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VEILLE SUD-CAUCASE – du 19 novembre au 25 novembre 2022

19-20/11/2022 : Les dirigeants arméniens au 18ème Forum de la Francophonie à Djerba et nouvelles crispations franco-azerbaïdjanaises.

Dans le cadre du 18ème Forum de la francophonie qui s’est tenu à Djerba en Tunisie les 19 et 20 novembre, Nikol Pachinian, le Premier ministre arménien, a tenu plusieurs réunions bilatérales, notamment avec le président du Conseil européen, Charles Michel, le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre canadien Justin Trudeau. Les communiqués de presse du Premier ministre arménien signalent qu’a été soulignée avec Charles Michel «l’importance de la mise en œuvre des accords conclus par la Déclaration de Prague» et que le dirigeant arménien a insisté sur «la nécessité d’éliminer les conséquences de l’agression azerbaïdjanaise, de retirer immédiatement les unités azerbaïdjanaises du territoire souverain de la République d’Arménie» et que les discussions ont été similaires avec le président français. Tandis que Justin Trudeau a évoqué l’ouverture d’une ambassade en Arménie.

Ararat Mirzoyan, le ministre arménien des Affaires étrangères, a quant à lui prononcé un discours à l’occasion de la 43e session du Forum ministériel de la Francophonie le 18 novembre, relayé par le site du MAE arménien durant lequel il a déclaré : «Les mécanismes de sécurité collective fondés sur le respect des principes de la Charte des Nations unies, notamment l’égalité souveraine et le non-recours à la force contre l’intégrité territoriale de tout État ne peuvent plus garantir la la sécurité des États face à la politique agressive d’autres États. L’une des premières victimes en est devenue l’Arménie. […] En ce qui concerne le projet de résolution sur les crises de la francophonie, nous voudrions exprimer notre gratitude pour les paragraphes relatifs à l’Arménie. Il est important que les États et gouvernements membres de la Francophonie aient exprimé leur solidarité avec l’Arménie. […] Pour terminer, je voudrais revenir sur la demande de la délégation albanaise de rouvrir le débat sur les paragraphes relatifs à l’Arménie. Nous ne sommes pas d’accord avec cela pour les raisons suivantes : avant tout, ces paragraphes sont très équilibrés et représentent le résultat de compromis auxquels l’Arménie a consacré beaucoup d’efforts. La deuxième raison est que nous devrions respecter le travail du Comité […] la dernière raison, à savoir l’efficacité des travaux de cette Conférence».

Ces déclarations à l’égard du conflit avec son voisin ont fait l’objet d’une réponse du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères par voie de communiqué intitulé «commentaires sur les mesures provocatrices prises contre l’Azerbaïdjan lors de la réunion ministérielle du Sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie tenue à Djerba, en Tunisie». Il y est ainsi fait allusion à une «déclaration provocatrice pleine de distorsions», et a été dénoncé le fait que des «dispositions provocatrices unilatérales, biaisées et déformées contre l’Azerbaïdjan [avaient] été incluses avec le soutien direct de la France aux textes initiaux des documents finaux du Sommet, à savoir la Déclaration de Djerba, et le projet de résolution consacré aux situations de crise dans l’espace francophone» et avançant qu’«à la suite de l’intervention de plusieurs États membres lors de la discussion des projets de documents, lesdites dispositions contre [leur] pays [avaient] été supprimées des textes, et toute formulation ciblant directement l’Azerbaïdjan [avait] été empêchée dans les projets». Il dénonce également le fait qu’«il y a encore certains éléments dans le projet final du document qui n’appartiennent pas au mandat de l’Organisation et [qui] offrent une possibilité d’incitation des outils de propagande politique de l’Arménie».

Selon lui «Dans le cadre du processus de négociations autour des documents, des pressions politiques supplémentaires et des mesures de dissuasion contraires à la pratique diplomatique ont été prises par la France contre les pays qui s’opposaient aux dispositions unilatérales, biaisées et déformées contre l’Azerbaïdjan» et il informe qu’«il [avait] été signalé que le projet de document avait été approuvé pour être soumis au Sommet, ignorant les objections, violant les procédures de prise de décision et ne tenant pas compte des positions des États membres».

