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VEILLE SUD-CAUCASE – du 23 avril au 29 avril 2022

24/04/2022 : Commémoration du 107ème anniversaire du génocide arménien.

La commémoration du 107ème anniversaire du génocide arménien a eu lieu le 24 avril et a donné lieu à une déclaration du « ministère des Affaires étrangères d’Artsakh » qualifiant les massacres d’Arméniens dans l’Empire ottoman en 1915 de « premier  génocide au niveau de l’État dans l’histoire de l’humanité » et dénonçant le fait qu’ « après 107 ans à nier constamment le génocide arménien et à essayer de neutraliser toute tentative de la communauté internationale de le reconnaître, la Turquie et l’Azerbaïdjan n’ont pas arrêté leur politique criminelle envers les Arméniens ».

Le même jour, Joe Biden a comme l’année passée utilisé le terme de « génocide » dans un communiqué écrit à cette occasion et dans lequel il a déclaré : «Aujourd’hui, nous nous souvenons du million et demi d’Arméniens qui ont été déportés, massacrés, ou qui ont marché vers leur mort dans une campagne d’extermination, et nous portons le deuil de la perte tragique de tant de vies. […] Le 24 avril 1915, les autorités ottomanes ont arrêté des intellectuels et des leaders arméniens à Constantinople. Ainsi débuta le génocide arménien – l’une des pires atrocités de masse du 20e siècle ».

Le lendemain, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a effectué des commentaires sur la déclaration du président américain en déclarant : « Il est regrettable que la déclaration du président américain Joe Biden le jour du Souvenir arménien ait une fois de plus déformé les faits historiques sur les événements de 1915. Les tentatives de déformer les événements qui se sont produits il y a un siècle et de politiser le soi-disant « génocide arménien » sont inacceptables. La déclaration du président américain n’est pas conforme aux négociations visant à normaliser les relations entre la Turquie et l’Arménie. Les événements de 1915 devraient être étudiés par des historiens et non par des politiciens. Les tentatives de falsification de l’histoire et son utilisation à des fins de pression politique sont inacceptables ».

23-29/04/2022 : Poursuite des manifestations antigouvernementales en Arménie sur fond de négociations concernant un traité de paix arméno-azerbaïdjanais.

Les manifestations antigouvernementales exigeant la démission du Premier ministre Nikol Pachinian entamées la semaine dernière se sont poursuivies toute la semaine particulièrement a partir du 25 avril et le lancement par la formation parlementaire d’opposition « Hayastan » d’une série de « marche de sensibilisation » dans les rues d’Erevan sous le slogan « Lève-toi, Arménie ! », « Lève-toi, Artsakh ! » tandis que l’autre formation d’opposition « J’ai l’honneur » et son dirigeant Arthur Vanetsian poursuivait son sit-in sur la Place de la Liberté commencé le 17 avril. Le 25 avril, un groupe d’opposants s’est également lancé dans une marche vers Erevan depuis la ville d’Ijevan dans la région de Tavoush tandis qu’un autre groupe s’est lancé dans une action similaire le lendemain depuis le village de Tigranashen dans le district d’Ararat. Le 26 avril, les organisateurs de la marche organisée par la Fédération révolutionnaire arménienne “Dashnaktsoutioun” à Erevan revendiquait la mobilisation de 3000 personnes contre 1000 selon la police.

Le 25 avril, Arayik Haroutiounian, le « président de la République d’Artsakh » a réunie une réunion gouvernementale élargie durant laquelle il a souligné qu’aucun document sur le statut de l’Artsakh n’était en cours de discussion, son service de presse précisant : «  il y a un accord clair avec le Premier ministre arménien, selon lequel, en cas de discussion sur le statut futur de l’Artsakh au niveau international, la position de la partie arménienne doit être convenue avec les autorités et le peuple de la RNK ». Le 27 avril, il a également déclaré lors d’une rencontre avec les employés de la commission d’enquête et du bureau du Procureur  : « Les autorités de la république ont choisi l’agenda de la paix. Cependant, comme je l’ai noté dans ma déclaration à la fin de l’année dernière, la pleine reconnaissance du droit des Arméniens d’Artsakh à l’autodétermination n’est soumise à aucune réserve ni concession. Les Arméniens du Karabakh sont les destinataires exclusifs de cette question ».

