Équipe de veille géopolitique Iran / Pakistan / Afghanistan : Daniel Marco et Jérémie Patot.
14/01/2023 : Hossein Amir-Abdollahian, le ministre iranien des Affaires Étrangères, rencontre Bachar El-Assad à Damas. -Daniel Marco-
Le 14 janvier 2023, le président syrien Bashar El-Assad et le ministre iranien des Affaires Étrangères Hossein Amir-Abdollahian se sont rencontrés pour renforcer les liens bilatéraux entre leurs pays. Selon le site officiel de ministère des Affaires Étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian a cité les contacts et la collaboration bénéfiques et étroits entre les deux pays, et il a affirmé que son voyage en Syrie avait pour but de poursuivre et de conclure les discussions entre Téhéran et Damas sur les questions d’intérêt commun aux niveaux bilatéral, régional et mondial. De plus, il a insisté sur le fait que son pays continuera à soutenir Damas de manière dynamique, puisqu’il considère que la sécurité et le développement de la Syrie sont le reflet de sa propre sécurité et de son propre développement.
D’après Tehran Times, le ministre iranien des Affaires étrangères a assuré que l’Iran poursuivra ses efforts diplomatiques pour servir de médiateur entre la Turquie et la Syrie, et a également souligné l’importance de protéger la souveraineté nationale et l’intégrité des nations. Al Mayadeen informe que le ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekdad a souligné que la Syrie, «dans toutes ses démarches depuis 2011 jusqu’à ce moment, vise à éradiquer le terrorisme qui a perturbé nos relations avec la Turquie», en référence aux efforts de la Turquie pour normaliser les relations avec Damas, qui ont commencé il y a des mois avec le soutien de la Russie et de l’Iran.
Bachar El-Assad, le président syrien, a déclaré que la République islamique d’Iran est le pays le plus proche du sien et «qu’elle s’est tenue à nos côtés dans la guerre et que nous n’oublierons pas l’aide de la République islamique d’Iran». Il a également souligné combien le prochain voyage du président Raisi en Syrie sera essentiel, rapporte Iran Front Page.
16/01/2023 : L’UE inscrit les Gardiens de la Révolution comme groupe terroriste, le Président iranien parle d’un acte «désespéré». -Jérémie Patot-
Mercredi 18 janvier, les eurodéputés ont largement adopté un texte ajoutant les Gardiens de la révolution iranienne à la liste des groupes terroristes de l’UE en raison de l’augmentation des exécutions de manifestants en Iran, informe RFI. Le président iranien considère cela comme une réaction de frustration de la part de l’Europe suite à ses échecs dans ses tentatives de nuire au peuple iranien. Ce vote a été motivé par les exécutions qui ont eu lieu depuis le début des manifestations en réaction à la mort de Mahsa Amini.
Les réactions de l’Iran ne se sont pas fait attendre, dès jeudi 19, dans une conversation téléphonique avec le responsable de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, Amirabdollahian a déclaré que le Parlement européen a pris une décision contreproductive en votant ce texte, rapporte Tasmin News ; ajoutant que le comportement «émotif, peu judicieux, incorrect et non professionnel» du Parlement européen est contraire à la rationalité et à la civilité politiques.
Le vendredi 20 janvier, le président iranien Ebrahim Raisi a qualifié l’action du Parlement européen de «désespéré», avant de déclarer que «la mesure est en violation du droit international et de la Charte des Nations Unies», selon Tamin News et PressTV.
France24 rappelle que l’UE a déjà des sanctions en place en raison des multiples violations des droits de l’Homme de Téhéran, dont des gels d’avoirs et interdictions de territoires de haut politicien, et que 18 personnes ont été condamnée à mort par la justice iranienne, quatre ont déjà été pendus et une cinquantaine risquent la même sentence.
17/01/2023 : Le ministre iranien des Affaires étrangères rencontre les responsables turcs pour discuter de questions régionales. -Daniel Marco-
Le 17 janvier, le ministre iranien des Affaires Étrangères, Hossein Amirabdollahian, a rencontré le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à Ankara. Selon Iran Front Page, Hossein Amirabdollahiana a mentionné que l’exécution rapide de l’accord entre Téhéran et Ankara sur une alliance stratégique était l’un des principaux sujets dont il a discuté avec le président turc. «L’état le plus récent des relations entre les deux pays devrait être abordé en premier lieu lors du voyage à Ankara. L’Ayatollah Raisi a été officiellement invité à se rendre en Turquie par M. Erdogan, le président du pays», avait annoncé Hossein Amirabdollahiana lors de son déplacement à Ankara d’après Tehran Times. Le site officiel du ministère des Affaires Étrangères iranien informe que l’importance de la réunion 3+3 concernant les questions du Caucase, de la réunion tripartite entre l’Iran, la Turquie et l’Irak, et de la réunion trilatérale entre l’Iran, la Turquie et l’Azerbaïdjan a été soulignée par les ministres des affaires étrangères de l’Iran et de la Turquie.
Hossein Amirabdollahian a également échangé avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu sur la décision récente de la Turquie de se réconcilier avec la Syrie. L’Orient-Le Jour rapporte que Hossein Amirabdollahian a annoncé que la République islamique est «très contente» de ce dialogue entre la Syrie et la Turquie. «Nous sommes très contents de voir que les relations entre Damas et Ankara sont en train de changer».
Le site officiel du ministère des Affaires Étrangères iranien note que la coopération entre l’Iran et la Turquie dans les domaines de l’énergie, du transport, de la culture, du tourisme, du commerce, de la science et de la technologie a également été au centre des discussions entre Hossein Amirabdollahian et le président turc.
20/01/2023 : Téhéran signe un accord de libre-échange avec l’Union économique eurasiatique. -Jérémie Patot-
Téhéran et Moscou multiplient des accords de coopération depuis l’isolement des deux pays sur la scène internationale. Un nouvel accord de libre-échange avec l’Union économique eurasiatique (UEEA), une union économique réunissant l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et la Russie, a été signé avec l’Iran, le 20 janvier selon PressTV.
Cet accord permettrait l’autorisation des exportations en franchise de droits pour plus de 90 % de leurs produits, d’après un rapport de l’agence de presse officielle IRNA.
En novembre 2019, l’Iran avait déjà conclu un accord commercial préférentiel avec l’UEEA dans le but de diversifier les voies commerciales et de compenser les conséquences des sanctions américaines sur ses échanges économiques avec le reste du monde, rappelle PressTV. Les dernières données de la Commission de l’Union révèlent qu’en 2021, les échanges entre l’Iran et l’UEEA ont augmenté de 74 % sur une base annuelle et ont augmenté de 25 % supplémentaires au cours des 10 premiers mois de 2022. Selon les chiffres du gouvernement iranien, le commerce bilatéral avec l’UEEA a augmenté de 66 % en valeur au cours de l’année jusqu’à fin mars 2022, atteignant un total de 5,634 milliards de dollars.
Dans un même sens politique, lors d’une conversation téléphonique entre le président iranien Raisi et Vladimir Poutine, le vendredi 20 janvier, il a été sujet d’étendre la coopération énergétique et de transits entre les deux pays, selon Tehran Times avant de rappeler que c’est le second échange téléphonique entre les deux présidents en moins de deux semaines. Le président Raisi a ainsi déclaré que «l’élargissement des capacités et de la coopération des deux pays, y compris dans le domaine du transit et de l’énergie, est bénéfique pour les économies de toute la région eurasienne».
