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VEILLE SUD-CAUCASE – du 22 octobre au 28 octobre 2022

22/10/2022 : Deux combattants géorgiens morts en Ukraine.

Le média Civil.ge a informé s’être fait confirmer par le ministère des Affaires étrangères géorgien le 22 octobre la mort de deux combattants géorgien sur le front ukrainien en date du 21 octobre, Misha Kaflanishvili qui serait tombé près de Lougansk et Aleksandre Martiashvili qui serait tombé près de Kherson, selon Netgazeti.ge. Le bilan serait actuellement de 18 soldats géorgiens morts en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités armées en février dernier.

24/10/2022 : Visite du président azerbaïdjanais à Tbilissi, projet RTIT et transport de gaz et d’électricité.

Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, s’est rendu à Tbilissi le 24 octobre pour rencontrer le Premier ministre géorgien, Irakli Garibashvili, au Château Mukhrani, où ils ont visité l’exposition «Héritage du khanat du Karabakh». A l’occasion de la conférence de presse commune entre les deux dirigeants sud-caucasiens faisant suite à leur entretien, duquel la présidente Salome Zurabishvili n’aurait pas été informée selon un communiqué de l’administration présidentielle, Irakli Garibashvili a déclaré au sujet de l’initiative d’Ilham Aliev à Prague de créer un format de coopération dans le Caucase du Sud : «je me réjouis également de l’initiative que vous avez exprimée à Prague sur la création d’une structure de discussion conjointe et tripartite dans le Caucase du Sud» . Et il a informé que les parties avaient passé en revue «des projets historiques – les oléoducs Bakou-Tbilissi-Ceyhan et les gazoducs Bakou-Tbilissi-Erzurum, le chemin de fer Bakou-Tbilissi-Kars et le corridor moyen».

De son côté Ilham Aliev s’est dit prêt à des «consultations Géorgie – Azerbaïdjan – Arménie» en déclarant : «Si la partie arménienne est prête pour elles, nous sommes prêts aussi». Il a également souligné le chiffre d’ 1 milliard de dollars de chiffre d’affaire du commerce bilatéral entre les deux pays en 2022 avant de présenter plusieurs projets en cours visant notamment l’augmentation de l’exportation de 22 milliards de mètre cube de gaz vers les marchés mondiaux réalisés en 2022. Un des objectifs est d’abord d’atteindre un volume de 20 milliards de mètre cube de gaz vers l’Europe en 2027 via deux oléoducs : le Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) et celui de Bakou-Soupsa qui n’est pas encore en service et qui fait l’objet de discussions entre les deux pays. Ensuite, il s’agirait de l’exportation de l’électricité azerbaïdjanaise via la Géorgie : 10 Gigawatts en énergie renouvelable du Karabakh, 157 Gigawatts de la mer Caspienne.

Il a également souligné l’augmentation du transport de marchandises entre les deux pays de 75% en 2022 et l’intention commune d’augmenter la capacité de charge du chemin de fer Bakou-Tbilissi-Kars à 5 millions de tonnes tout en déclarant : «l’augmentation du volume de marchandises transférées de l’Asie centrale et de l’Asie dans son ensemble vers l’Ouest et retour en utilisant les ports géorgiens créent une nouvelle réalité» . De la même manière, il a fait part de son intention d’«augmenter la capacité du port maritime international de Bakou de 15 millions à 25 millions de tonnes».

Selon le média azerbaïdjanais Azerfocus, le corridor moyen ou Route de Transport Internationale Transcapienne (RTIT = Chine – Kazakhstan – Caspienne – Azerbaïdjan – Géorgie reliant soit l’Europe via la mer Noire soit la Turquie) aurait récemment fait l’objet de discussions avec le Kazakhstan dans le cadre de la CICA début octobre. Ce projet représentait un gain de temps de 20 à 25 jours pour les transports de la Chine à l’Europe par apport au transport maritime. Celui-ci aurait déjà permis de transport 1,084 million de tonnes de fret entre janvier et septembre 2022, soit 2,7 fois plus que sur les 9 derniers mois de l’année 2021.

24/10/2022 : Une centaine d’arrestations lors d’une manifestation de l’opposition en Azerbaïdjan.

