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Iran-Etats-Unis : Un deal ou rien.

Les dossiers que nous suivons : Relations entre l’Iran et ses pays voisins Relations entre l’Iran et les Etats-Unis ;  Relations entre l’Iran et les BRICS; Relations entre la Turquie et l’Union européenne ; Relations entre la Turquie et les BRICS.

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Le président Trump a envoyé une lettre au Guide suprême iranien via les Émirats arabes unis, remise par le conseiller diplomatique émirati Anwar Gargash le 12 mars. Cette lettre proposait des négociations directes dans le but, supposément, de parvenir à un nouvel accord nucléaire. Selon les informations, la lettre contenait non seulement des ouvertures diplomatiques, mais aussi des avertissements et des menaces. En évoquant cette lettre, Trump a déclaré sur Fox Business : « Il y a deux manières de traiter l’Iran : militairement, ou en concluant un deal ».

Bien que la lettre précise, selon certaines sources, un délai de deux mois pour parvenir à un “deal“, il demeure incertain quand ce compte à rebours devrait commencer. De nombreuses zones d’ombre et spéculations persistent quant au contenu et au ton de la lettre, ainsi que sur les objectifs précis que Trump cherche à négocier avec l’Iran.

Le 23 mars, le conseiller à la sécurité nationale américain, Mike Waltz, a affirmé que l’administration Trump exigeait le « démantèlement total » du programme nucléaire iranien, insistant sur le fait que que l’Iran ne devait pas et ne pouvait pas être autorisé à maintenir un tel programme, tout en avertissant Téhéran des conséquences potentielles, reprenant ainsi les menaces précédemment formulées par Trump. Cependant, l’un des principaux acteurs de la diplomatie internationale de Trump, Steve Witkoff, a adopté une position plus souple, se disant prêt à envisager des limitations plutôt qu’un abandon complet. Il a récemment affirmé : « Nous n’avons pas besoin de tout régler militairement », laissant ainsi entendre une possible ouverture à une résolution diplomatique.

Tensions autour des menaces.

Les menaces adressées à l’Iran ont suscité de nombreuses réactions, notamment de la part du commandant en chef de l’armée iranienne, Abdolrahim Mousavi, qui a déclaré début mars que, bien que l’Iran ne soit pas un pays belliqueux, il se défendrait si une guerre était menée contre son territoire. Dans ce contexte, l’armée iranienne ainsi que le Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC, également connu sous le nom de Pasdaran) mènent depuis plusieurs mois des manœuvres militaires à grande échelle. Cette position avait déjà été exprimée par le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à la fin du mois de janvier, lorsqu’il avait averti que toute attaque israélienne ou américaine contre les installations nucléaires iraniennes conduirait à une « guerre totale », ajoutant qu’une telle attaque constituerait « l’une des plus grandes erreurs historiques que les États-Unis pourraient commettre ». Le Guide suprême iranien a réaffirmé cette position le 21 mars, lors de son discours de Nowrouz, déclarant que les menaces de l’administration Trump à propos du programme nucléaire iranien « ne mèneront à rien ».

L’Iran a constamment affirmé que son programme nucléaire est exclusivement destiné à des fins civiles. Il convient de noter qu’un rapport récent d’un haut responsable des services de renseignement américains a indiqué que le programme iranien d’armement nucléaire, qui avait été officiellement suspendu en 2003 par l’Iran, n’a toujours pas été réautorisé par l’Ayatollah Khamenei. En réalité, le seul pays de la région largement considéré comme possédant des armes nucléaires aujourd’hui est Israël, qui n’est également pas signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), tout comme d’autres États membres de l’ONU tels que l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord, qui possèdent également des armes nucléaires et ne font pas partie du TNP, la Corée du Nord s’étant retirée du Traité en 2003.

La perspective que l’Iran se dote de l’arme nucléaire demeure une source majeure d’inquiétude dans la région, car elle pourrait entraîner une course aux armements nucléaires impliquant des pays comme la Turquie, l’Égypte et surtout l’Arabie saoudite, qui a déjà exprimé son intention de se doter d’une capacité de dissuasion nucléaire si l’Iran devenait une puissance nucléaire.

La mission iranienne auprès des Nations unies a réaffirmé clairement, il y a quelques jours, qu’aucune négociation ne se tiendrait concernant le démantèlement du programme nucléaire pacifique iranien, établissant ainsi une ligne rouge catégorique. En effet, un scénario comparable à celui de la Libye, où, sous Kadhafi, le pays avait entièrement renoncé à ses installations et infrastructures nucléaires, avec les conséquences que l’on connaît, est quelque chose que l’Iran n’acceptera jamais, comme l’ont confirmé plusieurs observateurs.

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