19/11/2022 : Inauguration du Centre russe à Stepanakert.

Le 19 novembre, le «président du Haut Karabakh», Arayik Haroutiounian, a inauguré le Centre russe de Stepanakert fondé par le philanthrope Gagik Tsaroukian, selon un communiqué de presse de «la présidence», et dont l’activité «visera la vulgarisation de la langue russe, de la culture et de l’histoire russes, le développement du dialogue et une coopération». Le «président» a ainsi déclaré : «L’ouverture des centres russes est une autre preuve exceptionnelle de l’amitié séculaire entre les peuples arménien et russe et un exemple frappant de notre étroite coopération. Une attention particulière a toujours été accordée en Artsakh à l’étude de la langue russe et à l’ouverture du centre est plus que nécessaire dans les circonstances actuelles».

20/11/2022 : Le Mouvement National Uni propose sa propre loi sur la désoligarchisation au Parlement géorgien.

Selon OC-média, le parti «Mouvement National Uni», principal parti d’opposition géorgien, fondé par Mikheïl Saakashvili, aurait déposé le 20 novembre sa propre loi anti-oligarchie en opposition à celle validée en deuxième lecture le 16 novembre dernier et en attente d’un vote final en 2023. Il a ainsi défini 6 critères pour définir un oligarque : «Personne qui exerce des activités politiques «directement ou indirectement»; quelqu’un dont les membres de la famille occupent des fonctions étatiques ou politiques ; quelqu’un qui «directement ou indirectement» exerce une «influence significative» sur les médias; personne qui possède une entreprise dans un secteur soumis à des monopoles naturels ou qui détient une position dominante dans son secteur, tel que défini par la législation en vigueur sur la concurrence; quelqu’un dont les actifs dépassent 0,35 % du PIB de la Géorgie (environ 65 millions de dollars) ou dont la famille possède plus de 7 % des terres géorgiennes; personne faisant l’objet de sanctions de la part d’un pays ou d’une institution de l’OTAN ou de l’UE». Cette démarche vise expressément Bidzina Ivanishvili, milliardaire fondateur du parti au pouvoir «Rêve géorgien» et officiellement retiré de la vie politique.

Le 18 novembre, le Parti Populaire Européen a adopté une résolution dénonçant le «mépris flagrant» des autorités géorgiennes vis-à-vis des 12 recommandations formulées par l’UE, et appelant l’UE et ses partenaires à «imposer des sanctions personnelles à l’oligarque Ivanishvili pour son rôle dans le sabotage de l’intégration européenne de la Géorgie et la menace pour la sécurité de la Géorgie et de la région». Le 21 novembre, selon Civil.ge, la délégation de l’UE en Géorgie aurait publié une déclaration demandant l’avis de la Commission de Venise sur la récente loi adoptée à ce sujet, qui correspond à une copie de la loi ukrainienne avec un changement d’adaptation au régime parlementaire géorgien: la compilation de la liste des oligarques par le gouvernement et non par le président. Selon un communiqué de presse de l’ambassade des États-Unis en Géorgie, cette demande a été approuvée le lendemain par Kelly Degnan, qui l’a qualifié de «très bons conseils».

22-23/11/2022 : Réunion extraordinaire du Conseil de Sécurité Collective de l’OTSC à Erevan dans un contexte de manifestations populaires: Nikol Pachinian refuse de signer deux documents relatifs à l’assistance apportée à son pays.

Une réunion extraordinaire du Conseil ministériel de l’OTSC a eu lieu à Erevan le 23 novembre sous la présidence du Premier ministre arménien Nikol Pachinian et qui a étudié, selon le communiqué de l’OTSC, «la question des mesures conjointes d’assistance à la République d’Arménie» pour laquelle «les organes de travail de l’OTSC ont préparé un projet de décision pertinente, qui, après accord dans les États membres de l’OTSC, sera soumis aux organes statutaires». Le communiqué de presse du ministère des Affaires étrangères arménien a relaté l’annonce faite par Ararat Mirzoyan le 22 novembre, avant la réunion des ministres des Affaires étrangères, annonçant «deux douzaines de documents à [leur] ordre du jour concernant les questions de coordination de la politique étrangère, la coopération militaro-politique, les nouvelles menaces et défis, et bien sûr, la situation dans le Caucase du Sud en général». D’autres réunions ont eu lieu le 23 novembre : session conjointe du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’OTSC, du Conseil des ministres de la Défense et du Comité des secrétaires des conseils de sécurité. Une réunion au format élargi a également procédé au transfert de la présidence de l’OTSC à la Biélorussie.

