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Houthis–États-Unis : un cessez-le-feu incertain.

Les dossiers que nous suivons : Relations entre l’Iran et ses pays voisins ; Relations entre l’Iran et les Etats-Unis ; Relations entre l’Iran et les BRICS ; Relations entre la Turquie et l’Union européenne ; Relations entre la Turquie et les BRICS ; Relations entre les pays du Golfe et les États-Unis ; Géopolitique du Yémen : Entre fragmentations internes et ingérences régionales.

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Le 6 mai, Donald Trump a annoncé sur Right Side Broadcasting Network la capitulation du régime houthi face aux États-Unis et la mise en place d’un cessez-le-feu entre les deux parties. L’accord a été conclu sous la médiation du sultanat d’Oman, dans un contexte où la désescalade était attendue de part et d’autre. Selon le site officiel du ministère omanais des Affaires étrangères : « À l’avenir, aucune des deux parties ne ciblera l’autre, y compris les navires américains, dans la mer Rouge et le détroit de Bab al-Mandab, garantissant ainsi la liberté de navigation et la fluidité du commerce maritime international. » Lors de son intervention, le président américain a affirmé que l’objectif de la mission américaine avait été atteint. Reuters annonce que le cessez-le-feu aurait été sollicité par les Houthis via des canaux du renseignement américain. Un responsable américain, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré : « Nous avons commencé à recevoir des informations selon lesquelles les Houthis en avaient assez. »

Plusieurs doutes subsistent concernant le positionnement américain dans la région après l’annonce du cessez-le-feu. L’accord n’a donné lieu à aucun document écrit et paraît nettement informel. Trump confirme son oralité lors de son intervention médiatique : « Nous prendrons leur parole. Ils disent qu’ils ne feront plus exploser de navires. » En l’absence d’engagement formel, la pérennité du cessez-le-feu entre les deux parties et sur les navires commerciaux reste incertaine. Par ailleurs, l’efficacité de l’opération Rough Rider menée par Washington est questionnable, au vu de l’écart entre les moyens déployés et le résultat obtenu : le coût de cette offensive dépasse le milliard de dollars, selon CNN. Au total, deux porte-avions ont été mobilisés dans la mer Rouge, six bombardiers B-2 et plus de 1 000 missiles ont été utilisés en trois semaines pour parvenir à un statu quo fragile. Un tel déploiement massif paraît disproportionné face à une menace qui n’affectait qu’environ 3 % du commerce maritime américain. Même en supposant que la stratégie américaine visait des objectifs plus larges, comme faire pression sur l’Iran ou protéger Israël, les résultats restent très limités. Cette démonstration de force n’a pas permis non plus d’obtenir les concessions iraniennes attendues sur le dossier nucléaire. Enfin, si les États-Unis cherchaient à dissuader toute attaque contre Israël, l’opération est également un échec : les Houthis ont revendiqué plusieurs bombardements sur Tel-Aviv depuis l’annonce du cessez-le-feu.

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