Le 29 avril, Nikol Pachinian a tenu une réunion avec des membres du “gouvernement d’Artsakh” dirigé par le président Arayik Haroutiounian pendant laquelle il a déclaré que le premier bénéficiaire du règlement du conflit du Haut-Karabakh était « l’Artsakh et le peuple d’Artsakh » . Il a ajouté : « Il est tout simplement illogique qu’un tel contenu soit négocié et mis en œuvre en secret. Il est tout simplement impossible d’imaginer une telle chose […] L’agenda de la paix n’est pas du tout un agenda de défaite, l’agenda de la paix est un agenda pour surmonter les horreurs de la guerre, les difficultés qui ont suivi la guerre, la sécurité du peuple, les droits et l’avenir ».

Alors que le président Ilham Aliev a annoncé le 29 avril une prochaine réunion des représentants arménien et azerbaïdjanais début mai à Bruxelles, cette information a été d’abord démentie par le ministère des Affaires étrangères arménien le même jour avant d’être confirmée pour le 2 mai par le secrétaire du Conseil de sécurité arménien, Armen Grigoryan. Le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan a aussi accepté la proposition russe d’une réunion tripartite le 13 mai à Douchanbé dans le cadre de la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEI, suite à une conversation téléphonique avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, le même jour.

22-29/04/2022 : Multiplication des rencontres internationales du président azerbaïdjanais dans le cadre de la résolution du conflit avec l’Arménie.

Le 22 avril, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a déclaré au 5ème Congrès mondial des Azerbaïdjanais à Choucha que le groupe de Minsk « [avait] été créé non pas pour résoudre le problème, mais pour perpétuer le fait de l’occupation » mais que « l’Union européenne [était] actuellement très active dans le processus de normalisation des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie [et que] L’OSCE [comprenait] parfaitement que le Groupe de Minsk n’existe plus ». Il a également affirmé que l’Arménie avait accepté les « cinq principes » proposés par l’Azerbaïdjan dans le cadre du processus de paix et que les dirigeants arméniens avaient «  officiellement déclaré qu’ils reconnaissaient l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan et n’avaient aucune revendication territoriale sur l’Azerbaïdjan et ne le feraient pas à l’avenir » ce qu’il a qualifié de « moment essentiel pour la période post-conflit ». Il a finalement mis en garde les « forces vengeresses élevant parfois la voix en Arménie » avant de prévenir : « s’ils refusent [la proposition en cinq principes] nous ne reconnaîtrons pas non plus l’intégrité territoriale de l’Arménie et nous le déclarerons officiellement. Compte tenu des conséquences de la deuxième guerre du Karabakh, la partie arménienne devrait comprendre à quoi cela pourrait conduire ».

Le 23 avril, Ilham Aliev s’est entretenu par téléphone avec le président du Conseil européen, Charles Michel, à qui il a annoncé avoir « déterminé la composition de la commission nationale pour la délimitation et la démarcation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise et une délégation chargée de rédiger l’accord de paix entre les deux pays » et que l’Azerbaïdjan était prêt pour des négociations avec l’Arménie dans le format « Bakou-Erevan ». Le même jour, l’Azerbaïdjan dénonçait l’attaque d’un « groupe de sabotage » arménien sur la frontière arméno-azerbaïdjanaise tentant de se rendre dans la direction de Zangilan, le Service national des frontières la présentant comme « une provocation de la partie arménienne contre l’établissement de commissions de délimitation entre les pays et la conduite des travaux correspondants ». Un soldat arménien aurait été fait prisonnier.

Le 25 avril, Ilham Aliev a rencontré le représentant spécial du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie pour la promotion de la normalisation des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, et ancien coprésident du groupe de Minsk, Igor Khokaiev, à qui il a renouvelé les annonces faites à Charles Michel deux jours plus tôt. Le 26 avril, il déplorait lors de sa rencontre à Bakou avec le vice-Premier ministre russe, Alexeï Overchuk, que malgré la construction d’un tronçon de 60km de chemin de fer et un projet de voie routière, « aucune mesure [n’avait] été prise par l’Arménie à cet égard, car elle [n’avait] pas encore déterminé les coordonnées géographiques du tracé de l’autoroute devant traverser son territoire ».