Nikol Pachinian a déclaré lors de son discours du 23 novembre, retranscrit dans le communiqué de presse du site du Premier ministre, : «Il est déprimant que l’adhésion de l’Arménie à l’OTSC n’ait pas dissuadé l’Azerbaïdjan de mener des actions agressives, d’autant plus qu’en fait, jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas été en mesure de prendre une décision sur la réaction de l’OTSC à l’agression de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie. Ces faits causent un grand préjudice à l’image de l’OTSC tant dans notre pays qu’à l’étranger, et je considère cela comme le principal échec de la présidence de l’Arménie à l’OTSC. Je peux dire la même chose des faits d’escalade à la frontière entre nos alliés – le Kirghizistan et le Tadjikistan. […] Une autre agression azerbaïdjanaise et, en particulier, le fait que nous n’ayons pas pu jusqu’à présent parvenir à une décision sur la réponse de l’OTSC à l’agression mentionnée, soulèvent des questions fondamentales qui sont extrêmement importantes tant pour l’OTSC que pour la perception de la organisation dans la société arménienne. […] Notre position est la suivante : conformément à la Déclaration d’Alma-Ata du 21 décembre 1991, les pays fondateurs de la CEI, en tant qu’États indépendants, ont reconnu l’intégrité territoriale de l’autre et l’inviolabilité des frontières existantes. Cela signifie que les pays susmentionnés sont devenus indépendants avec les frontières administratives qui existaient entre les républiques pendant l’Union soviétique. […] Depuis le 11 mai 2021, l’Azerbaïdjan a utilisé les forces armées à trois reprises et occupé environ 140 kilomètres carrés du territoire souverain de la République d’Arménie. Cela s’est produit les 11 mai et 14 novembre 2021 et le 13 septembre 2022. […] Qu’attendons-nous de l’OTSC à cet égard ? Des déclarations sous la forme d’une évaluation politique clairement formulée. S’abstenir d’une telle évaluation, en disant qu’il n’y a pas de frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, signifie affirmer qu’il n’y a pas de zone de responsabilité de l’Organisation du Traité de sécurité collective, et s’il n’y a pas de zone de responsabilité, alors il n’y a pas d’organisation elle-même . Cela peut au moins être interprété de cette façon. […] Dans ce contexte, je veux répondre aux commentaires selon lesquels l’Arménie essaie d’entraîner les pays de l’OTSC dans une guerre avec l’Azerbaïdjan. C’est de la pure manipulation, car l’Arménie ne peut pas être intéressée par une guerre. […] Une évaluation politique des événements ci-dessus est nécessaire, tout d’abord, d’un point de vue moral, car cela devrait être une manifestation logique des relations alliées. Bien sûr, cela est également important du point de vue de la restauration de l’intégrité territoriale de notre pays, mais cette volonté en soi ne signifie pas une intervention militaire. […] Par conséquent, l’Arménie propose également, par décision de l’OTSC CSC, d’accélérer le travail politique et diplomatique nécessaire avec la partie azerbaïdjanaise, visant au retrait immédiat et inconditionnel des troupes azerbaïdjanaises du territoire souverain de la République d’Arménie vers leurs positions d’origine c’est à dire celle du 11 mai 2021».

Il s’est ainsi prononcé contre la signature du document proposé concernant les mesures conjointes d’assistance à son pays en ces termes : «Dans ces conditions, l’absence d’une évaluation politique claire de la situation et l’incapacité à prendre la décision ci-dessus peuvent signifier non seulement le refus par l’OTSC des obligations alliées, mais peuvent également être interprétées par l’Azerbaïdjan comme un feu vert de l’OTSC à de nouvelles agressions. contre l’Arménie.Et cela contredit non seulement la lettre, mais aussi l’esprit et le sens des documents fondamentaux de l’OTSC. Par conséquent, sur cette base, chers collègues, pour le moment, je pense que le projet de «Déclaration de l’OTSC CSC et sur les mesures conjointes d’assistance à la République d’Arménie» soumis à la signature n’est pas suffisamment finalisé, et sous cette forme, avec avec tout le respect que je vous dois, je ne suis pas prêt à signer ces documents».

