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VEILLE EUROPE DE L’EST – du 5 novembre au 11 novembre 2022

Équipe de veille Europe de l’est : Matisse Grenier, Olga Chekhurska,  Séverine Ly, Olivier Husson

06/11/2022 : Les Serbes du Kosovo démissionnent massivement des institutions étatiques kosovares. -Matisse Grenier-

Selon Euronews, c’est lors d’une réunion du parti serbe du Kosovo «Srpska Lista» le 5 novembre dans la ville majoritairement serbe de Zvecan, que la décision de se retirer des institutions kosovares fut prise. Ce choix est motivé par la désapprobation de la nouvelle loi sur l’harmonisation des plaques d’immatriculation, censée entrer en vigueur ce 1er novembre.

Ainsi, des démissions ont été enregistrées dès le week-end dans les institutions étatiques du Nord du Kosovo, notamment au sein des quatre municipalités majoritairement serbes. Les services publics sont affectés, y compris dans les rangs de la police locale, comme le relate Balkan Insight. Le président serbe Aleksandar Vucic, selon Balkan Insight, s’est inquiété de la sécurité future dans le Nord du Kosovo, ne manquant pas de rappeler que les autorités kosovares n’avaient pas le droit d’y imposer leur loi, «ni selon les accords de Bruxelles, ni selon la volonté du peuple».

Toutefois, le président serbe Aleksandar Vucic a nié les accusations d’incitation portées contre lui par les autorités kosovares. Il a tout de même annoncé qu’il «soutiendra les serbes» du Kosovo à défendre leurs droits, au premier rang desquels «le respect des accords de Bruxelles», signés en 2013 entre la Serbie et le Kosovo sous médiation de l’UE, et prévoyant notamment une «Association des municipalités serbes» du Nord du Kosovo.

Enfin, les 10 députés serbes au parlement kosovar ont également démissionné de leurs fonctions, bien que ces 10 sièges soient constitutionnellement garantis pour la communauté serbe. La force armée de l’OTAN pour le Kosovo (KFOR) a accentué sa surveillance sur le territoire.

06/11/2022 : Nationalisation de cinq sociétés d’importance stratégique par les autorités ukrainiennes. – Olga Chekhurska-

Le 6 novembre, la Commission nationale des valeurs mobilières et de la bourse d’Ukraine a rendu une décision sur l’expropriation des actifs des cinq entreprises stratégiques pour les faire entrer au sein de la propriété de l’Etat. Parmi ces cinq entreprises il y a le producteur d’hydrocarbures UKRNAFTA, le constructeur aéronautique MOTOR SICH, la société spécialisée dans la production de réacteurs ZAPORIZHTRANSFORMATOR, le fabricant de camions AVTOKRAZ et l’entreprise de raffinage de pétrole UKRTATNAFTA.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a expliqué que la décision avait été prise lors d’une réunion du quartier général du commandant suprême. Les produits de ces entreprises d’importance stratégique sont indispensables aux forces armées ukrainiennes et au secteur de l’énergie. Le Conseil national de sécurité et de défense a expliqué que les biens saisis avaient acquis le statut de biens militaires. Leur gestion a été transférée au ministère de la Défense de l’Ukraine.

Selon le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, « les actifs de ces cinq entreprises seront gérés par le ministère de la Défense pour assurer les besoins urgents des forces armées. Il s’agit de fournir du carburant et de réparer les équipements militaires et les armes ». Après la levée de la loi martiale, les biens peuvent être soit rendus aux propriétaires soit leur valeur sera remboursée.

Selon le média ukrainien Epravda, environ 42% des actions d’Ukrnafta ont été détenues par Igor Kolomoisky, un oligarque ukrainien. L’État, représenté par Naftogaz, détenait 50 % plus 1 action. Ukrnafta est la plus grande entreprise ukrainienne d’extraction d’hydrocarbures. La part d’Igor Kolomoisky et son partenaire Gennady Bogolyubov dans l’entreprise de raffinerie Ukrtatnafta était environ à 60%. En ce qui concerne Motor Sich, son propriétaire était Vyacheslav Boguslaev, qui a vendu en 2017 56 % de la société à l’entreprise chinoise Beijing Skyrizon Aviation. Mais en raison de violations des lois antitrust, les transactions avec les actions de Motor Sich ont été bloquées, puis arrêtées. Vyacheslav Boguslaev a été arrêté en octobre pour haute trahison. La société AvtoKrAZ fait partie du groupe Finance et Crédit d’un autre oligarque ukrainien Konstantin Zhevago. L’entreprise est engagée dans la fabrication de véhicules lourds. Enfin Zaporizhtransformator est une entreprise en faillite produisant des équipements de transformateurs et de réacteurs. Son propriétaire est Konstantin Grigorishin, un milliardaire russo-ukrainien.