Une manifestation organisée le 24 octobre par les membres du parti Front Populaire d’Azerbaïdjan (FPA) devant le bâtiment du pouvoir exécutif a été réprimée par la police au bout d’une heure et s’est soldée par l’arrestation d’une centaine de personnes, selon OC-média, et plus de 200 personnes selon Ali Karimli, le président du parti sur Facebook. Parmi les revendications des manifestants figuraient le droit à la liberté de réunion, la libération des prisonniers politiques, la réouverture des frontières terrestres, des élections libres et la fin du «régime familial».

24/10/2022 : Note de l’ambassadeur azerbaïdjanais au MAE russe au sujet de Pervy Kanal.

L’ambassade azerbaïdjanaise en Russie a publié un communiqué le 24 octobre, concernant une note envoyée au ministère russe des Affaires étrangères, au sujet de l’émission «Grand Jeu» diffusée les 20 et 21 octobre sur Pervy Kanal ayant invité des politologues arméniens et experts d’origine arménienne, et dans laquelle on peut lire : «La note soulignait spécifiquement que les invités de l’émission avaient provoqué les forces revanchardes de la société arménienne pour raviver le conflit laissé dans le passé et, en soutenant ouvertement le séparatisme, avaient semé les graines de l’inimitié entre les deux nations. […] Il est mentionné dans le document que les représentants des médias ont une responsabilité particulière pour prévenir les provocations qui peuvent provoquer des tensions dans la situation de paix fragile dans la région et peuvent encore aggraver la situation. […] Il a également été malheureusement souligné que l’animateur dudit talk-show et l’un des participants directs à cette «performance» est Vyacheslav Nikonov, membre de la faction «Russie unie», premier vice-président de la commission des affaires internationales de la Douma d’État de la Fédération de Russie. Un tel comportement des représentants du parti au pouvoir en Russie est contraire à l’esprit du partenariat stratégique et de l’interaction de l’alliance entre l’Azerbaïdjan et la Russie, et nuit considérablement aux relations bilatérales». Selon MeydanTV, l’emission de TV azerbaïdjanaise Hafta aurait qualifié la Russie d’«envahisseur» le 23 octobre concernant la guerre en Ukraine.

Il faut rappeler que le 4 juin dernier, le ministère azerbaïdjanais du Développement numérique et des Transports avait déjà bloqué l’accès au site de l’agence de presse d’État russe Ria Novosti, suite à deux récentes interviews de responsables arméniens de la République autoproclamée du «Haut-Karabakh» les jugeant, elles aussi, contraires à la Déclaration sur «l’Interaction alliée», et le 10 juin, la rédactrice en chef de Spoutnik Azerbaïdjan s’était vu refuser la prolongation de son permis de séjour dans le pays.

25-26/10/2022 : Visite officielle du ministre des Affaires étrangères arménien au Vatican.

Le ministre des Affaires étrangères arménien, Ararat Mirzoyan était en visite au Vatican les 25 et 26 octobre, durant laquelle une sainte messe pour la paix en Arménie dédiée au 30ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Arménie et le Saint-Siège, s’est tenue dans la basilique papale de Santa Maria Maggiore présidée par Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège. Lors de son discours, il a déclaré : «Mon pays n’a jamais perdu sa foi dans les idéaux d’humanité et de solidarité, même s’il est confronté à de nombreux défis et calamités déclenchés par des conflits et en particulier le récent recours déplorable à la force par le pays voisin. […] La liturgie divine célébrée par le pape François et vue par le mondeentier en avril 2015, marquant le centenaire du génocide arménien et les impressions de la visite historique de Sa Sainteté le pape François en Arménie en juin 2016, resteront à jamais dans nos mémoires et nos cœurs. Nous sommes très fiers du fait que saint Grégoire de Narek, fils du peuple arménien et génie de la pensée médiévale, ait rejoint les 36 plus grands penseurs qui ont reçu le titre de «Docteur de l’Église universell[…] Et la célébration d’aujourd’hui, présidée par le secrétaire d’État, est une autre manifestation éclatante d’une solide amitié du Saint-Siège avec l’Arménie – la première nation à embrasser le christianisme comme religion d’État en 301 après JC. […] Nous saluons la poursuite du dialogue inter-églises, et je suis heureux de saluer parmi nous aujourd’hui la présence de Sa Béatitude Raphaël Petros XXI, Catholicos-Patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques, les représentants des Églises arménienne apostolique et catholique, les Pères mkhitaristes et les Sœurs arméniennes de l’Immaculée Conception».