Le 28 avril, il a également rencontré une importante délégation américaine réunie à Bakou, dirigée par la sous-secrétaire adjointe du Bureau des affaires européennes et eurasiennes Erika Olson, et réunissant l’ambassadeur américain en Azerbaïdjan, Earle D. Litzenberger, l’ambassadrice américaine en Géorgie Kelly C. Degnan, l’ambassadrice américaine en Arménie Lynne M. Tracy, l’administrateur adjoint de l’USAID Mark Simakovsky, le coordinateur par intérim pour l’aide américaine à l’Europe et à l’Eurasie Greg Naarden, et le conseiller principal pour les négociations dans le Caucase Andrew Schofer. Selon l’administration présidentielle azerbaïdjanaise, il aurait notamment dénoncé « la dévastation que l’Arménie a déchaînée sur les territoires azerbaïdjanais pendant les près de 30 ans d’occupation, la destruction des traditions matérielles et culturelles, dont plus de 60 mosquées, et leur utilisation comme écuries » ainsi que le minage de nombreux territoires. Il aurait également attiré l’attention sur les « plus de 4 000 Azerbaïdjanais […] disparus depuis la première guerre du Karabakh » et sur « l’importance de fournir des informations sur l’emplacement de ces cimetières par l’Arménie ».

25/04/2022 : Réaction russe à l’annulation du 56ème cycle des Discussions Internationales de Genève.

Les propos du directeur du 4ème département de la CEI du ministère russe des Affaires étrangères, Denis Gonchar, ont été rapportés le 25 avril par RIA Novosti. Ce dernier déclarait que les Discussions Internationales de Genève étaient « en pause » et que « l’initiative en l’occurrence [appartenait] à la « troïka » des coprésidents (ONU, UE et OSCE) » ce qu’il a expliqué en ces termes : « Ces participants aux Discussions ont en fait pris en otage ce format de négociation très important. […] Ils sont entièrement responsables de la perturbation des négociations. Il y a aussi des difficultés logistiques qui sont apparues en raison des mesures restrictives imposées à la Russie par l’Union européenne […] et la Suisse. […] Les démarches hostiles et politisées des “partenaires” occidentaux ne contribuent pas à la cause du renforcement de la stabilité et de la sécurité dans le Caucase du Sud et peuvent conduire à l’incertitude dans cette région ».

Le conseiller d’État du « président d’Ossétie du Sud », Konstantin Kochiev, a également fait part de ses réflexions le même jour en déclarant : « dans le contexte d’un ensemble de mesures discriminatoires prises contre la Russie, un groupe d’États a créé des problèmes logistiques artificiels, cependant, même dans ces circonstances, une solution a pu être trouvée, mais aucune proposition n’a été reçue »

Suite à ces accusations de la partie russe, Toivo Klaar, représentant spécial de l’Union européenne pour le sud-Caucase a justifié cette décision en déclarant : « La décision de reporter le cycle récent a été prise afin de protéger le processus et d’éviter une situation où l’environnement international, en particulier la guerre en Ukraine, affecterait négativement le déroulement du cycle lui-même et donc du GID dans son ensemble […]  les coprésidents restent fermement attachés au processus de Genève. Il est en effet important de reprendre la discussion à Genève dès que possible et nous réexaminons constamment la situation […] Je suis pleinement conscient de l’importance que les populations attachent également à ce processus et j’espère qu’il sera possible de reprendre bientôt les consultations en personne au profit des efforts de renforcement de la confiance et de paix dans les discussions internationales de Genève ». Ce dernier a rencontré le 28 mai le Premier ministre géorgien, Irakli Garibashvili, à Tbilissi, avec lequel il a souligné l’importance de d’obtenir des résultats « efficaces et tangibles » dans le format des Discussions Internationales de Genève, ainsi que la nécessité de relancer les réunions du mécanisme de prévention et de réponse aux incidents de Gali.

25/04/2022 : Un citoyen géorgien libéré d’Ossétie du sud.

Le 25 avril, les services de sécurité de l’État géorgien ont annoncé la libération de Kakhaber Merebashvili, arrêté près du village de Mejvriskhevi, suite à l’utilisation de la ligne directe de la mission de surveillance de l’Union européenne.

25/04/2022 : Report du second tour des élections « présidentielles » en Ossétie du sud.

