Les dossiers que nous suivons : Relations Arménie – Azerbaïdjan ; la Géorgie entre influence russe et aspirations occidentales ; Conflit Géorgie / Abkhazie et Ossétie du sud ; Problématiques énergétiques, commerciales et de transport sud-caucasiennes, Droit de l’homme au sud-Caucase.
Crise politique persistante et durcissement du régime
Le mouvement de contestation en Géorgie a franchi un cap symbolique avec 155 jours consécutifs de manifestations, marquant une défiance durable envers le gouvernement. Les protestataires continuent d’exiger la démission du gouvernement, un nouveau scrutin législatif et la libération des personnes arrêtées lors des mobilisations précédentes. Le 1er mai, plusieurs syndicats indépendants ont défilé à Tbilissi aux côtés des militants pro-européens, scandant : « Workers build Georgia! » et « Freedom, equality, solidarity! », avant de bloquer l’avenue Rustaveli dans une nouvelle démonstration de force.
Face à cette contestation, le pouvoir a intensifié la répression. Le domicile de plusieurs gestionnaires de fonds de soutien aux manifestants a été perquisitionné le 29 avril. Le parquet général a évoqué des accusations de sabotage et de collusion avec des entités étrangères. La situation de Mzia Amaghlobeli, directrice des médias Batumelebi et Netgazeti, inquiète également : toujours détenue, elle risque jusqu’à 11 ans de prison pour des faits controversés d’agression d’un policier. Le GYLA a déposé une requête auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme, dénonçant plusieurs violations des droits fondamentaux.
Par ailleurs, des divisions internes semblent affecter le parti au pouvoir. Irakli Garibachvili, président de Rêve géorgien, a quitté ses fonctions politiques, affirmant avoir « accompli ses objectifs ». La présidente Salomé Zourabichvili a quant à elle dénoncé une stratégie de répression inefficace et a estimé que le régime approche de sa fin.
Un isolement international croissant
Les positions européennes et américaines à l’égard du gouvernement géorgien se sont nettement durcies. La Commission d’Helsinki des États-Unis a exprimé son soutien aux manifestations, appelant à la tenue de nouvelles élections et à la libération des prisonniers politiques. À Bruxelles, Marta Kos, Commissaire à l’Élargissement, a évoqué des mesures punitives en réponse à la dérive autoritaire du gouvernement : suspension de la libéralisation des visas, gel du statut de candidat à l’adhésion et remise en question de l’accord de libre-échange DCFTA.
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