Au cours de sa rencontre avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, et selon le communiqué du MAE, il a souligné que «le principal obstacle à l’établissement de la paix dans la région est les aspirations maximalistes de l’Azerbaïdjan et les tentatives de résoudre les problèmes par l’utilisation de la force ou la menace de l’utilisation de la force» tout en affirmant que «l’Azerbaïdjan [entravait] la visite de la mission d’évaluation de l’UNESCO au Haut-Karabakh et dans les régions adjacentes». Il a également rencontré le substitut du Saint-Siège, Edgar Peña Parra, à qui il a remis «l’Ordre de l’amitié pour sa contribution significative au développement et au renforcement des relations interétatiques entre l’Arménie et le Saint-Siège» selon le communiqué du MAE arménien, et auprès duquel il a souligné «la nécessité de la libération immédiate des prisonniers de guerre arméniens et des civils détenus illégalement en Azerbaïdjan, et la préservation du patrimoine historique et culturel arménien dans les territoires tombés sous contrôle azerbaïdjanais».Le lendemain, il a rencontré le Pape François le 26 octobre, entretien durant lequel, selon le communiqué du MAE, il a souligné «des liens historiques séculaires et des valeurs spirituelles similaires » en remerciant le pontife pour ses «nombreux messages et appels à la paix délivrés pendant la guerre de 44 jours et la période qui a suivi». Le même jour, il aurait aussi rencontré, selon le média arménien Hetq, le patriarche arménien de la Maison de Cilicie, Raphaël Petros Minasian, au cours de sa visite au Collège sacerdotal arménien de Lévonie.

Cette visite fait suite à celle du 23 et 24 octobre du président français Emmanuel Macron qui a assisté à la conférence internationale «Le cri de la paix» organisée par la communauté Sant’Egidio et qui a également rencontré le souverain pontife. Le média Lagazetteaz a ainsi relaté la teneur de ses échanges en relayant son interview accordé au magazine Le Point durant laquelle le président français aurait affirmé avoir encouragé le pape François à appeler Vladimir Poutine, Joe Biden et le patriarche de l’Église orthodoxe russe, Kirill.

Il faut rappeler que le 13 janvier dernier, c’est Allahshükür Pashazade, président du Bureau des Musulmans du Caucase, qui s’était rendu à Rome à la tête d’une délégation azerbaïdjanaise pour présenter son point de vue et demander la médiation du pape dans le conflit opposant les deux pays.

25/10/2022 : Un parlementaire russe empêché de rentrer en Arménie pour ses positions contre le gouvernement.

Selon plusieurs médias locaux (Eurasianet, OC-media, Jam-news, Hetq), relayant notamment les messages de sa chaîne Telegram, le parlementaire russe Konstantin Zatulin, vice-président du comité de la Douma sur les affaires post-soviétiques et l’intégration eurasienne, aurait été interdit d’entrer en Arménie le 25 octobre. Il aurait ainsi reçu le mail suivant de la part d’un membre du Parlement arménien qu’il aurait jugé insultant : «Par ordre de l’Assemblée nationale d’Arménie, nous vous informons que, malheureusement, vos récentes déclarations publiques concernant la République d’Arménie nuisent au développement de relations amicales et alliées entre nos deux États. […] En conséquence, à l’avenir, votre arrivée en République d’Arménie sera considérée comme indésirable». Malgré ses positions pro-arméniennes connues puisqu’il est à l’origine de la résolution de la Douma reconnaissant officiellement le génocide arménien et qu’il a adressé ses félicitations à l’occasion de la «fête nationale» de la «République du Haut-Karabakh», il a également émis de vives critiques à l’adresse de l’actuel gouvernement notamment en déclarant par exemple en février dernier : «Mais l’Arménie est un pays qui a subi une nette défaite militaire et diplomatique lors du récent déclenchement du conflit avec l’Azerbaïdjan. En grande partie, à cause de la frime et de l’incompétence du groupe de Nikol Pashinyan, arrivé au pouvoir grâce à la rue» et il a plusieurs fois montré son soutien à l’opposant et ancien président arménien Robert Kotcharian. Margarita Simonian, rédactrice en chef de RussiaToday a annoncé ensuite via Twitter avoir été également interdite de séjour en Arménie.