Suite à la décision du Tribunal de l’Ossétie du sud le 23 avril selon laquelle la date du deuxième tour des élections « présidentielles » fixée au 28 avril était illégale, l’administration électorale a fixée le 25 avril une nouvelle date au 8 mai prochain pour la tenue de ce scrutin qui oppose le « président » sortant Anatoli Bibilov à son rival Alan Gagloev du parti « Nykhas ». Lors d’une réunion pré-électorale tenue à Akhalgori , district à majorité ethnique géorgienne de l’Ossétie du sud ( qui représentent 55,5 % de la population soit environ 2500 personnes), Anatoli Bibilov s’en pris à son adversaire au sujet de sa promesse d’ouverture des points de passage avec la Géorgie en déclarant : « Il y a deux façons d’ouvrir les points de contrôle : diplomatiquement et en rejoignant la Russie. Il est impossible d’ouvrir la voie par la tromperie […] Pour moi maintenant, ouvrir la route est une question humanitaire. Je sais que presque tout le monde de l’autre côté de la frontière a des parents, des petits-enfants, des enfants à qui les habitants de Leningor [nom ossète d’Akhalgori ] apportent de la nourriture, qu’ils veulent voir. […] Ne pensez-vous pas que je savais que si je fermais la route, le district de Leningor ne voterait pas pour moi ? Je le savais. Et je savais aussi qu’il devait être fermé. Mais je ne mentirai pas et ne nourrirai pas les gens avec de fausses promesses de votes”.

27/04/2022 : Rapport de Transparency International sur les «entreprises russes de Bidzina Ivanishvili et de ses proches » : les relations économiques entre la Géorgie et la Russie sous pression ukrainienne.

Transparency International a publié le 27 avril un rapport intitulé « les entreprises russes de Bidzina Ivanishvili et de ses proches » qui affirme que le milliardaire, ancien Premier ministre de la Géorgie et fondateur du parti au pouvoir « Rêve géorgien » continuait de « détenir au moins 10 sociétés russes par le biais d’entités offshore en 2012-2019 » contrairement à son engagement de vendre toutes ses entreprises russes. Selon ce rapport « les proches de Bidzina Ivanishvili font également des affaires en Russie, avec des membres de la famille d’anciens et d’actuels hauts fonctionnaires russes ». Il y est précisé que « la nouvelle ici est que l’un des partenaires commerciaux russes a récemment été sanctionné par les États-Unis. Plus précisément, par l’intermédiaire d’une société appelée Geo Organics, le frère de Bidzina Ivanishvili, Alexander Ivanishvili, et son cousin Ucha Mamatsashvili font des affaires avec un ancien général du KGB et gouverneur de Saint-Pétersbourg, Georgy Poltavchenko, ainsi qu’avec l’ancien haut fonctionnaire de Volgograd Roland Kherianov ». Le rapport rappelle également que « bien qu’il ait officiellement quitté la politique, Bidzina Ivanishvili conserve une influence sur le parti au pouvoir en Géorgie et sur un certain nombre d’institutions clés, qui sont toujours dirigées par des personnes qui avaient travaillé pour ses entreprises ou directement pour sa famille ».

Le même jour, le Premier ministre géorgien, Irakli Garibashvili, a quant à lui, nié publiquement les accusations le concernant selon lesquelles il aurait rencontré en mars le magnat russe Ali Uzdenov, qui aurait été envoyé par l’oligarque sanctionné et ancien actionnaire majoritaire de Sistema JSFC Vladimir Yevtushenkov qui aurait eu une proposition commerciale à la Géorgie, tout en concédant avoir été approché mais avoir décliné la demande de rencontre.

Le 28 avril, Le conseiller présidentiel ukrainien Mikhaïlo Podoliak a réagi en déclarant que ce rapport « [avait] montré pourquoi le gouvernement [géorgien] [avait] refusé d’envisager des sanctions contre [la Russie] » . Le parti « Rêve géorgien » a qualifié ce rapport d’ « exemple classique de manipulation visant à discréditer le gouvernement géorgien » et a accusé cette organisation de la société civile d’agir avec « l’agenda de l’opposition radicale ».

A noter que le 29 avril, l’entreprise russe « IDS Borjomi Georgia » commercialisant les eaux minérales géorgiennes Borjomi, appartenant au groupe Alfa, l’un des plus grands conglomérats d’investissement financier privés en Russie, a déclaré suspendre la production de ses deux usines géorgiennes du fait d’un accès restreint à ses comptes bancaires « privant l’entreprise de la possibilité de recevoir des revenus en devises [étrangères] et de régler ses créanciers ».

