Les dossiers que nous suivons : Politique étrangère iranienne, Sécurité intérieure iranienne
Pensez à vous abonner gratuitement pour avoir accès au contenu complet !
Le 12 septembre, le Secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne Ali Akbar Ahmadian s’est rendu à Saint-Pétersbourg afin de rencontrer le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine. La rencontre à été prévue dans un contexte de préparations pour le 16ème sommet des BRICS organisé à Kazan du 22 au 24 octobre. Les chefs de la sécurité nationales des Etats participant à l’évènement ont également effectué une rencontre afin de finaliser les préparatifs du sommet prévu le mois prochain. Le président russe a souhaité réaffirmer son soutien et la coopération russe envers l’Iran, et prévoit de recevoir le président Masoud Pezeshkian afin de signer un nouvel accord de coopération global entre les deux Etats. D’après l’agence de presse de la République Islamique, il a également précisé que le volume d’échanges commerciaux entre l’Iran et la Russie avait augmenté de « 10% au cours des six premiers mois de l’année 2024 », et que le corridor Nord Sud restait au centre de cette relation bilatérale. La délégation iranienne a également rencontré le dirigeant biélorusse Aleksandr Lukashenko le lendemain à Minsk.
L’accord russo-iranien ayant donné le jour à cette route commerciale ferroviaire et navale de 7 200km a été signé en 2017 par les ministres des Transports des deux pays, mais également de l’Inde où se trouve la destination finale de cet axe, le port Nhava Sheva ou appelé officiellement Jawaharlal Nehru. Plus récemment en mai 2023, l’ancien président iranien Ebrahim Raïssi et son homologue russe Vladimir Poutine avait signé un accord pour la construction d’une ligne ferroviaire d’une longueur de 164km reliant la ville d’Astara situé à la frontière azerbaïdjanaise, et la ville de Rasht, le long de la mer Caspienne. Le président russe avait déclaré à l’occasion de cet accord que les livraisons de marchandises prendraient environ 10 jours entre Bombay et Saint-Pétersbourg, contre 30 à 45 jours en empruntant les routes commerciales traditionnelles telles que celles empruntant le Canal de Suez. Dans un contexte de guerre toujours en cours en Ukraine, le président russe semble vouloir attirer l’attention sur un autre thème plus élogieux de la politique extérieure russe, à savoir sa présence commerciale dans le Caucase.
Au-delà d’un rapprochement bilatéral, l’objectif recherché par les deux Etats est également de palier individuellement à leurs isolements diplomatiques relatifs. Les sanctions occidentales survenues après le conflit en Ukraine motivent le Kremlin à développer davantage de nouvelles alternatives. En juin 2024, l’Agence de presse de la République Islamique soutenait la tendance décrite par Vladimir Poutine : les exportations russes vers l’Iran ont augmenté de 77%, et les importations de Moscou en provenance d’Iran ont, elles, grimpé de 13%. Bien que les déclarations de l’Iran et de la Russie soient à interpréter avec recul, l’article produit par le Colonel Cyril Iordanow le 24 juin 2024 pour la Fondation Méditerranéenne d’Etudes Stratégiques confirme également l’importance du Corridor de Transport international Nord-Sud (CTINS) : « […]D’ici 2030, ce corridor pourrait transporter jusqu’à 25 millions de tonnes de fret annuellement. Cette nouvelle route entre l’Inde et la Russie réduirait le temps de trajet de 40-60 jours à 25-30 jours, et les coûts de 30%. […]».
Vous devez souscrire à un abonnement EurasiaPeace pour avoir accès au contenu - Prendre votre abonnement