Maria Zakharova, la porte parole du ministère des Affaires étrangères russe, lors de son briefing hebdomadaire le 27 octobre, a déclaré à ce sujet : «Par la voie diplomatique, ils [Konstantin Zatulin et Margarita Simonian] se sont immédiatement tournés vers la partie arménienne pour une confirmation officielle et des éclaircissements. Nous partons du fait que si cette information se confirme, il est difficile de qualifier cela de démarche amicale correspondant au caractère allié de nos relations. Dès réception d’une réponse officielle, nous déterminerons les prochaines étapes».

25/10/2022 : Nouvel ambassadeur géorgien en France.

Selon le média géorgien Agenda.ge, le ministère des Affaires étrangères géorgien aurait confirmé la nomination de Gocha Javakishvili au poste d’ambassadeur de Géorgie en France. Rappelons que l’ancienne ambassadrice en France, Tea Katukia, avait remis sa lettre de démission en mai dernier.

27-28/10/2022 : Première patrouille de la mission de l’UE, rencontre d’une délégation française de ministère de la Défense, réunion de la mission de l’OSCE avec le vice-ministre des Affaires étrangères et session d’urgence de l’OTSC en Arménie.

La première patrouille de la mission d’observation de l’UE, à la frontière arménienne, convenue d’un commun accord entre les parties azerbaïdjanaise et arménienne, lors de la réunion quadripartite de Prague le 6 octobre dernier en présence de Charles Michel et Emmanuel Macron, a eu lieu le 27 octobre comme en a informé le compte Twitter du Service Européen de l’Action Extérieure (SEAE). Le même jour, le ministre de la Défense arménien, Suren Papikian, a reçu une délégation conduite par Guillaume Olangier, chef du service des opérations multilatérales Europe-Amérique de la direction générale des relations internationales et de la stratégie du ministère français de la Défense et accompagnée de l’ambassadrice française Anne Louyot. Et, selon un communiqué de presse du ministère «la mise en œuvre des accords conclus lors de la visite de travail du ministre de la Défense de la République d’Arménie en France et les opportunités pour le développement de la coopération arméno-française dans le domaine de la défense ont été discutées». Cette délégation a également rencontré le secrétaire du Conseil de sécurité Armen Grigorian afin d’aborder les «perspectives de développement de la coopération dans le secteur de la défense» comme le rapporte le communiqué de presse du Conseil de Sécurité.

Par ailleurs, d’après Armenpress, la veille 26 octobre, le vice-ministre des Affaires étrangères arménien, Paruyr Hovanissian, a reçu la mission d’évaluation des besoins de l’OSCE, dont l’implication est critiquée par la partie azerbaïdjanaise, conduite par le colonel polonais Robert Arkadiusz Tkaczyk. Selon Armenpress, cette mission s’est rendue préalablement à Goris, Verishen, Akner et Jermuk le 24 octobre pour y rencontrer les autorités locales et se tenir informée des conséquences des affrontements des 12 et 13 septembre dernier.

Le 28 octobre, une session d’urgence de l’OTSC s’est réunie en visioconférence et en présence du président russe Vladimir Poutine ainsi que de tous les présidents des Etats membre (Kazakhstan, Arménie, Biélorussie, Kirghizstan et Tadjikistan) ainsi que son secrétaire général Stanislav Zas, qui a, selon le communiqué de l’OTSC a fourni des informations concernant «le travail de la Mission de l’Organisation envoyée en République d’Arménie le 15 septembre 2022 suite à la décision du CSC de l’OTSC relative à la détérioration de la situation sur la frontière arméno-azerbaïdjanaise». Le même document informe qu’«une ferme conviction a été exprimée que les contradictions existantes et les questions litigieuses devraient être résolues par des moyens politiques et diplomatiques». Selon le communiqué de presse du Premier ministre arménien : «le Premier ministre de la RA a noté que le rapport du Secrétaire général exprime bien les réalités existantes, en particulier le fait de l’invasion du territoire souverain de la République d’Arménie par des unités azerbaïdjanaises et le danger de sa répétition, ainsi que la nécessité pour les forces azerbaïdjanaises de revenir à leurs positions de départ. […] il a de nouveau souligné la nécessité d’une évaluation politique claire par l’OTSC de l’agression azerbaïdjanaise déclenchée sur le territoire souverain de l’Arménie le 12 mai 2021 et après cela, y compris les 13 et 14 septembre 2022».

