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VEILLE SUD-CAUCASE – du 15 octobre au 21 octobre 2022

17/10/2022 : Leyla Abdulayeva nommée ambassadrice de l’Azerbaïdjan en France.

Leyla Abdullayeva, ancienne porte-parole du ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais, a été nommée, par décret présidentiel en date du 17 octobre, ambassadrice en France (en remplacement de Rahman Moustafayev). Celle-ci a déclaré via Twitter : «Je n’épargnerai aucun effort pour le développement des relations entre l’Azerbaïdjan et la France». Son ancien poste devrait être occupé par Haïkhan Hadjizadé selon le service de presse du ministère des Affaires étrangères.

Cette nomination intervient dans un contexte de plus en plus tendu entre les deux pays, encore aggravé par la dernière intervention télévisée du président français en date du 12 octobre, la télévision publique azerbaïdjanaise ayant même diffusé une chanson avec la participation de jeunes enfants se moquant ouvertement du président français, relayée sur Youtube le 18 octobre. Une pétition relayée par lagazetteaz a également été signée par un groupe de jeunes azerbaïdjanais répondant à l’exposé des motifs d’une proposition de résolution présentée par plusieurs parlementaires au Sénat français examinée le 15 octobre et visant à exiger une action du gouvernement pour le «retrait des troupes azerbaïdjanaises sur leurs positions initiales, notamment en dehors du territoire arménien et du couloir de Latchin, mais aussi de mettre un terme à la politique anti-arménienne conduite par le Gouvernement de l’Azerbaïdjan». De même la Chambre de commerce et d’Industrie Azerbaïdjan-France a envoyé une lettre au président français retranscrite par le média Azvision le sollicitant pour «jouer un rôle actif et positif pour soutenir les négociations menées par l’UE sur un accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, affirmant l’intégrité territoriale des deux pays» et l’inviter à «une réunion en ligne avec [ses] membres pour entendre les points de vue des entreprises françaises et de la communauté vivant en Azerbaïdjan».

17-18/10/2022 : Visite de la présidente géorgienne en Moldavie et visite du ministre de la Défense roumain en Géorgie

La présidente géorgienne, Salome Zurabishvili, s’est rendue en Moldavie le 17 octobre où elle a rencontré le président du Parlement moldave, Igor Grosu, ainsi que son homologue moldave Maia Sandu, première visite d’un président géorgien depuis 12 ans. Lors de la conférence de presse commune, la présidente géorgienne a qualifié l’agression de la Russie en Ukraine d’«anachronisme» au 21ème siècle en déclarant que la Russie était «coincée dans le siècle dernier qui a été le siècle des guerres et du totalitarisme» et que l’Europe voyait maintenant «le vrai visage de la Russie». Évoquant l’appartenance commune des deux pays au «Trio associé» , elle a déclaré : «Je suis profondément convaincue que nous verrons tous les trois les résultats de cette voie et de l’intégration européenne de nos pays […] Cette guerre se terminera avec la victoire [et] la reconstruction de l’Ukraine, ainsi que notre réunification avec l’Union européenne». En répondant aux questions des journalistes, elle n’a pas exclu une révision de la politique relative à l’établissement de visas pour les citoyens russes qu’elle a jugé «assez libérale dans les conditions actuelles». Il est à noter que la Géorgie a aboli les exigences de visas pour les Russes en 2012 qui ont aujourd’hui la possibilité de rester dans le pays pendant une année, et que le parti «Rêve géorgien» au pouvoir s’oppose pour le moment à toute révision de cette politique malgré les appels de la société civile.

Maia Sandu a déclaré, quant à elle, : «Nous réitérons, à cette occasion, notre respect inconditionnel de la souveraineté de l’Ukraine et de l’intégrité territoriale du pays voisin à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues […] Cela est d’autant plus pertinent que la Moldavie et la Géorgie ont également des conflits non résolus sur leurs territoires […] Nous ne pouvons pas laisser l’agression et la peur prévaloir. Nous devons tout faire pour rétablir l’ordre international fondé sur des règles, pour réaffirmer notre respect du droit international, de la souveraineté des États et de leur droit de décider de leur propre sort. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons assurer une paix durable dans notre région et dans le monde […] Il est de notre devoir de tout mettre en œuvre pour accélérer la réalisation du rêve européen de nos peuples. […] L’avenir dans la famille des États européens ancrera nos pays dans un espace politique, économique et de valeur où les gens auront plus de possibilités de vivre et de se développer librement, en toute sécurité et avec prospérité».

