Les dossiers que nous suivons : Relations Arménie – Azerbaïdjan ; la Géorgie entre influence russe et aspirations occidentales ; Conflit Géorgie / Abkhazie et Ossétie du sud ; Problématiques énergétiques, commerciales et de transport sud-caucasiennes, Droit de l’homme au sud-Caucase.
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Politique intérieure : entre répression et élections
Le 10 septembre 2024, le parti au pouvoir, Rêve Géorgien, a révélé sa liste des 20 premiers candidats pour les élections d’octobre 2024. Pour la première fois, son fondateur, Bidzina Ivanishvili, apparaît en tête de liste. Aux côtés de figures familières comme le Premier ministre Irakli Kobakhidze et le président du parti Irakli Garibashvili, on retrouve des athlètes olympiques et des personnalités du monde des affaires et des arts. Le Rêve Géorgien présente ces élections comme un choix crucial entre la paix et la guerre, les valeurs traditionnelles et l’intégration européenne. Les élections du 26 octobre seront intégralement proportionnelles, et chaque parti devra franchir un seuil de 5 % pour entrer au Parlement.
Par ailleurs, la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a également exprimé son intention de briguer un second mandat. Elle a déclaré dans une interview au Figaro vouloir ramener la Géorgie sur le chemin européen et a critiqué le parti Rêve Géorgien, prédisant qu’il n’obtiendrait pas plus de 25 % des voix aux prochaines élections. Elle a dénoncé l’influence croissante de Bidzina Ivanishvili, qu’elle qualifie d’oligarque aux liens opaques avec la Russie.
De plus, le climat politique s’est envenimé avec la décision de la justice géorgienne, le 12 septembre 2024, de condamner deux membres de l’opposition du Mouvement National Uni (MNU) pour désobéissance aux ordres de la police. Ces condamnations sont perçues par l’opposition comme des tentatives de freiner leur campagne.
L’influence russe : une rhétorique ambivalente
Bidzina Ivanishvili, lors d’un rassemblement à Gori, a attribué la responsabilité de la guerre de 2008 à des «forces extérieures«et au gouvernement géorgien de l’époque, tout en évitant de mentionner le rôle de la Russie. Il a soutenu les lois controversées sur les agents « étrangers » et celles ciblant la communauté LGBTQ+, affirmant que des forces étrangères manipulent les ONG et l’opposition. Ivanishvili a promis des poursuites judiciaires contre le MNU après les élections d’octobre, les accusant de trahison. Il a également réaffirmé que la Géorgie rejoindrait l’Union européenne d’ici 2030, tout en préservant son identité nationale. Cette déclaration a été accueillie avec colère par les familles des soldats géorgiens morts au combat, ainsi que par l’opposition.
Ainsi, en lien avec la guerre de 2008, Ivanishvili a suggéré que la Géorgie pourrait présenter des excuses aux Ossètes pour son rôle dans le conflit. Cette déclaration a suscité des réactions vives de la part du MNU, qui accuse Ivanishvili de servir les intérêts russes.
En parallèle le 27 août, le chef des services de renseignement russes, Sergueï Narychkine, a déclaré que la Russie cherche à prévenir une « révolution de couleur » en Géorgie, accusant l’Occident de planifier un « Maidan de Tbilissi » après les élections.
Répression des mouvements pro-européens
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