Le président biélorusse, quant à lui, a fait, selon son service de presse, les déclarations suivantes : «La guerre s’est terminée avec la médiation de la Russie, et donc pourquoi avons-nous besoin d’autres et de nouveaux formats aujourd’hui? […] La troïka de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Russie, qui prévoit de tenir une réunion dans quelques jours, devrait parvenir à un accord». Puis s’adressant directement en réponse à Nikol Pachinian : «Vous nous avez demandé d’exprimer notre position. Vous ne connaissez pas notre position ? Nous voulons que le conflit entre États voisins soit résolu pacifiquement. […] Le deuxième point que vous avez soulevé est «donnez-moi une feuille de route pour restaurer l’intégrité territoriale de l’Arménie». Quel type de feuille de route ? Je vous répondrai directement : asseyez-vous avec Ilham Aliyev, si vous en avez besoin demandez au président de la Russie et prenez une décision. Si vous ne le prenez pas aujourd’hui, ce sera encore pire, vous le savez très bien vous-même. Nous n’avons pas besoin de ce conflit. […] Ce n’est pas comme s’il y avait, d’un côté, l’OTSC avec nous comme membres, et l’Azerbaïdjan de l’autre. Ce sont avec les deux pays que nous sommes amis. Oui, en effet, ils étaient dans le même État avant. Mais en plus, nous sommes membres de la CEI avec l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Nous avons des liens très étroits avec l’Arménie orthodoxe, qui est proche de nous. Et l’Azerbaïdjan, un État musulman, est également très proche de nous. Ceci est particulièrement sensible pour les autres membres de l’OTSC, y compris la Fédération de Russie, qui compte 30 millions de musulmans. Toutes les nuances, tous les facteurs doivent être pris en compte. […] Et d’ailleurs, l’Azerbaïdjan est-il une sorte d’ennemi ou d’adversaire des chefs d’État et des pays présents ici ? Non. Je peux confirmer ce qu’a dit le président Poutine, à savoir que l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont des États qui nous sont chers. C’est la spécificité de cette situation. Nous ne pouvons pas l’ignorer. […] On ne peut pas poser la question ainsi : d’un côté, l’OTSC, qui demande «tu es avec nous ou pas ?» et l’Azerbaïdjan de l’autre. C’est faux. Je vous ai déjà dit en tant que camarade : les gars, vous vous battez pour quoi ? Pourquoi vous battez-vous dans ces montagnes hautes de deux mille mètres ? Trois cents personnes ont été tuées [en septembre 2022]. Trois cents personnes sont mortes dans une zone où les gens ne vivent pas! Où même les chèvres ne marchent pas! Pourquoi vous battez-vous, asseyez-vous ensemble et mettez-vous d’accord! Et que la Russie consacre cet accord. Mais vous ne voulez pas le faire. Une sorte de jeu se passe là-bas. Un tel jeu ne peut pas exister. Parce que nous parlons de la question de la guerre et de la paix en train d’être décidée !».