Le ministre roumain de la Défense, Vasile Dincu, s’est rendu en Géorgie le lendemain 18 octobre pour rencontrer le Premier ministre, Irakli Garibashvili, et son homologue Juansher Burchuladze avec lesquels ils ont abordé, selon le communiqué du gouvernement de Géorgie, «la coopération Géorgie-Roumanie et les relations avec l’OTAN et l’Union européenne» mais aussi «les relations futures dans le domaine de la défense» suite à la déclaration récemment signée concernant l’établissement d’un partenariat stratégique.

17/10/2022 : Déploiement d’une mission d’observation de l’Union européenne sur la frontière arméno-azerbaïdjanaise sur fond de multiplication des accusations de rupture du cessez-le-feu.

Le 17 octobre, le Conseil de l’Union européenne a annoncé l’envoi d’une mission de surveillance composée de 40 experts le long de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, sur le territoire de l’Arménie, faisant suite à la décision prise lors de la réunion quadrilatérale du 6 octobre dernier, «dans le but de surveiller, d’analyser et de faire rapport sur la situation dans la région». Cette mission dont il est prévue qu’elle soit détachée de la mission de l’UE en Géorgie (EUMM) ne devrait pas rester plus de deux mois. Josep Borell, Haut-représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a déclaré à cette occasion: «L’envoi de jusqu’à 40 observateurs de l’Union européenne à la frontière internationale de l’Arménie avec l’Azerbaïdjan vise à renforcer la confiance, à stabiliser la situation qui menace la vie et met en danger le processus de résolution du conflit. C’est une fois de plus la preuve du plein engagement de l’Union européenne en faveur de la réalisation d’une paix durable dans le Caucase du Sud». Josep Borell a annoncé le 20 octobre via Twitter que la mission se déployait le même jour, information confirmée par le Service de l’Action extérieure de l’UE.

Le 17 octobre, le ministre des Affaires étrangères arménien, Ararat Mirzoyan, a reçu les membres de la mission d’évaluation technique de l’UE afin de discuter «du mandat, des emplacements et d’autres détails de la mission d’observation de l’UE» selon le compte rendu du ministère concerné, avant de déclarer le lendemain 18 octobre, selon plusieurs médias locaux (Netgazeti, News.am, Azatutyun), que des discussions concernant le déploiement d’observateurs de l’OSCE étaient également en cours, lors d’un point presse à la suite de sa rencontre avec la ministre des Affaires étrangères norvégienne, Anniken Hudfeldt. Le 19 octobre, l’OSCE a effectivement annoncé, par voie d’un communiqué de presse, envoyer une «équipe d’évaluation des besoins en Arménie» du 21 au 27 octobre, à l’invitation du gouvernement de la République d’Arménie, ce qui a été commenté par le MAE azerbaïdjanais par voie de communiqué de presse en ces termes : «Il convient de noter que la question de l’envoi d’une telle mission n’a jamais été discutée par aucun organe décisionnel collectif de l’OSCE […] Cette initiative unilatérale de l’Arménie n’est rien d’autre qu’une visite privée d’un groupe de plusieurs États participants, et tout résultat d’une telle visite sera évalué en conséquence. […] Une action unilatérale aussi peu judicieuse de la Présidence et du Secrétariat de l’OSCE va à l’encontre des principes fondamentaux de toute médiation responsable et crédible et de l’instauration de la confiance, qui exigent, entre autres, le consentement des parties, l’impartialité des médiateurs et le respect des obligations des États en vertu du droit international».

De même, le représentant permanent de l’Azerbaïdjan auprès de l’OSCE, Rovshan Sadigbayli, a publié la déclaration faite lors de la 1395ème réunion du Conseil permanent de l’OSCE via Twitter dans laquelle on peut lire : «La Présidence et le Secrétariat de l’OSCE n’avaient ni autorité ni mandat pour envoyer une telle mission sans le consentement préalable des parties directement concernées, en l’occurrence l’Azerbaïdjan et l’Arménie. […] De toute évidence, la Présidence polonaise sortante n’a pas veillé à ce que ses actions ne soient pas incompatibles avec les positions convenues par tous les États participants et à ce que l’ensemble des opinions des États participants soit pris en compte. Il est particulièrement déplorable qu’une telle visite ait été annoncée sans consultation préalable avec l’Azerbaïdjan et notification alors que les discussions étaient toujours en cours. […] En tant que telle, cette initiative ne peut pas et ne sera pas considérée comme une activité mandatée par l’OSCE. Aucun fonds et avoir de l’OSCE ne sera utilisé pour une telle action non consensuelle. L’Azerbaïdjan rejette cette décision unilatérale et ne coopérera pas avec et n’acceptera pas les résultats de cette visite privée d’un groupe de personnes de quelques États participants. La Délégation de l’Azerbaïdjan rappelle que, conformément au Règlement intérieur de l’OSCE, seuls les documents adoptés par les organes décisionnels de l’OSCE, tels que les décisions, déclarations, déclarations, rapports, lettres ou autres documents, peuvent être appelés décisions ou documents. […] En attendant que la situation actuelle soit rectifiée et que la conformité avec les documents et décisions de l’OSCE soit rétablie, la Délégation de L’Azerbaïdjan ne sera pas en mesure d’examiner la proposition de budget, y compris les tableaux des postes et les coûts des ressources nécessaires».

