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VEILLE ASIE CENTRALE – du 29 octobre au 4 novembre 2022

Équipe de veille géopolitique Asie centrale : Tristan Jarraud, Sophie Marc, Julie Eifler-Bolander, Alexandre Brière

30/10/2022 : Visite du président du Grand Khoural de Mongolie en Corée du Sud – Julie Eifler-Bolander –

Le 30 octobre, la visite du président du Grand Khoural (Parlement) de Mongolie en République de Corée a pris fin. Son service de presse officiel a exprimé sur Twitter sa satisfaction d’avoir assoupli les conditions de visa et conclu un partenariat économique.

De fait, les deux pays peuvent en tirer parti : la Mongolie a de nombreuses ressources naturelles à échanger (cuivre, or, uranium, charbon), et la Corée se distingue par ses technologies de pointe et son développement industriel. Pendant cette visite, la président du Grand Khoural a également participé au Dialogue pour la Stabilité Transpacifique, lors duquel les vulnérabilités du pays face au changement climatique ont été évoquées, comme le rapporte le journal Unen. L’environnement constitue d’ailleurs un pan de la coopération avec la République de Corée. Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de la politique mongole du «troisième voisinage», concept approuvé en 2011 par le Grand Khoural, afin de développer les relations de la Mongolie avec d’autres pays, outre ses deux voisins, la Chine et la Fédération de Russie. Cela lui permet de limiter en partie l’influence de ces deux puissances, et de développer des partenariats avec «les États-Unis, le Japon, l’Union européenne, l’Inde, la République de La Corée, et la Turquie», comme présenté dans la résolution. Dans cette perspective, la Mongolie a multiplié ces derniers jours les rencontres avec les Etats-Unis et le Japon, deux autres «troisièmes voisins» importants : réunion tripartite, accueil du nouvel ambassadeur des Etats-Unis et visite du président de l’Agence japonaise de coopération internationale, évènements partagés sur Twitter et dans les médias mongols (News.mn, Chuhal).

31/10/2022 : Ouverture de la nouvelle autoroute reliant les frontières chinoise et russe par la Mongolie – Julie Eifler-Bolander –

Le 31 octobre, la nouvelle autoroute reliant la frontière chinoise à la frontière russe en traversant la Mongolie a été ouverte, comme l’a annoncé le Ministère du Développement des Routes et des Transports sur Twitter.

Cette route est le premier corridor de transit «reliant l’Asie et l’Europe», selon le secrétaire d’Etat du Ministère en question. Financée par la Mongolie, un prêt du gouvernement chinois et des subventions de la Banque Asiatique de Développement, d’après le site officiel du Ministère, ce projet participe de la politique de relance mongole et de redynamisation des «ports routiers», autrement dit des postes frontières avec ses deux voisins, notamment ceux qui sont enclavés à l’Ouest du territoire. L’autoroute, qui fait au total 4500 km de long, et dont le tronçon en Mongolie atteint les 745 km, relie des villes importantes d’Asie Centrale, comme Ürümqi et Novossibirsk. Pour le journal mongol Chuhal, cela permettrait l’exportation et la circulation de produits à grande échelle dans la région, et ainsi de soutenir l’intégration régionale et le commerce. Ce sont d’ailleurs les termes qui ont été employés lors de la réunion de l’Organisation de la Coopération de Shanghai, le 1er novembre, par le Premier ministre L. Oyun-Erdene, rapportés par le journal Sonin : la Mongolie, membre observateur depuis 2004, y a en effet évoqué les intérêts économiques communs aux pays de la région. Un nouveau projet d’autoroute plus à l’Est, reliant à nouveau la Chine, la Mongolie et la Russie, a aussi été discuté, d’après le média Montsame et le service de presse officiel mongol. Si la Mongolie mise donc sur des projets avec ses deux voisins pour son développement, on remarque cependant qu’elle cherche aussi ces derniers temps à diversifier ses partenariats, notamment à travers sa politique du «troisième voisinage», que ce soit avec la République de Corée, le Japon et les Etats-Unis.

31/10/2022 : Le Tadjikistan et l’Ouzbékistan nient tous les deux exporter des drones de conception iranienne au profit de la Russie dans la guerre en Ukraine – Sophie Marc – 

Le 27 octobre, selon The Diplomat, durant une discussion avec l’homme d’affaires d’origine russe Leonid Nevzlin, le journaliste ukrainien Dmitry Gordon aurait accusé l’Ouzbékistan de produire des drones de conception iranienne. Ces drones seraient ensuite exportés au bénéfice de la Russie pour qu’ils servent sur le sol ukrainien. Le 28 octobre, le journaliste a reconnu sa confusion entre deux pays : l’Iran possède en effet une usine de production de drones au Tadjikistan et non en Ouzbékistan. 