Le 23 avril, le président ukrainien, Volodimir Zelenski, avait déclaré au sujet des relations de son pays avec la Géorgie : « Je ne comprends pas pourquoi des sanctions ne sont pas imposées. J’ai entendu le message “nous devons protéger notre économie”. Quelle économie ? [Les Russes] ont déjà pris une partie du territoire géorgien, ont presque atteint Tbilissi. […] Nous renverrons certainement notre ambassadeur en Géorgie amie dès que nous sentirons le soutien de votre gouvernement à l’Ukraine ». le 25 avril, le ministre de la Défense géorgien, Juansher Burchuladze déclarait à ce sujet que le rappel de l’ambassadeur d’Ukraine de Géorgie en mars était une « erreur » et les deux États devaient mettre les « bouleversements » passés derrière eux.

27/04/2022 : Adoption du Georgia Support Act par la Chambre des représentants aux États-Unis.

La Chambre des représentants américaine a approuvé le Georgia Support Act le 27 avril par 406 voix pour et 20 contre. Selon ce projet de loi bipartite qui, selon le ministère des Affaires étrangères géorgien « établit un partenariat stratégique solide entre les pays au niveau législatif », le président américain devrait imposer des sanctions d’entrée et de blocage de propriété aux étrangers responsables ou complices de graves violations des droits de l’homme en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Le projet de loi prévoit également des rapports au Congrès sur l’aide américaine à la Géorgie, et l’évaluation des menaces à son indépendance. Le département d’État devrait également préparer des rapports sur la coopération en matière de cybersécurité ainsi qu’une stratégie pour aider le pays à étendre ses capacités de « lutte contre la désinformation et la propagande russes ». Ce document doit encore être adopté par le Sénat et signé par le président Joe Biden.

Le média Voice of America a annoncé le 27 avril que les États-Unis verseraient une allocation de 35 millions de dollars à la Géorgie pour renforcer ses capacités de défense. Ned Price, porte parole du département d’État a déclaré, le même jour : « Nous disons depuis une quinzaine d’années maintenant que nous soutenons les aspirations de la Géorgie à l’OTAN […] Nous travaillons ensemble à notre vision commune d’une Géorgie pleinement intégrée à la famille des nations euro-atlantiques et faisant partie d’une Europe entière, libre et, espérons-le, en paix. Et c’est une vision qui demande un travail acharné; il faut de la patience. Il faut des ressources importantes pour s’en rendre compte. C’est pourquoi nous avons cherché à faire notre part ». Le même jour, le président du Parlement Shalva Papuashvili rencontrait le représentant spécial de l’OTAN pour le sud-Caucase et l’Asie centrale, Javier Colomina, à Tbilissi, auprès duquel il a exprimé le souhait que les progrès de la Géorgie soient reconnus lors du prochain sommet de l’OTAN à Madrid. Le lendemain, Jens Soltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, déclarait que  l’invasion brutale” de l’Ukraine par la Russie avait démontré la nécessité pour l’OTAN de fournir un soutien à des pays comme la Moldavie et la Géorgie.

29/04/2022 : Une huilerie en feu à Bakou après un départ d’aide humanitaire vers l’Ukraine.

Le lendemain de l’envoi du septième lot de fret humanitaire, composé de 170 tonnes de médicaments et de denrées alimentaires d’une valeur de 2 millions de dollars, à destination de l’Ukraine depuis l’Azerbaïdjan, une huilerie de la société Azersun qui produit la majorité des denrées envoyées en Ukraine, d’une superficie de 5000 m², et située près de Soumgaït, a été détruite par un incendie le 29 avril. Une enquête pénale a été lancée par le Procureur général d’Azerbaïdjan.

Cet événement intervient le lendemain des dénonciations faites par Ekin Gadirli, membre du parti azerbaïdjanais « Alternative Républicaine » à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, vis à vis de « l’impunité » de la Russie en Ukraine et des « crimes des guerre » commis dans ce pays tout en insistant particulièrement sur des cas de viols. Il a rappelé à cette occasion les menaces récentes d’un député de la Douma, Mikheïl Deliyagine, qui exhortait le pouvoir russe à utiliser des armes nucléaires tactiques contre l’Azerbaïdjan, qu’Ekin Fadirli a expliqué par l’assistance humanitaire azerbaïdjanaise à l’Ukraine.

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