Le 18 octobre, 47 membres de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (dont 8 membres arméniens) ont signé une déclaration élaborée par Ruben Rubinian du parti «Contrat civil» condamnant «l’agression de l’Azerbaïdjan contre le territoire souverain de l’Arménie» et stipulant : «L’Azerbaïdjan a lancé une agression militaire de grande envergure contre le territoire souverain de la République d’Arménie en septembre 2022. Avec ces actes d’agression militaire non provoqués, l’Azerbaïdjan a aussi ciblé des infrastructures civiles dans des zones densément peuplées de l’Arménie, provoquant la mort de centaines de personnes, dont des civils. Des éléments de preuve effarants font état de torture, de mutilation sur des soldats capturés ou morts, y compris sur des femmes. Nous condamnons avec la plus grande fermeté l’agression commise par l’Azerbaïdjan, qui constitue une violation flagrante de la Charte des Nations Unies, de l’Acte final d’Helsinki, du droit international humanitaire ainsi que des obligations statutaires et conventionnelles et des engagements de l’Azerbaïdjan en tant que membre du Conseil de l’Europe. Nous condamnons également les homicides volontaires, les tortures et les traitements inhumains infligés aux prisonniers de guerre et aux Arméniens capturés par les forces armées azerbaïdjanaises, dont les vidéos ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Nous appelons l’Azerbaïdjan à s’abstenir à l’avenir de tout acte d’agression contre l’intégrité territoriale de l’Arménie et à s’engager pacifiquement dans un processus de négociation. Nous exigeons le retrait immédiat et sans conditions des forces armées azerbaïdjanaises du territoire souverain de l’Arménie et le rapatriement d’urgence de tous les prisonniers de guerre et autres captifs».

Des accusations réciproques de rupture du cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont succédées toute la semaine. Ainsi le ministère de la Défense azerbaïdjanais a dénoncé les 15 et 16 octobre, des tirs en direction des colonies de Hajilar dans le district de Latchin et de Tazakand dans le district de Dashkasan, en direction des colonies de Jamilli et Mollabayramli dans le district de Kelbajar, de la colonie d’Hüsülü dans le district de Lachin et de la colonie de Kokhanabi dans le district de Tovouz. Il a également signalé «la concentration de personnel supplémentaire et de quatre unités d’artillerie avec des véhicules militaires sur des positions faisant face à des unités de l’armée azerbaïdjanaise en direction de Dashkasan» le 17 octobre. De même le 19 octobre concernant des tirs en direction des colonies de Tazakend et d’Astaf dans le district de Dashkasan et de Daryurd dans le district de Gadabay, puis le 20 octobre concernant des tirs en direction des colonies d’Astaf dans le district de Dashkasan et Mollabayramli et de Zaylik dans le district de Kelbajar, et enfin le 21 octobre concernant des tirs en direction des colonies d’Astaf dans le district de Dashkasan, et Zaylik et Mollabayramli dans le district de Kelbajar. Le ministère de la Défense arménien a dénoncé des tirs «dans la partie orientale de la frontière arméno-azerbaïdjanaise» les 15, 16, 17, 18, 19 et 20 octobre tout en démentant systématiquement les accusations azerbaïdjanaises et en signalant le 17 octobre «le déploiement de moyens d’artillerie et antiaériens azerbaïdjanais supplémentaires». Ces différentes accusations ont fait l’objet des commentaires suivants du Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, via Twitter le 17 octobre: «L’Azerbaïdjan attribue continuellement ses propres violations du cessez-le-feu à l’Arménie. De toute évidence, il s’agit d’une création d’un prétexte pour une nouvelle agression militaire contre l’Arménie. Un mécanisme international permanent est nécessaire pour maintenir le régime de cessez-le-feu et assurer la sécurité des frontières».