Par ailleurs, une réunion entre le dirigeant arménien et le président russe Vladimir Poutine a également eu lieu en marge de ces différentes réunions le 23 novembre tandis que le même jour le dirigeant russe s’est entretenu avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev pour aborder, selon les communiqués de presse du Kremlin et la présidence azerbaïdjanaise «les questions relatives à la mise en œuvre pratique des accords conclus par les dirigeants de la Russie, de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie à Sotchi le 31 octobre 2022 […] L’importance de poursuivre les travaux au format trilatéral afin d’assurer la sécurité à la frontière azerbaïdjanaise et arménienne et de rétablir les liaisons de transport dans le Caucase du Sud. […] les perspectives de développement ultérieur de la coopération dans le secteur de l’énergie».

Ces réunions ont eu lieu dans un contexte de manifestations populaires à Erevan relayés par plusieurs médias locaux (OC-media, Hetq, Civil.ge) et qui auraient rassemblées plusieurs centaines de manifestants sur la Place de la Liberté réclamant que le pays quitte l’organisation. La Plate-forme nationale arménienne de la société civile du Partenariat oriental aurait aussi publié une déclaration dans laquelle on pourrait lire : «La géopolitique récente et les développements régionaux ont montré que les actions de l’OTSC ne répondent pas aux défis sécuritaires des membres de cette structure, mais servent plutôt souvent les agendas politiques internes de certains pays et servent l’objectif de reproduire des régimes politiques. […] les partenaires occidentaux de notre pays, l’Union européenne, les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, les États-Unis et la France, se sont distingués par leurs mesures actives pour protéger la souveraineté et la sécurité de l’Arménie. […] Nous apprécions également hautement l’attitude des représentants progressistes de la société azerbaïdjanaise, qui ont également condamné l’agression contre l’Arménie et le déclenchement d’une nouvelle guerre, qui suscite l’espoir dans la perspective d’une coexistence pacifique entre les deux peuples. […] la Russie et la Biélorussie, membres de l’OTSC, sont les principaux fournisseurs d’armes offensives à l’Azerbaïdjan. […] En outre, la Russie, membre de l’OTSC, a déclenché une guerre non provoquée et agressive contre l’Ukraine». Elle a ainsi demandé : d’«effectuer les préparatifs nécessaires pour retirer l’Arménie de l’OTSC, [d’] interdire la diffusion terrestre des stations de télévision d’État de la Fédération de Russie sur le territoire de la République d’Arménie, principalement via le multiplex public., [d’] activer les négociations avec les partenaires occidentaux afin d’approfondir la coopération militaire et sécuritaire et assurer la sécurité de notre pays, [de] reprendre les négociations avec l’Union européenne en vue d’adhérer à l’accord d’association avec l’UE et à la zone de libre-échange approfondi et complet».

23/11/2022 : Visite du président azerbaïdjanais en Serbie : signature de 7 accords bilatéraux et critique commune du manque de respect du droit par les organisations internationales.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s’est rendu à Belgrade le 23 novembre où il a rencontré son homologue Aleksandar Vucic, après avoir visité les monuments du dirigeant Heydar Aliyev et de l’écrivain serbe Milorad Pavic dans le parc Tasmajdan. Une réunion élargie avec la Première ministre serbe, Ana Brnabic a également eu lieu.

