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Iran–BRICS : conflit Iran-Israël : quels risques pour la Russie ?

Les dossiers que nous suivons :  Relations entre l’Iran et ses pays voisins ; Relations entre l’Iran et les Etats-Unis ; Relations entre l’Iran et les BRICS ; Relations entre la Turquie et l’Union européenne ; Relations entre la Turquie et les BRICS ; Relations entre les pays du Golfe et les États-Unis ; Géopolitique du Yémen : Entre fragmentations internes et ingérences régionales.

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Le vendredi 13 juin, l’opération « Rising Lion » menée par l’armée israélienne a débuté en territoire iranien, ayant pour objectif de viser les différentes installations du programme nucléaire national. En première ligne, les sites d’enrichissement d’uranium mais également des installations militaires telles que des sites de lancement de missiles. Les frappes aériennes de Tsahal ont également touché les installations de la télévision d’État du régime, au nord de Téhéran, ainsi que l’aéroport de Mehrabad situé également dans la capitale. L’opération a également consisté à effectuer des sabotages de systèmes de défense anti-aérienne au sol, et l’élimination de dizaines de membres de la chaîne de commandement des Gardiens de la Révolution. Les éliminations ont eu lieu dans des complexes militaires mais également dans les lieux de résidence des cibles. En réponse à cette offensive, la République Islamique a par la suite lancé le même jour plusieurs séries de frappes de missiles visant le territoire israélien, et poursuit actuellement ses attaques tandis que l’armée israélienne progresse en Iran.

Alors que l’affrontement est toujours en cours et que le président américain Donald Trump laisse le doute permis sur une potentielle intervention de l’armée américaine aux côtés d’Israël, notamment pour atteindre des cibles telles que le site d’enrichissement de Fordo, d’autres puissances régionales se manifestent et appellent à la désescalade. Parmi elles, la Russie a manifesté à la fois sa volonté d’apaiser les tensions entre les belligérants, condamné l’opération israélienne, et exprimé sa désapprobation vis-à-vis d’une possible élimination du Guide Suprême iranien Ali Khamenei : «  Je ne veux même pas discuter de cette possibilité. Je ne veux pas. » a déclaré le président Vladimir Poutine le 19 juin. Mais qu’en est-il de la coopération nucléaire russo-iranienne ? Quels sont les enjeux impliquant Moscou dans la destruction complète ou non du programme iranien ?

En dépit des menaces pesant sur l’ensemble des installations nucléaires, le président russe a réaffirmé sa volonté de maintenir la coopération existante avec Téhéran, notamment au sein de la centrale nucléaire de Bushehr, située au sud-ouest du territoire iranien. En effet, ce site est l’élément central de la coopération russo-iranienne dans le secteur depuis 2011. Initialement entamé en 1974 avec la coopération de l’entreprise allemande Siemens, le projet prévoyait la création de deux réacteurs. Mais quand la révolution islamique de 1979 a provoqué la chute de la monarchie des Pahlavi, le projet fut laissé inachevé et la guerre irano-irakienne de 1980 à 1988 a rallongé le délai de finalisation du projet. Après la guerre, Siemens a refusé de poursuivre la construction du site du fait des pressions diplomatiques exercées par Washington. Finalement, en 2008 l’Iran a reçu sa première livraison russe de combustibles pour alimenter la centrale. Les deuxième et troisième unités de production étaient prévues d’être mises en service entre 2025 et 2027, mais les sanctions occidentales sur le programme iranien ralentissent l’avancée du projet. L’Agence Internationale de l’Energie Atomique s’est chargé d’assurer le scellé des combustibles neufs jusqu’à leur arrivée dans le réacteur. La centrale de Bushehr est aujourd’hui la seule centrale nucléaire active en Iran, dépendant principalement de l’approvisionnement russe d’uranium. Plus qu’un simple secteur de coopération, ce projet reflète la défiance commune de l’Iran et de la Russie vis-à-vis des politiques occidentales.

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