Par ailleurs, le 17 octobre, le service de presse du ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais a publié une déclaration relative à des vidéos circulant concernant la destruction de pierres tombales azerbaïdjanaises près de Stepanakert par un camion militaire arménien, décrivant ces actes comme «un autre exemple clair de la politique de destruction du patrimoine azerbaïdjanais menée par l’Arménie depuis de nombreuses années » tout en annonçant : «Les actes d’urbicide, d’écocide et de culturicide, dont elle [l’Arménie] est l’auteur, ont été recueillis et présentés aux organisations internationales». De même, selon les agences de presse locales (APA, Trend News) des restes humains auraient été retrouvés le 17 octobre lors de travaux de construction dans le district de Khodjavend et une enquête seraient actuellement en cours.

Le 19 octobre, le Premier ministre a fait, via Twitter, état des chiffres suivants: «Il y a 777 Arméniens disparus de la 1ère guerre du Haut-Karabakh, 217 de la 2ème guerre du NK et 29 Arméniens disparus de l’agression du 13 septembre de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie. Nous espérons que l’Azerbaïdjan coopérera pour clarifier le destin de nos compatriotes».

18/10/2022 : Le ministre de la Défense d’Arménie en visite en Inde

Le ministre de la Défense d’Arménie, Suren Papikian, s’est rendu en Inde le 18 octobre où il a rencontré son homologue Shri Rajnath Singh, réunion durant laquelle, selon le communiqué du ministère concerné : «Les interlocuteurs se sont déclarés satisfaits du niveau actuel de coopération, des possibilités d’élargissement de la coopération». Il a également assisté à la conférence des ministres de la Défense sous le format «Région de l’Océan indien et partenaires» le 19 octobre. Un article du média azerbaïdjanais Haqqin, proche des milieux de la Défense, intitulé «Drones, systèmes de missiles anti-aérien, missiles de croisière…et tout ça pour l’Arménie» a relaté le 20 octobre que l’Inde était devenu le principal fournisseur d’armes de l’Arménie depuis la fin de la «guerre de 44 jours», évoquant notamment la signature d’un contrat d’achat de lance-roquettes Pinak d’un montant de 250 millions de dollars, et faisant de son souhait d’acquérir du matériel supplémentaire comme des systèmes de missiles anti-aériens Akash.

18/10/2022 : Le «Parlement » d’Ossétie du sud approuve le projet de loi sur «l’adhésion à l’accord sur le code des douanes de l’Union Économique Eurasienne»

Selon l’«agence de presse d’État Res» d’Ossétie du sud, le «Parlement sud-ossète» aurait approuvé à l’unanimité le projet de loi sur «l’adhésion à l’accord sur le code des douanes de l’Union Economique Eurasienne» qui selon Arsen Kvezerov, «président de la commission parlementaire sur les petites entreprises et l’agriculture», devrait permettre «aux autorités douanières de la République, avec le soutien de la Fédération de Russie, de créer une base pour l’utilisation d’outils d’automatisation modernes pour les opérations douanières, d’outils logiciels et de technologies dans le domaine des douanes».

19/10/2022 : Un citoyen géorgien détenu en Ossétie du sud.

Les services de sécurité de l’État géorgien ont annoncé le 19 octobre qu’un citoyen géorgien, Tamaz Glurjidze selon les médias locaux tel qu’InterpressNews, était détenu en Ossétie du sud près du village de Bershueti. Dès le lendemain, les mêmes services ont annoncé sa libération.

20/10/2022 : Visite du président turc en Azerbaïdjan sur fond de polémique autour d’un «couloir du Zanguezour».

