Les dossiers que nous suivons : Politique étrangère iranienne, Sécurité intérieure iranienne
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Le 19 juin, le gouvernement canadien a annoncé officiellement, par l’intermédiaire de son ministre de la Sureté Publique Dominic LeBlanc, avoir ajouté le Corps des Gardiens de la Révolution iranien à la liste nationale des entités considérées comme terroristes. Le ministre a commenté sur son compte du réseau social X : « Le régime iranien a toujours affiché un mépris total pour les droits de la personne, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Iran, ainsi qu’une volonté de déstabiliser l’ordre international fondé sur des règles. […] Notre gouvernement défendra toujours les droits de la personne et prendra des mesures contre ceux qui cherchent à perturber notre mode de vie, ici au Canada et dans le monde entier ». Ces déclarations font évidemment référence aux conflits actuellement en cours concernant directement la République Islamique, ainsi le contexte chaotique et belligène au Moyen-Orient.
Le site officiel du gouvernement a d’ailleurs souhaité par la même occasion ajouter à la liste terroriste différents proxys recevant une assistance des Gardiens, à savoir le Hezbollah, le Hamas ou encore le Jihad Islamique palestinien : « La décision d’inscrire le CGRI sur la liste dans le cadre du régime d’inscription du Code Criminel envoie un message clair : le Canada utilisera tous les outils à sa disposition pour lutter contre les activités terroristes du CGRI, menées de façon unilatérale et en association consciente avec des entités terroristes inscrites comme le Hezbollah et le Hamas. » Par cette précision, la déclaration met en avant la dimension transnationale des activités des Gardiens, et l’implication de premier plan que l’organisation possède dans les conflits en cours, notamment l’affrontement entre le Hamas et l’Etat d’Israël.
Les conséquences de cette décision prise par Ottawa sont tout d’abord politiques. Etant donné que les Gardiens de la Révolution sont un organe pleinement intégré au système de la République Islamique, et que leur rôle est défini par l’article 91 de la constitution iranienne, la décision de qualifier l’organisation de terroriste implique donc un positionnement diplomatique qui, du moins indirectement, fait prévaloir le caractère criminel et illégitime du gouvernement iranien dans son ensemble. Le communiqué a donc une portée diplomatique considérable. D’autre part, et comme souligné dans ce même communiqué, cette décision permet au gouvernement canadien de prendre des mesures concrètes. Pour des institutions financières canadiennes par exemple, cela peut se concrétiser par des gels d’actifs à l’encontre des entités visées. Enfin, la liste noire permet également d’assister les organisations de sécurité et de renseignement dans leur lutte contre le terrorisme : « […] Une inscription peut aussi empêcher les sympathisants au Canada d’aider des groupes terroristes. » Finalement, l’ajout du Corps des Gardiens de la Révolution à cette liste est une étape importante franchie par le gouvernement canadien, qui tente de faire valoir une position ferme face à la politique extérieure iranienne.
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