Toivo Klaar, le représentant spécial de l’UE pour le sud-Caucase, est lui aussi, arrivé à Erevan le 28 octobre, pour rencontrer le secrétaire du Conseil de sécurité et le ministre des Affaires étrangères arméniens

Le 24 octobre, c’est Mark Cameron, directeur du Bureau du Caucase et des conflits régionaux du Département d’État états-unien qui se serait rendu près de Gegharkunik en Arménie, d’après le média Hetq, où il aurait visité les colonies de Vardenis et de Sotk, et il aurait «souligné le soutien continu des États-Unis dans les questions de souveraineté de l’Arménie et de paix durable dans le Caucase du Sud» selon le communiqué de presse de l’ambassade. Alors que le même jour les vice-Premiers ministres azerbaïdjanais et arménien, Shahin Moustafayev et Mher Grigorian, se rencontraient à Bruxelles dans le cadre des discussions de la Commission sur la délimitation et la sécurité des frontières. Shahin Moustafayev aurait déclaré le 27 octobre, selon le média azerbaïdjanais Turan que les propositions de l’Arménie d’établir trois points de contrôle à la frontière avec l’Azerbaïdjan étaient «une imitation de la mise en œuvre des dispositions de la déclaration tripartite du 10 novembre 2020» étant donné que les routes partant des points proposés par Erevan ne seraient pas adaptées en termes de relief et de conditions climatiques aux communications de transport avec le Nakhitchevan et au trafic de transit international la majeure partie de l’année et que les choix de ces point de contrôle n’étaient pas fait en accord avec les deux parties.

En Azerbaïdjan, le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Djeyhoun Bayramov, a, selon le média azerbaïdjanais Azvision, reçu le 26 octobre les chefs des missions diplomatiques des États membres de l’UE en Azerbaïdjan en présence du chef de la délégation de l’UE en Azerbaïdjan, Piotr Mikhalko et il a souligné le «rôle de l’Azerbaïdjan dans le domaine économique, en particulier de l’assurance de la sécurité énergétique de l’Europe et de la diversification de l’approvisionnement énergétique» et le «potentiel de coopération dans le domaine de l’investissement et du commerce» tout en notant «les efforts de l’Azerbaïdjan pour développer le corridor de transport Est-Ouest» se heurtant, selon lui, à «une position non constructive de l’Arménie».

Puis, c’est le vice Premier ministre de la Fédération de Russie, Alexeï Overtchuk, qui a été reçu par le président azerbaïdjanais le 27 octobre avec lequel il a discuté du déblocage des communications dans le sud-Caucase et des activités du groupe de travail tripartite de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie et de la Russie, ainsi que du projet de corridor Nord-Sud, selon le communiqué de la présidence azerbaïdjanaise. Selon le média Hetq, sa présence serait aussi liée au Forum Économique Eurasien, de même que celle de plusieurs responsables et hommes d’affaire russes tels que le ministre de l’Économie Maxim Reshetnikov, le chef de Rosneft Igor Sechin et le président de VTB Andrei Kostin. Le même jour, Ilham Aliev a reçu la secrétaire générale adjointe de l’ONU, Tatiana Valovaya, les parties exprimant leur confiance, selon le communiqué de la présidence azerbaïdjanaise, dans le fait que l’Azerbaïdjan atteindrait «les objectifs fixés d’ici 2030 dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable des Nations Unies». De même, «les contributions financières volontaires de l’Azerbaïdjan aux organismes spécialisés des Nations Unies, ainsi que son soutien aux initiatives de donation» auraient été soulignés, de même que «l’aide humanitaire et financière fournie par l’Azerbaïdjan à plus de 80 pays membres du Mouvement [des Non Alignés] par le biais de l’Organisation mondiale de la santé dans le cadre des mesures de lutte contre le COVID-19» aurait été qualifiée d’«exemplaire».

Le 21 octobre, selon Azerfocus, une équipe de médiateurs étrangers «venant de pays européens, asiatiques et africains» se seraient rendus à Aghdam au Karabakh lors d’un voyage organisé par le Bureau du Commissaire azerbaïdjanais aux droits de l’homme et «en présence de la médiatrice azerbaïdjanaise Sabina Aliyeva» qui a souligné que c’était la première fois que «ces territoires [étaient] visités par des représentants de pays comme le Japon, Hong Kong et l’Indonésie». Le ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais s’est plaint comme cette dernière, le 25 octobre, dans une déclaration, appelant la communauté internationale à faire pression sur l’Arménie, «des activités militaires illégales sur le territoire de l’Azerbaïdjan» et notamment de la poursuite du minage de ses territoires et en rappelant le nombre de victimes de ces pratiques, soit 3345 personnes tuées au cours des 30 dernières années dont 38 femmes et 357 enfants. L’Azerbaïdjan aurait remis une dizaine de corps de soldats morts à la partie arménienne le 27 octobre, selon le média Hetq qui se serait vu confirmer l’information par le secrétaire de presse du ministère de la Défense, Aram Torosyan. Plusieurs accusations de rupture du cessez-le-feu ont été émises par les deux parties : le ministère de la Défense azerbaïdjanais a dénoncé le 22 octobre des tirs en direction de Zaylik dans le district de Kelbadjar ayant eu lieu le 21 octobre, ce qui a été démenti par le ministère de la Défense arménien qui a lui dénoncé, le 24 et le 25 octobre, des tirs «sur des positions arméniennes situées dans la direction est de la frontière arméno-azerbaïdjanaise», ce qui a été démenti par la partie azerbaïdjanaise.

