tenir la 8e réunion du Conseil de coordination du corridor de transport international Nord-Sud. Après la victoire dans la guerre patriotique et la résolution du conflit avec l’Arménie, l’Azerbaïdjan a commencé à effectuer des travaux à grande échelle sur la reconstruction et la restauration du Karabakh et du Zangazur oriental, y compris le développement des liaisons de transport internationales. Le corridor Zangazur est déjà en train de devenir une réalité. […] La sixième conférence des parties à la convention-cadre pour la protection du milieu marin de la mer Caspienne se tiendra à Bakou à la fin de cette année. Aujourd’hui, lors d’une réunion en format restreint, mes collègues et moi avons échangé sur une question particulièrement préoccupante, à savoir la mer Caspienne qui devient peu profonde. Nous observons cela depuis de nombreuses années et, malheureusement, la dynamique du processus est alarmante ».

01/07/2022 : Démission de l’ambassadrice géorgienne en France

L’ambassadrice de Géorgie en France, Tea Katukia, de nationalité franco-géorgienne et ancienne rédactrice en chef du magazine Diplomatie, nommée en 2019, sur recommandation de la présidente Salomé Zurabishvili, a démissionné de ses fonctions le 1er juillet en invoquant « des pressions constantes » de son ministère, dans un contexte de tensions croissante entre la présidente et le gouvernement géorgien. Elle a spécifié avoir été témoin dès le premier jour « d’un certain nombre de violations graves et de dysfonctionnements structurels à l’ambassade qui nuisent considérablement aux intérêts et à l’image de la Géorgie en France » en se plaignant « d’abus, de calomnies, de pressions, de harcèlement et de menaces constants, qui trouvent leur origine dans les pratiques claniques et clientélistes profondément enracinées dans le système qui contredisent les valeurs et les aspirations [qu’elle a] envers la Géorgie ». Elle a ainsi souligné « aujourd’hui, l’avenir européen de notre nation et son développement démocratique dépendent uniquement du choix politique du gouvernement géorgien […] Dans ce contexte crucial, d’importants problèmes d’effectifs et de structure, dont j’ai moi-même été témoin et auxquels le service diplomatique géorgien est confronté, empêchent le pays de mener une politique étrangère efficace en réponse aux défis auxquels nous sommes confrontés ».

Le ministère des Affaires étrangères a qualifié de « calomnieuses » les accusations portées contre lui tout en indiquant : « L’ambassadrice a démissionné après [notre] consultation préliminaire avec elle, au cours de laquelle il a été expliqué à Mme Tea Katukia que l’agence n’était pas satisfaite de sa performance pendant son mandat d’ambassadrice en France […] Malheureusement, elle n’a pas assuré le bon exercice des droits et devoirs qui lui étaient assignés et la protection des intérêts géorgiens dans ce pays européen le plus important » en expliquant que l’étape à laquelle se situait la Géorgie « [nécessitait] la nomination d’un diplomate hautement qualifié et expérimenté à ce poste de direction au sein de l’ambassade ».

01/07/2022 : Commission économique russo-abkhaze à Sokhoumi.

Suite à la rencontre entre le vice-ministre russe du Développement économique Dmitri Volvach, et le « Premier ministre » abkhaze, Alexandre Ankvab, le 29 juin, une commission économique russo-abkhaze s’est tenue le 1er juillet à Sokhoumi afin de conclure un accord sur le plan 2022-2025 pour le développement économique de l’Abkhazie. Les discussions ont notamment portées sur la limitation de la hausse du prix des produits pétroliers et aux investissement russes dans les infrastructures touristiques et en particulier la reprise du trafic vers l’aéroport de Sokhoumi. Par ailleurs, le 30 juin, un accord a été signé prorogeant l’accord russo-abkhaze sur le cofinancement des salaires des fonctionnaires jusqu’en 2025.

Le 24 juin, la « Commission de l’Assemblée populaire sur la politique économique, les réformes et les technologies de l’information », avait, suite à plusieurs semaines de manifestations contre la hausse du prix du pétrole, pris une résolution « sur les mesures visant à assurer une politique efficace de l’État dans le domaine de la réglementation des prix des produits pétroliers » recommandant au « Cabinet des ministres de la République d’Abkhazie » de « prendre des mesures urgentes » en la matière, d’ « annuler le décret n° 18 du Conseil des ministres du 1er mars 2022 « portant approbation de la procédure d’application des prix de gros et de détail pour certains types de produits pétroliers», d’établir des « marges commerciales maximales en raison de l’inefficacité de la méthode de régulation » et de « rédiger un nouveau décret tenant compte de tous les commentaires du Comité et de le soumettre à l’Assemblée populaire dans un délai de deux semaines ».

01/07/2022 : la Cour pénale internationale ordonne l’arrestation de 3 responsables sud-ossètes.

Suite au dépôt du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale contre 3 responsables sud-ossètes le 10 mars dernier pour leur responsabilité pénale dans des crimes de guerre commis entre le 7 et le 28 août 2008, celle-ci a placé le 1er juillet ces 3 personnes qui sont aussi citoyens russes sur la liste des personnes recherchées.

01/07/2022 : 4ème rencontre des représentants spéciaux de l’Arménie et de la Turquie à Vienne.

Le 1er juillet, a eu lieu la 4ème réunion entre les représentants de l’Arménie et de la Turquie, Ruben Rubinian et Serdar Kilic, au cours de laquelle les parties ont évoqué la possibilité  de franchissement de la frontière terrestre arméno-turque dès que possible ainsi que la reprise du fret aérien direct entre les deux pays. Les parties ont également confirmé à nouveau leur volonté de poursuivre le processus sans conditions préalables.

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