Ainsi ont été signés, selon le communiqué de la présidence azerbaïdjanaise, la «Déclaration conjointe» entre les deux présidents, le «mémorandum sur l’établissement du Conseil de partenariat stratégique» et son annexe. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur azerbaïdjanais, Vilayat Eyvazov, et son homologue serbe, Bratislav Gasic, ont signé «l’Accord de réadmission» entre les deux gouvernements. Le ministre du Développement numérique et des Transports de la République d’Azerbaïdjan, Rashad Nabiyev, et le ministre de la Construction, des Transports et des Infrastructures de la République de Serbie, Goran Vesic, ont signé un protocole d’accord entre leur deux ministères. Le ministre du Travail et de la Protection sociale de la Population de la République d’Azerbaïdjan, Sahil Babayev, et le ministre de l’Emploi, des Anciens combattants et des Affaires sociales de la République de Serbie, Nikola Selakovic, ont signé un «Pacte administratif sur l’application de l’Accord» entre les deux gouvernements. L’ambassadeur de la République d’Azerbaïdjan en République de Serbie Kamil Khasiyev et le directeur de l’Agence de développement de Serbie Rados Gazdic ont signé un «protocole d’accord entre l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises de la République d’Azerbaïdjan et l’Agence de développement de la Serbie. Enfin, l’ambassadeur de la République d’Azerbaïdjan a également signé avec le vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Serbie, Mihailo Vesovic, un « protocole d’accord» entre l’Agence de promotion des exportations et des investissements de la République d’Azerbaïdjan, AzPromo, et la Chambre de commerce et d’industrie de Serbie.

Lors de la conférence de presse conjointe des deux dirigeants, le président serbe a déclaré «Nous avons beaucoup de choses en commun avec l’Azerbaïdjan, à commencer par le fait que nous préservons sans relâche notre intégrité territoriale […] Aujourd’hui, nous avons beaucoup appris du président Aliev. Il ne reste plus grand-chose de droit international, seule une poignée de pays respectent le droit international, et nous croyons que c’est la seule possibilité et la seule option pour notre avenir» avant de détailler le partenariat stratégique mis en place dans le domaine de l’énergie en ces termes : «L’Azerbaïdjan est une superpuissance dans la production et l’exportation de gaz. Et dans sept, huit ou dix ans, l’Azerbaïdjan exportera plus de 35 milliards de mètres cubes de gaz. Aujourd’hui, l’exportation est d’environ 22 milliards de mètres cubes de gaz. Plus de la moitié de cela va aux pays européens, et c’est pourquoi nous travaillons à l’établissement d’une interconnexion entre la Serbie et la Bulgarie afin que nous puissions recevoir, à l’avance, une quantité substantielle de gaz de nos amis de Bakou. Nous avons parlé de transport d’électricité car il y a un énorme projet européen qui va relier la Géorgie, la Roumanie, la Hongrie et l’Azerbaïdjan. Nous discuterons de notre adhésion avec nos partenaires européens car c’est le câble sous-marin d’une grande puissance. Il passe sous la mer Noire. Nous souhaitons joindre avec succès notre réseau de transmission à celui de la Roumanie ou de la Hongrie afin de pouvoir acheter de l’énergie à l’avenir et garantir la sécurité énergétique totale de notre pays. […] il y a des questions de protocole pour signer certaines choses pour la transparence, mais pour nous, sa parole suffit. Nous croyons en sa parole plus qu’en n’importe quelle signature. Pour moi, c’est plus que suffisant. Quand il dit quelque chose, je sais que ce sera le cas. Donc, pour nous, c’est vraiment important. […] Cela peut apparaître comme une blague pour certains, mais ce n’est pas le cas. Ilham Aliyev est aujourd’hui l’homme le plus populaire d’Europe. C’est incroyable comme les changements se sont produits en Europe. Ils n’avaient généralement pas de temps pour lui. Maintenant, ils ont tout le temps du monde pour lui».