Les deux pays ont nié cette accusation : « Nous soulignons que la République du Tadjikistan n’exporte pas d’équipements militaires vers des pays tiers » a annoncé dans un communiqué publié le 30 octobre le ministère des affaires étrangères tadjik. Le gouvernement ouzbek, pour sa part, a enjoint l’Ukraine « à prendre des mesures appropriées pour empêcher les médias de répandre de fausses accusations ». 

De fait, selon Eurasianet, les drones iraniens seraient utilisés par la Russie pour cibler des civils en Ukraine, ce que le gouvernement russe nie catégoriquement. L’allégation non-prouvée que les drones de conception iranienne utilisés par la Russie serait produit au Tadjikistan repose sur le fait le chef d’état-major des forces armées iraniennes, le major-général Mohammad Bagheri, s’est rendu à Douchanbé en mai pour assister à l’inauguration d’une usine iranienne de production de drones. Le pays fait également partie des 22 pays ayant demandé officiellement à acheter des drones militaires de conception iranienne. 

03/11/2022 : Accords entre l’Ouzbékistan et le Kirghizistan dans le cadre du processus d’achèvement de la délimitation des frontières – Alexandre Brière –

Le 3 novembre, les ministres des Affaires étrangères du Kirghizistan, Jeenbek Kulubayev, et de l’Ouzbékistan, Vladimir Norov, se sont rencontrés à Bichkek (Kirghizistan) pour signer plusieurs accords qui relèvent des négociations frontalières kirghizo-ouzbèkes. Par ailleurs, la signature de ces accords est également relative à la gestion conjointe des ressources en eau du réservoir de Kempir-Abad, dans la province d’Andijan. Ces négociations s’inscrivent dans le cadre de la préparation de la prochaine visite d’État du président de la République d’Ouzbékistan Shavkat Mirziyoyev au Kirghizistan. Les deux ministres se sont longuement entretenus en vue de renforcer les relations commerciales, la coopération économique et la mise en œuvre de grands projets d’investissement entre les deux pays. Les questions de mise en œuvre de grands projets conjoints d’infrastructure et d’énergie, y compris la construction du chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan, ont également été discutées lors de cette réunion. Plus tôt, une vingtaine d’individus ont été arrêtés au Kirghizistan après avoir protesté contre la nouvelle délimitation du réservoir d’eau, dont une partie a été transférée à la république ouzbèke. Ce type d’arrestation a été motivée par les autorités locales pour suspicion d’organisation d’émeute. En outre, la question des cours d’eau transfrontaliers est une source récurrente de tensions géostratégiques en Asie centrale, mais aussi de tensions sociales et politiques liées à la fois à son partage et aux concurrences d’usages.

03/11/2022 : Explosion mortelle dans une mine de charbon dans l’oblys de Karaganda, région industrielle du Kazakhstan – Alexandre Brière –

Le 3 novembre, à Chakhtinsk, dans l’oblys de Karaganda, centre industriel du Kazakhstan riche en matières premières, une explosion de méthane a eu lieu dans la mine Lénine appartenant au groupe ArcelorMittal, le deuxième plus important producteur d’acier au monde. D’après les sources locales, l’accident minier a fait au moins 5 morts, 4 blessés et a provoqué l’évacuation d’une centaine d’employés de la mine. Une enquête a été ouverte par les autorités gouvernementales pour violation des règles de sécurité dans les travaux d’exploitation et de construction dans les mines. Le Kazakhstan, première économie d’Asie centrale, est riche en pétrole, en gaz mais également en uranium, en manganèse, en fer, en chrome et en charbon. En conséquence, ce type d’accident est récurrent dans le pays en raison de la défaillance et du manque d’entretien des installations industrielles, ainsi que du manque de moyens en matière de gestion des risques et d’intervention d’urgence pour les salariés travaillant dans ces exploitations. En outre, il convient au gouvernement kazakhstanais de prendre des mesures plus drastiques à l’encontre des entreprises qui ne respectent pas les mesures préventives de sécurité.

04/11/2022 : La Banque Centrale du Kazakhstan obtient une réduction des frais des cartes bancaires -Tristan Jarraud –

Le 3 novembre, la Banque Centrale du Kazakhstan a réussi à conclure un accord avec Visa, Mastercard et UnionPay, dans l’objectif de réduire les frais d’utilisation des cartes bancaires. Cette réduction se fera progressivement a annoncé la Banque Centrale. Les cartes dites normales qui sont actuellement soumises à des frais de 2.40% seront réduites à 1.80% puis 1.20%. Pour le secteur dit premium, ce sont les mêmes réductions qui devraient s’appliquer.  Pour le secteur supérieur qui est actuellement soumis à des frais allant jusqu’à 2.45%, ils seront dans un premiers temps à 2% puis 1.40%.Dans le même temps, cet accord devrait permettre une avancée économique pour le pays. En effet, elle pourrait démocratiser l’utilisation de carte bancaire et donc réduire l’économie dite souterraine. Une grande partie des transactions se font sous forme d’argent liquide et l’utilisation des cartes permettra à l’Etat de réellement connaître la vitalité de son économie.

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