10/11/2022 : Le Bélarus interdit le slogan « Longue Vie au Bélarus » en le qualifiant de nazi. -Olivier Husson-

Selon le journal indépendant Zerkalo, le ministre de l’intérieur du Bélarus a ajouté le slogan «Žyvie Bielaruś» (« Longue vie au Bélarus ») dans la liste des symboles nazis ce jeudi.

Pendant les manifestations de 2020 après des élections truquées, ce slogan est devenu un cri de ralliement pour tous les opposants à Lukashenko. D’autres symboles ont été utilisés comme le drapeau blanc-rouge-blanc qui est lui aussi interdit par le régime.

Selon Radio Free Europe, cette interdiction est justifiée par le régime comme quoi ce slogan serait un «salut collaborationniste» qui a été inventé par la 30ème division de grenadiers Waffen de la SS pendant la Seconde Guerre mondiale. L’historien et député de la Chambre des représentants Ihar Marzalyuk a déclaré en 2021 à la chaîne de télévision СТВ que «Žyvie Bielaruś» est une copie du salut nazi «Zig Heil».

Ce slogan a été en fait introduit par Yanka Kupala, un poète et écrivain Bélarussien dans les années 1905-1907 dans un recueil de poèmes, donc bien avant l’existence du régime nazi rappelle Radio Free Europe.

Les personnes risquent une peine de quatre ans de prison si des symboles inscrits dans la liste des symboles nazis sont utilisés. Le leader de l’opposition Svetlana Tsikhanouskaya a écrit sur Twitter, que cette interdiction est « une nouvelle attaque contre notre identité ».

10/11/2022 : Nouvelle livraison d’armes américaines à l’Ukraine. -Olivier Husson-

Les États-Unis vont livrer des armes supplémentaires à l’Ukraine à hauteur de 400 millions de dollars selon le communiqué du département de la Défense, publié jeudi dernier. Les résultats des élections de mi-mandat faisaient craindre que l’aide financière pour la guerre contre la Russie ne diminue si les républicains prenaient le contrôle du Congrès.

Le décompte des voix de l’élection de mardi se poursuit, les républicains se rapprochant d’une étroite majorité à la Chambre des représentants. Selon LeMonde, le Sénat pourrait rester démocrate, il ne leur reste qu’un siège à pourvoir, cela va dépendre du résultat du Nevada et de la Géorgie.

D’après The Hill, cette aide intervient moins d’une semaine après un autre programme d’assistance militaire de 400 millions de dollars. Les aides militaires s’intensifient alors que l’armée russe se retire de la ville de Kherson. Pourtant, les Russes ont débuté depuis un mois un bombardement des infrastructures civiles :

«Avec les attaques aériennes incessantes et brutales de la Russie contre les infrastructures critiques ukrainiennes, il est essentiel de disposer de capacités de défense aérienne supplémentaires », peut on lire dans un communiqué du ministère de la défense.

Selon le communiqué, le paquet d’aide contiendra de grandes quantités de munitions et, pour la première fois, des systèmes de défense aérienne Avenger. Les responsables ont indiqué qu’il y aura aussi des munitions pour les systèmes HIMARS, que l’Ukraine utilise avec succès dans sa contre-offensive contre la Russie. 

11/11/2022 : Libération de la ville de Kherson après le retrait des forces armées russes. -Séverine Ly-

Le 11 novembre, le Président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, a déclaré dans une allocution officielle en fin de journée l’entrée «d’unités spéciales» ukrainiennes dans la grande ville du sud du pays, Kherson. Cette avancée d’une importance tant symbolique que stratégique suit l’annonce 48 heures plus tôt du ministre russe de la Défense, Sergey Surovikin, dans une allocution officielle, du retrait de ses troupes de la rive droite du Dniepr, incluant la capitale administrative Kherson. 

Selon Ramzan Kadyrov, le chef de la République Tchétchène, via Telegram, les Russes n’ont pas remis Kherson à l’Ukraine, ils ont fait le choix de préserver la vie des soldats et des civils puisqu’il y était «dur de mener des combats» et que le prix «pour assurer des ravitaillements sera trop coûteux en vies humaines». Ce retrait n’est pas non plus un signe d’abandon de Moscou. Le Premier ministre russe, Andrii Gurulyov a rappelé que ce n’était «qu’une question de temps» avant que les troupes de son pays n’atteignent les frontières occidentales de l’Ukraine. 

Pour autant, les Ukrainiens ont largement fêté cette victoire. Les vidéos des habitants célébrant l’arrivée des forces ukrainiennes dans les territoires nouvellement libérés ont afflué sur les réseaux sociaux. Le Président de la République française, Emmanuel Macron, a lui aussi réagi sur Twitter pour saluer «le retour de Kherson en Ukraine». Enfin, Olena Zelensky, la Première dame d’Ukraine  a affirmé que «des milliers de personnes dans les rues de Kherson rencontrent leurs défenseurs avec des drapeaux bleus et jaunes». «Les nôtres sont à la maison. Kherson est libre. Bientôt toute l’Ukraine sera libre.» a-t-elle conclu.

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