De son côté, le président azerbaïdjanais a déclaré : «L’Azerbaïdjan et la Serbie se défendent et se soutiennent toujours sur la scène internationale. Comme l’a dit le président Vucic, la souveraineté et l’intégrité territoriale de nos pays sont soutenues sur une base réciproque, et cette position est sans équivoque, immuable et le restera. […] Les principales organisations internationales du monde ont adopté des décisions et des résolutions importantes et équitables concernant cette occupation. Parmi elles, bien sûr, je dois mentionner les quatre résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Ces résolutions exigeaient un retrait immédiat, inconditionnel et complet des forces armées arméniennes des terres azerbaïdjanaises. L’Assemblée générale des Nations Unies, l’Organisation de la coopération islamique, le Mouvement des non-alignés, le Conseil de l’Europe, le Parlement européen et l’OSCE, c’est-à-dire toutes les grandes organisations internationales, ont adopté des décisions et des résolutions à l’appui de notre position, mais la question n’a pas été résolue. Qu’indique-t-il ? Il montre que les décisions et résolutions des organisations internationales et leur mise en œuvre sont sélectives. […] C’est pourquoi la communauté internationale devrait faire des suggestions concernant l’avenir des organisations internationales. Nous, en Azerbaïdjan, sommes prêts pour cela».

24/11/2022 : Un citoyen géorgien détenu en Ossétie du sud.

Les services de sécurité géorgiens ont dénoncé le 24 novembre la détention d’un citoyen géorgien par les «forces d’occupation russes» à proximité du village d’Artsevi en Ossétie du sud. Le service d’assistance téléphonique aurait été activée et la mission de surveillance de l’UE ainsi que les co-présidents des Discussions Internationales de Genève auraient été informés.

25/11/2022 : Le président azerbaïdjanais rencontre le représentant spécial de l’UE pour le sud-Caucase dans une situation sécuritaire tendue au Karabakh.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a rencontré le 25 novembre le représentant spécial de l’UE pour le sud-Caucase, Toivo Klaar, avec lequel il a évoqué, selon le communiqué de la présidence, «la normalisation des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, le processus de négociation concernant l’accord de paix entre les deux pays et les résultats de la réunion sur la délimitation des frontières tenue à Bruxelles».

Les accusations réciproques de rupture de cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont poursuivis toute la semaine. Le ministère arménien de la Défense a dénoncé le 21 novembre des tirs en date du 20 novembre en direction de «des positions de combat arméniennes situées dans la partie orientale de la zone frontalière arméno-azerbaïdjanaise», ce qui a été démenti par le ministère de la Défense azerbaïdjanais qui, lui, a fait part de tirs de «membres d’un détachement armé arménien illégal» en direction des régions de Fizouli et Khojavend, ce qui a été démenti par l’ «Armée de Défense du Haut Karabakh ». Le contingent russe de maintien de la paix a également relayé le 19 novembre des tirs azerbaïdjanais sur un civil du village d’Avdur dénoncés par la «police du Haut-Karabakh». Les dénonciations arméniennes du ministère de la Défense se sont renouvelées le 22 novembre tandis que le ministère azerbaïdjanais de la Défense a également mentionné des tirs en direction des colonies d’Astaf dans le district de Dashkasan et de Kokhanabi dans le district de Tovouz, en direction de la colonie de Yukhari Ayrim dans le district de Kelbajar. Ainsi que des tirs provenant de «membres de détachements arméniens illégaux» en direction des régions de Khojavend et Fizouli puis plus tard en direction des régions de Fizouli, Choucha, Khojavend, Terter et Khojaly, ce qui a été démenti par la partie arménienne. L’ «Armée de Défense du Haut-Karabakh» a dénoncé des tirs le 22 novembre également en direction de leurs positions ainsi qu’en direction d’un civil dans le village de Machkalashen, ce qui a été démenti par la partie azerbaïdjanaise. De même, la « police du Haut-Karabakh » a dénoncé le même jour des tirs sur des civils dans le village de Sarushen et dans la zone administrative du village de Machkalashen. Le 24 novembre, le ministère de la Défense arménien a de nouveau dénoncé des tirs azerbaïdjanais. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a dénoncé le 23 novembre l’installation de champ de mies de «fabrication arménienne» dans la «direction nord des hauteurs de Saribaba», ce qui a été qualifié de «mensonge total» par Edmon Maroukian, l’ambassadeur extraordinaire arménien, via Twitter, puis des tirs le 25 novembre de «membres de détachements armés illégaux» en direction d’Aghdam et de Khodjavend. Le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais, Djeyhoun Bayramov, a déclaré le 24 novembre, devant des journalistes que l’Arménie utilisait le corridor de Latchin pour envoyer des armes aux Karabakh et que des «mesures nécessaires» seraient prises.

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