Le président turc Reccep Tayip Erdogan est arrivé en Azerbaïdjan le 20 octobre pour rencontrer son homologue Ilham Aliev avec lequel ils ont inauguré le nouvel aéroport international de Zangilan et d’autres projets de développement territoriaux communs, événements relayés par le site de la présidence azerbaïdjanaise. Les deux alliés dans le projet de «couloir du Zanguezour» se sont rencontrés alors que les anicroches à ce sujet se sont multipliés cette semaine entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Nikol Pachinian a déclaré le 17 octobre via Twitter : « Un projet de décision du
[gouvernement arménien] sur l’ouverture de 3 points de contrôle à la frontière arméno-azerbaïdjanaise pour assurer la connexion entre l’est de l’Azerbaïdjan et le Nakhchivan est officiellement diffusé depuis plusieurs mois. Le gouvernement arménien attend une réaction positive de l’Azerbaïdjan
 », ce à quoi le ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais a répondu également via Twitter : «L’Arménie devrait cesser les faux prétextes pour se soustraire à ses engagements en vertu de la déclaration trilatérale de novembre 2020 de relier l’automobile et les chemins de fer via le corridor Zanguezour. Suggérer 3 options irréalistes de points de contrôle pour la connectivité en ignorant 20 mois de discussions n’est pas une bonne politique», appelant un nouveau message via Twitter du Premier ministre arménien le lendemain : «Existe-t-il une obligation unilatérale de l’Arménie de construire de nouvelles routes entre les régions de l’ouest de l’Azerbaïdjan et du Nakhitchevan dans la déclaration trilatérale du 9 11? NON! Cela pourrait-il arriver après accord entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. OUI! l’Arménie est prête à le faire selon sa législation. Une réaction positive de l’Azerbaïdjan est nécessaire». Selon le média Azerbaïdjan Focus, une délégation de parlementaires azerbaïdjanais participait le 18 octobre à la conférence internationale du groupe de la route de la soie de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE sur «le renforcement de la coordination pour assurer la sécurité énergétique et alimentaire en période de crise» à Istanbul en Turquie, durant laquelle le chef de la délégation azerbaïdjanaise, Azay Gouliyev, aurait déclaré: «l‘Azerbaïdjan apporte une contribution significative au développement des corridors de transport Est-Ouest et Nord-Sud, et promeut activement la création du corridor de Zanguezour, qui fera partie intégrante du Corridor du Milieu».

Le vice-Premier ministre russe, Alexeï Overchuk a déclaré à ce sujet, le 21 octobre, lors d’un discours prononcé à l’occasion de Forum international de l’exportation « Made in Russia 2022 » à Moscou: «De plus, le carrefour des principaux corridors de transport internationaux «Nord-Sud» et «Est-Ouest» se forme aujourd’hui précisément dans le Caucase du Sud. Si elles sont créées, les économies de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie et de la Géorgie commenceront à recevoir des avantages supplémentaires liés à leur position géographique avantageuse en Eurasie. Le déblocage des liaisons de transport entre les régions occidentales de l’Azerbaïdjan et du Nakhitchevan via le territoire de l’Arménie ou de l’Iran jouera un rôle important à cet égard. Aujourd’hui, l’Azerbaïdjan et l’Iran ont lancé la construction de ponts à leur frontière, qui relieront les routes des deux pays et assureront le mouvement le plus court et le plus pratique entre les régions occidentales de l’Azerbaïdjan et du Nakhitchevan. La construction d’une voie ferrée et d’une autoroute à travers Meghri sur le territoire arménien, dont la souveraineté n’est remise en cause par personne, dépend de la position de l’Arménie. Dans le même temps, une route contournant l’Arménie est déjà en cours de construction à travers l’Iran, ce qui signifie qu’une route sera opérationnelle en 2024, et elle donnera accès aux marchés de l’Iran, de la Turquie et plus loin vers l’Europe».

20/10/2022 : Ruben Vardanian, futur «ministre d’État du Haut-Karabakh» ?

Ruben Vardanian, homme d’affaire d’origine arménienne qui a renoncé à la nationalité russe l’été dernier et s’est installé au «Haut-Karabakh» pour «soutenir la sécurité de l’Artsakh» a annoncé le 20 octobre via Telegram accepter la proposition faite le 4 octobre par le «président du Haut-Karabakh», Arayik Haroutiounian, de le nommer «ministre d’État» en ces termes: «Je suis extrêmement préoccupé par la façon dont les événements politiques se développent autour de l’Arménie et de l’Artsakh, par la situation tendue autour du règlement de la question de l’Artsakh, dont dépend, sans exagération, le sort de l’Arménie et du monde arménien. Je me rends compte que je n’ai plus le temps de réfléchir, tout comme il n’y a pas d’autre moyen que d’être aux côtés du peuple d’Artsakh et de prendre ma part de responsabilité pour l’avenir de l’Artsakh. Suite à des rencontres au cours du dernier mois et demi avec des habitants de la république, ses personnalités politiques et publiques, des représentants de différents territoires et groupes sociaux, j’ai acquis la conviction que les gens soutiennent ma candidature au poste de ministre d’État de la République d’Artsakh et veulent de me voir comme un leader responsable qui rassemblera autour de lui toutes les forces saines et mènera un vrai travail pour sortir le pays de la crise. Je prendrai officiellement mes fonctions de ministre d’État d’Artsakh début novembre. Je présenterai ensuite les objectifs stratégiques et les tâches prioritaires que nous devons résoudre, ainsi que les premières mesures que nous allons prendre».

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