Selon le média Azvision, le budget de la Défense azerbaïdjanais pour 2023 mentionné dans le projet de loi «Sur le budget de l’État de la République d’Azerbaïdjan pour 2023», qui a été soumis au Milli Medjlis le 24 octobre, devrait atteindre 5,3 milliards de dollars soit une augmentation de 17,1% par rapport à 2021.

Le 24 octobre, Maria Zakharova, porte parole du ministère des Affaires étrangères russe, lors d’un point presse a déclaré : «Nous ne pouvons qu’être préoccupés par les tendances alarmantes qui prennent de l’ampleur en Transcaucasie, où l’Occident essaie clairement de transférer les schémas de confrontation élaborés en Ukraine. Nous voyons à quelle pression extérieure sans précédent l’Arménie fraternelle est soumise. Afin de porter atteinte aux liens séculaires entre nos pays et nos peuples, des mesures sont prises pour discréditer la politique de la Russie dans la région. De nombreuses fondations, ONG et médias, agissant à la demande de Washington et de Bruxelles, s’efforcent avec acharnement d’implanter des sentiments anti-russes dans la société. […] L’approche sans cérémonie et effrontée de l’Occident peut également être retracée par rapport à la normalisation des relations arméno-azerbaïdjanaises. Ni la spécificité régionale ni la sensibilité particulière du problème ne sont prises en compte. Les véritables objectifs de Washington et de Bruxelles ne sont en aucun cas le développement de compromis et de solutions équilibrées, mais l’autopromotion et l’éviction de la Russie de la Transcaucasie. […] Parallèlement, des accusations non fondées circulent selon lesquelles Moscou ne remplirait pas ses obligations de sécurité envers l’Arménie. À cet égard, nous voudrions rappeler que c’est notre pays qui a mis fin à la guerre en novembre 2020». Lors d’un point presse le 25 octobre, Ned Price, le porte parole du département d’État états-unien a déclaré en réponse: «Nous avons encouragé les deux dirigeants à se rencontrer dans le format qui leur est le plus utile. […] C’est en définitive à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan de décider si l’invitation du président Poutine leur serait utile ou utile dans la poursuite de cette paix durable. L’invasion de la Géorgie par la Russie en 2008 et son invasion brutale de l’Ukraine en cours suggèrent que Moscou a peu de respect pour la souveraineté de son voisin et n’est guère un partenaire fiable à long terme. Mais en fin de compte, ce sera une décision que l’Arménie et l’Azerbaïdjan devront prendre».

Dans le cadre du club Valdaï, Vladimir Poutine a déclaré en réponse à un journaliste, selon Ria Novosti, : «Nous avons été en dialogue avec la partie arménienne pendant de nombreuses années et avons proposé de résoudre la question liée au Karabakh comme suit. Après tout, l’Arménie contrôlait en fait sept régions de l’Azerbaïdjan. Nous avons dit : allons vers la normalisation des relations, il y a deux régions, de grandes zones. À un moment donné, nous serons d’accord avec la partie azerbaïdjanaise – donnez cinq districts, eh bien, ils ne sont pas nécessaires, ils sont simplement vides, les gens sont restés là-bas, ils ont en fait été expulsés de ces territoires. Pourquoi les garder ? Cela ne sert à rien. […] Et pour les liens avec le Karabakh, deux régions, immenses, soit dit en passant, suffisent amplement. Nous pensons qu’il serait juste de renvoyer les réfugiés, etc. Ce serait un bon pas vers la normalisation de la situation dans l’ensemble de la région. Mais les dirigeants arméniens ont suivi leur propre chemin. Comme vous le savez, cela a conduit à la situation qui s’est développée aujourd’hui».

Une rencontre proposée par Vladimir Poutine avec Nikol Pachinian et Ilham Aliev est prévue le 31 octobre à Sotchi. La présence de Nikol Pachinian a été confirmée à l’Assemblée nationale lors de ses réponses au gouvernement le 26 octobre comme l’affirme le communiqué de l’Assemblée nationale. Selon le média arménien Hetq, le Premier ministre aurait affirmé à cette occasion que «l’absence de réaction des Casques bleus [en mars dernier lors de la prise de Farrukh et Khramort] [n’était] pas si compréhensible», de même que les déclarations russes et azerbaïdjanaises relative à un «corridor du Zanguezour». Il aurait également affirmé : «Pour être honnête, je veux que le traité de paix soit signé avant la fin de l’année […] Nous espérons, et c’est un point important, que la délimitation de la frontière sera réalisée avant la signature. […] De plus, comme nous l’avons noté précédemment, des négociations entre l’Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh qui seraient visibles au niveau international sont nécessaires» selon plusieurs médias locaux dont Armenpress. Cette rencontre a aussi été confirmé par le Kremlin par voie de communiqué le 28 octobre.

26-27/10/2022 : Rencontre des Premiers ministre de Hongrie et de Géorgie à Budapest.

Le Premier ministre géorgien, Irakli Garibashvili, s’es rendu à Budapest les 26 et 27 octobre pour rencontrer le président du Parlement, Lazlo Kover, et son homologue hongrois, Viktor Orban. Leurs entretiens ont donné lieu à une conférence de presse commune durant laquelle le dirigeant hongrois a déclaré : « Un autre sujet dont nous avons discuté concerne l’aspiration de la Géorgie à l’UE et sa quête d’adhésion. Nous savons tous qu’une très mauvaise décision a été prise à Bruxelles. Je dirais que c’était discriminatoire, lorsqu’un statut de candidat a été accordé à la Moldavie et à l’Ukraine, mais pas à la Géorgie. Cela peut ne pas être justifié même moralement. C’est une décision préjudiciable. Notre invité et son pays méritent un statut de candidat, car il a travaillé très dur ces dernières années. Cette décision envers la Géorgie était irrespectueuse. C’était irrespectueux envers la nation et l’État géorgiens. Que ferons-nous ? Nous continuerons à soutenir la Géorgie afin qu’elle obtienne le statut de candidat et accède à l’UE. […] Nous souhaitons disposer de nouvelles grandes lignes de transport d’énergie électrique pour acheminer l’énergie électrique de l’Azerbaïdjan à travers la Géorgie et la Roumanie. Grâce à cette initiative, nous économiserons beaucoup de gaz naturel, que nous utilisons actuellement pour produire de l’énergie électrique ».

De son côté, le dirigeant géorgien a déclaré : «Aujourd’hui, nous avons également signé une déclaration de partenariat stratégique. […] Nous apprécions votre évaluation par rapport à la décision prise par le Conseil européen. Je tiens également à souligner qu’il était, bien sûr, très important pour nous d’avoir la perspective européenne. La Géorgie et le peuple géorgien ont toujours été fidèles à ce choix civilisationnel. […] Par exemple, vous savez très bien, monsieur le Premier ministre, que nous avons fait un grand sacrifice dans les missions de l’OTAN en Irak et en Afghanistan. Nous sommes représentés dans les missions de l’UE en République centrafricaine. […] Nous avons copié beaucoup de bonnes pratiques et de réformes réussies de votre gouvernement. Nous souhaitons nous rapprocher de vous dans diverses directions. Nous voyons un grand potentiel non seulement dans le commerce et le tourisme, mais aussi dans le secteur de l’énergie, comme nous l’avons déjà noté. […] Permettez-moi de répéter au nom de notre gouvernement et de notre peuple que c’est notre objectif ultime de devenir un État membre de l’UE et de l’OTAN».

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